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Société - Education

Ce que prévoit l’aide de l’AEFE pour les élèves des sept écoles conventionnées

Les scolarités impayées pour l’année scolaire 2019-2020 seront épongées, sur présentation d’une demande de bourse. L’objectif est d’encourager les parents touchés par la crise à réinscrire leurs enfants.

Ce que prévoit l’aide de l’AEFE pour les élèves des sept écoles conventionnées

Les établissements scolaires concernés sont le Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth, le Lycée franco-libanais Lamartine de Tripoli, le Lycée franco-libanais de Nahr Ibrahim, le Lycée franco-libanais de Verdun, le Lycée franco-libanais de Habbouche-Nabatiyé, le Collège protestant français et le Lycée Abdel-Kader.

Les élèves des sept établissements scolaires conventionnés du Liban à programme français bénéficient désormais d’une aide de la France, par le biais de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Les institutions concernées sont les cinq établissements de la Mission laïque française – le Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth, le Lycée franco-libanais Lamartine de Tripoli, le Lycée franco-libanais de Nahr Ibrahim, le Lycée franco-libanais de Verdun, le Lycée franco-libanais de Habbouche Nabatiyé –, ainsi que le Collège protestant français et le Lycée Abdel-Kader. Cette aide a pour objectif premier « d’éponger les écolages impayés de l’année 2019-2020 », « d’encourager donc les parents d’élèves touchés par la crise économico-financière et n’ayant pas réussi à payer les frais de scolarités de l’année passée à réinscrire leurs enfants pour l’année à venir ». C’est ce qu’annonce à L’Orient-Le Jour une source bien informée, qui précise que « les parents d’élèves seront informés dans le courant du mois d’août et contactés directement par la direction de leur établissement ».

Le dispositif s’ajoute au plan d’urgence présenté par Le Drian

Ce nouveau dispositif, indépendant des bourses d’entraide accordées par les établissements à un certain nombre d’élèves, vient s’ajouter au plan de solidarité d’urgence à l’enseignement français au Liban annoncé à Beyrouth par le chef du Quai d’Orsay, Jean-Yves Le Drian, le 24 juillet dernier. Ce plan d’urgence consacre 15 millions d’euros aux établissements scolaires homologués du Liban à programme français et 2 millions d’euros aux écoles chrétiennes francophones du pays en partenariat avec l’association L’Œuvre d’Orient. À la différence que le soutien récemment mis en place par l’AEFE est destiné à l’année passée alors que le plan d’urgence annoncé par le ministre français des AE vise l’année scolaire à venir. Et ce sur fond d’effondrement de la livre libanaise face au dollar, de licenciements massifs et de crise politico-économico-financière inédite, aggravée par la pandémie de coronavirus.

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Si pour l’instant aucun chiffre n’est avancé quant au montant de l’enveloppe d’assistance de l’AEFE, la MLF reconnaît que sur un total de 8 000 élèves scolarisés dans ses cinq écoles, entre 800 et 900 ne sont toujours pas réinscrits pour l’année 2020-2021, pour avoir accumulé des scolarités impayées. Et que sur un millier d’enseignants, quelque 180 ont été licenciés ou poussés à la démission, peu avant le 5 juillet, date butoir de licenciement du personnel scolaire, selon la loi libanaise. « Le dispositif qui vient d’être mis en place par l’AEFE repose sur la volonté d’encourager les élèves n’ayant pas payé leurs scolarités à se réinscrire, s’ils le veulent, et à présenter une demande de bourse dans ce sens », souligne la source mentionnée. « Sans oublier que toute demande devra être accompagnée des justificatifs nécessaires attestant la perte de revenus ».

Un regard bienveillant

Mais dans l’absolu, les instructions de Paris sont d’appréhender cette étape avec « un regard bienveillant », dans le cadre de l’objectif du président français, Emmanuel Macron, de doubler les effectifs de l’enseignement français dans le monde. Il serait aussi question, « dans un deuxième temps, de soutenir les parents d’élèves ayant demandé de régler les écolages de manière échelonnée », ajoute la source informée, qui précise par ailleurs que « le dossier sera géré par une commission au sein du poste diplomatique ».

C’est en août 2017 qu’a démarré la crise des écoles privées avec l’adoption de la loi 46 qui a accordé aux enseignants du secteur privé, à l’instar des fonctionnaires, une augmentation drastique de salaire et six échelons exceptionnels. Elle s’est accentuée en 2019 avec l’effondrement de la monnaie nationale et s’est exacerbée lors du confinement imposé par le coronavirus. Avec les aléas de l’enseignement à distance, nombre de parents d’élèves ont carrément refusé de régler les écolages du troisième trimestre. Certains envisagent désormais de scolariser leurs enfants à l’école publique.

L’inquiétude pour l’année prochaine

Quoique tardive, l’initiative de l’AEFE ne peut qu’être accueillie avec soulagement par les familles des enfants scolarisés dans ces écoles conventionnées, qui s’inquiétaient de n’avoir eu aucun retour de leur direction, à l’issue de la visite libanaise de M. Le Drian. Il faut dire que le dossier a fait l’objet de longues négociations. « Car Paris envisageait dans un premier temps d’accorder des prêts en euros aux établissements scolaires, révèle la source. Une formule jugée inintéressante par les bénéficiaires au Liban, vu la nécessité de rembourser ce prêt en euros. Le soutien de l’AEFE a alors pris la forme de subventions. »

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Autre bonne nouvelle, le déblocage de cette enveloppe ne profitera pas qu’aux élèves, mais pourrait toucher des enseignants récemment licenciés. « Si des familles reviennent scolariser leurs enfants, des enseignants pourraient être réintégrés », annonce la source, faisant remarquer que « les licenciements ne sont effectifs qu’au 30 septembre ».

Seule ombre au tableau, les parents d’élèves s’inquiètent déjà pour l’année prochaine et craignent de ne pouvoir assumer les écolages, vu l’aggravation de la crise. « Le décalage entre les deux dispositifs, celui de l’AEFE et celui présenté par Jean-Yves Le Drian, est compliqué à gérer », constate la source bien informée qui se demande s’il « n’aurait pas été préférable de soutenir les familles dont les enfants sont déjà réinscrits ». Car au final, « c’est une aide structurelle qui est nécessaire », insiste-t-elle, craignant une année scolaire « encore plus difficile, sur le plan économique ». « Nous espérons que cette aide comprendra un second volet. »

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