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Politique - Explosions de Beyrouth

Washington veut accélérer ses efforts pour sanctionner des alliés du Hezbollah, dont Bassil, selon le WSJ

"Gebran Bassil aurait dû être sanctionné il y a plusieurs années", estime l'ancien ambassadeur US au Liban Jeffrey Feltman, cité par le Wall Street Journal.

Washington veut accélérer ses efforts pour sanctionner des alliés du Hezbollah, dont Bassil, selon le WSJ

Un drapeau du Hezbollah, le 7 août 2020 à Marjeyoun, au Liban-Sud. Photo REUTERS/Karamallah Daher

Les explosions qui ont ravagé le port de Beyrouth et la capitale, faisant plus de 170 morts selon un bilan encore provisoire, ont poussé Washington à "accélérer ses efforts pour imposer des sanctions anticorruption contre d'importants responsables politiques et hommes d'affaires libanais" proches du Hezbollah, notamment Gebran Bassil, "afin de réduire l'influence" du parti chiite, rapporte le Wall Street Journal, mercredi. Le prestigieux quotidien américain cite des "responsables américains et des sources familières avec ces plans".

"L'explosion (...) a accéléré les efforts à Washington pour inscrire sur la liste des sanctions des leaders libanais alignés sur le Hezbollah (...). Les responsables américains voient une opportunité pour créer un fossé entre le Hezbollah et ses alliés, dans le cadre d'efforts plus larges pour contenir le parti chiite soutenu par Téhéran", explique le WSJ.

Pour mémoire

Jusqu’à quel point Bassil a pris ses distances avec la position du Hezbollah

Le 4 août, deux explosions d'une violence inouïe ont ravagé le port de Beyrouth et de nombreux quartiers de la capitale, faisant plus de 170 morts plus de 6.000 blessés, et entre 30 et 40 disparus, selon un bilan encore provisoire. Selon la version officielle, l'explosion a été déclenchée par un incendie qui s'est déclaré à proximité d'un stock de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium stockées au port depuis 2014, sans mesures de sécurité, de l'aveu même du Premier ministre sortant, Hassane Diab. Le président de la République, Michel Aoun, n'a pas écarté l'hypothèse d'une bombe ou d'un missile. Il a rejeté les appels à une enquête internationale, estimant qu'elle "diluerait la vérité". Les autorités s'étaient données cinq jours pour annoncer les résultats de leur enquête, mais huit jours plus tard, aucune conclusion officielle n'a été rendue publique. Toutefois, une série d'arrestations a déjà eu lieu, touchant notamment le directeur général du port de Beyrouth Hassan Koraytem, le directeur général des douanes Badri Daher, ainsi que son prédécesseur Chafic Merhi. Le gouvernement Diab a également démissionné, six jours après le drame. Plusieurs députés opposés au pouvoir ont eux-aussi rendu leur tablier.

"Corruption endémique"
"Je ne vois pas comment vous pouvez réagir à un tel événement (les explosions de Beyrouth) à part exercer une pression maximale", affirme un responsable américain au WSJ, sous couvert d'anonymat. "Certains responsables américains veulent agir vite afin que des pénalités constituent un message selon lequel le Liban doit changer de trajectoire, alors qu'il cherchent des milliards de dollars d'aide pour reconstruire Beyrouth", souligne le quotidien.

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Berry et Bassil réclament la formation rapide d'un nouveau gouvernement

Pour les responsables américains cités par le WSJ, "sanctionner des individus méticuleusement sélectionnés vise à orienter la formation du nouveau gouvernement à travers deux objectifs : pousser la classe politique à cibler la corruption endémique (...) et s'assurer que le Hezbollah n'aura pas la main sur les décisions du gouvernement".

"Certains d'entre nous espèrent enfin pouvoir profiter de cette situation pour faire bouger les choses au niveau de l'élite politique", affirme un autre responsable US.

Gebran Bassil aurait dû être sanctionné il y a plusieurs années"
"Ces sanctions, qui doivent punir les grossiers abus contre les droits de l'Homme et la corruption, prévoient de geler tous les biens que les personnes visées auraient aux Etats-Unis (ou qui tombent sous la loi américaine) et les interdire de se rendre aux Etats-Unis", expliquent les responsables US cités par le WSJ. "L'administration cherche à déterminer les personnes ciblées, alors qu'un débat interne a lieu sur la question de savoir quelles cibles permettraient de faire avancer les objectifs américains", explique le journal. "Certains responsables américains veulent sanctionner Gebran Bassil", député et ex-chef de la diplomatie libanaise qui dirige le Courant patriotique libre, formation politique fondée par son beau-père, le président de la République, Michel Aoun.

"Gebran Bassil aurait dû être sanctionné il y a plusieurs années", affirme l'ex-ambassadeur US au Liban Jeffrey Feltman, dans un courriel adressé au WSJ. "Personne n'a fait autant d'efforts que lui pour permettre au Hezbollah d'étendre son influence politique au Liban, en accordant à une formation chiite financée par l'Iran une couverture chrétienne", ajoute-t-il. Le bureau de Gebran Bassil a refusé de commenter ces propos au WSJ. Des sources informées des discussions américaines en cours ont confirmé au journal que Washington envisage des sanctions contre des hommes d'affaires proches de M. Bassil.

Sanctions contre des proches de Hariri
En outre, les Etats-Unis cherchent à imposer des sanctions contre d'autres individus qu'ils soupçonnent de corruption, notamment des personnes proches de l'ex-Premier ministre Saad Hariri. "Nous ne frapperons pas la tête, nous ciblerons d'abord les genoux", affirme une source au WSJ.

Depuis l'an dernier, le Liban s'enfonce dans la pire crise économique et financière depuis trente ans et se retrouve de plus en plus isolé sur la scène internationale, alors qu'il réclame une aide financière du FMI. Sur le plan libanais interne, plusieurs formations, à leur tête le Hezbollah, tiennent des propos de plus en plus hostiles à l'influence américaine dans le pays et dans la région. Ils appellent les autorités libanaises à se tourner "vers l'Est", en référence à la Chine, l'Iran, et même la Syrie, alors que Washington ne cesse de renforcer ses sanctions contre le Hezbollah et laisse planer la menace de sanctions contre des alliés du parti chiites, comme le Courant patriotique libre de Gebran Bassil. Parallèlement, l'entrée en vigueur le 17 juin de la loi américaine César, qui impose des sanctions sévères contre toute personne ou entité soutenant le régime syrien, dans certains secteurs économiques, suscite des craintes sur son impact sur le Liban.

Le 26 juin, l'ambassadrice des Etats-Unis au Liban, Dorothy Shea, avait déjà affirmé que des sanctions pourraient viser des alliés non-chiites du Hezbollah, en allusion au CPL de Gebran Bassil, entre autres. Et début juillet, le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, avait appelé "tous les Etats" à désigner le Hezbollah comme "groupe terroriste".

Les explosions qui ont ravagé le port de Beyrouth et la capitale, faisant plus de 170 morts selon un bilan encore provisoire, ont poussé Washington à "accélérer ses efforts pour imposer des sanctions anticorruption contre d'importants responsables politiques et hommes d'affaires libanais" proches du Hezbollah, notamment Gebran Bassil, "afin de réduire l'influence" du parti chiite, rapporte...

commentaires (14)

sactionner gendron ? une belle jambe que ca lui ferait. tant qu'il y a de l'espoir il y a de l'arrogance,du mensonge pour lui. l'espoir represente par baabda, appuye par nasroullah et pt't meme les americains.

Gaby SIOUFI

14 h 49, le 13 août 2020

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Commentaires (14)

  • sactionner gendron ? une belle jambe que ca lui ferait. tant qu'il y a de l'espoir il y a de l'arrogance,du mensonge pour lui. l'espoir represente par baabda, appuye par nasroullah et pt't meme les americains.

    Gaby SIOUFI

    14 h 49, le 13 août 2020

  • Nabih Berri est un grand allie de Hezbollah pourquoi ne pas le sanctionner ?

    EL KHALIL ABDALLAH

    13 h 29, le 13 août 2020

  • Eh bien qu'ils y aillent!!!!!! On n'attend que ça et depuis bien longtemps. Bien que pour avoir ce qu'ils méritent, la potence reste insuffisante.

    C EL K

    06 h 15, le 13 août 2020

  • He must Hang , le dénuder de ses richesses n est point assez Appauvrissement de la population Noyade de la population dans les détritus Augmentation des néoplasmes cancéreuses Hégémonie du Hezeb sur le liban destruction de Beyrouth Disparition de l électricité......etc. Rien moins que la corde au cou!

    Robert Moumdjian

    22 h 59, le 12 août 2020

  • Que les Etats-Unis saisissent tous les biens et actifs de ce guignol de Bassil. Il merite la corde au cou.

    sancrainte

    21 h 01, le 12 août 2020

  • FELTMAN VOIT JUSTE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 59, le 12 août 2020

  • En reponse a Youssef Barada! Votre Hezbollah est la riviere de la corruption. Aoun est juste la personne qui a ouvert les Vannes du Barrage pour faciliter la riviere a faire plus de ravage! Le Hezbollah en premmier et apres tout ceux qui sont corrompus des politiciens ou hommes d'affaires qui y ont participe aussi sans oublier NOS BANQUIERS CHERIS!!!!

    Marwan Takchi

    20 h 49, le 12 août 2020

  • "... Ces sanctions, qui doivent punir les grossiers abus contre les droits de l'Homme et la corruption, prévoient de geler tous les biens que les personnes visées auraient aux Etats-Unis (ou qui tombent sous la loi américaine) et les interdire de se rendre aux Etats-Unis ..." -.- Oui, enfin ça va encore plus loin que ça. Toute personne ou toute entité qui traite avec des personnes sanctionnées sont elles-même susceptibles d’être sanctionnées. C’est à dire que les banques devront fermer leurs comptes, les assureurs annuler leurs polices d’assurance, les écoles ou universités renvoyer leurs enfants, les compagnies dans lesquelles ils sont actionnaires de fermer boutique, etc. Oui, ces sanctions sont vraiment nuisibles...

    Gros Gnon

    20 h 47, le 12 août 2020

  • le HEZBALLAH est la bete noir des EU sanctionner uniquement le Hezballah et ses alliés pour corruption c est pas juste les autres milliardaires corrompus voleurs doivent etre sanctionner sans tarder et leurs biens qui dort aux EU et en EUROPE,sinon les libanais vont rester mobiliser jusqu a qu ils tombent j espère .

    youssef barada

    20 h 08, le 12 août 2020

  • Too little, too late.

    Christine KHALIL

    19 h 31, le 12 août 2020

  • La moindre des choses, est de se taire, et de s'éloigner. Le cataclysme à son apogée, et les trois ou quatre se hâtent, pour débrouiller, pensent-ils, un nouveau gouvernement. Comme si rien n'a changé, et leur jeu continue.

    Esber

    19 h 04, le 12 août 2020

  • QUELLES BONNES NOUVELLES. IL SUFFIT PAS DE SANCTIONNER BASSIL, IL FAUT COMMENCER PAR AOUN QUI A OUVERT L'AUTOROUTE DE CORRUPTION ET SURTOUT D'ABU DE POUVOIR POUR BASSIL. AOUN ET BASSIL NE SONT QUE DES MERCENAIRES POUR LE COMPTE DU HEZBOLLAH. QUI DIT HEZBOLLAH DIT L'IRAN. GRAND MERCI À L'AMÉRIQUE...ESPÉRONS QUE ÇA VA ÊTRE EFFICACE CES SANCTIONS.

    Gebran Eid

    19 h 00, le 12 août 2020

  • Soudain de bonnes idées et de bonnes initiatives pourraient apparaitre .

    DRAGHI Umberto

    18 h 51, le 12 août 2020

  • yesssss

    Jack Gardner

    18 h 51, le 12 août 2020

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