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Environnement - Liban

Hankache rejette toute nouvelle prolongation des décharges côtières

Le député Kataëb insiste sur l'importance de la réduction des déchets, via notamment le recyclage. 

Des ordures empaquetées dans la décharge de Costa Brava, située à proximité de l’Aéroport international de Beyrouth. Nasser Trabulsi/Photo d’archives

Elias Hankache, député Kataëb du Metn, a rejeté jeudi toute prolongation éventuelle du fonctionnement des décharges sanitaires installées le long de la côte, au niveau de Bourj Hammoud et Costa Brava, au nord et au sud de Beyrouth, accusant les autorités de ne pas vouloir mettre en place les solutions nécessaires à la gestion des déchets, un secteur en crise depuis des années.

Le député a souligné, lors d'une conférence de presse consacrée à ce dossier, qu'en plus des décharges "officielles", ouvertes dans le cadre du plan établi en 2016, on dénombre 940 dépotoirs sur l'ensemble du territoire libanais, qui constituent "une source d'odeurs et d'insectes". Il a affirmé que la priorité devait être accordée à la création de centres de tri et traitement des déchets, mettant en avant l'importance de réduire la quantité de déchets produits par les ménages. Il a notamment évoqué, comme solutions à la crise, la transformation des déchets ménagers en engrais, la vente de plastique ou le recyclage, en général. "Le Liban ne profite de la Méditerranée que pour y établir des décharges sanitaires", s'est-t-il encore désolé.

"C'en est assez de la prolongation constante des décharges", a lancé le député. Il a déploré que, depuis 27 ans, le Liban a dépensé 11 milliards de dollars sur ce dossier, sans qu'aucune infrastructure n'ait été construite. "Les solutions existent, elles sont claires et elles sont entre vos mains", a-t-il affirmé, à l'attention des responsables qu'il a accusés de "ne pouvoir travailler de manière durable que quand il s'agit d'échec". "Tout ce que vous voulez, c'est voler les gens", a-t-il déploré.

"Solution magique"
Et Elias Hankache d'estimer que la responsabilité de ce dossier devait être assumée par le ministre de l'Environnement, Damien Kattar, et le Premier ministre, Hassane Diab. "Vous avez six jours pour trouver une solution magique", a-t-il encore lancé, réitérant que toute prolongation de l'utilisation des décharges serait refusée par les habitants des localités avoisinantes, qui se sont transformées en "régions contaminées".

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La durée de vie de la décharge de Bourj Hammoud, qui est située sur la côte du Metn, avait été, en mai, prolongée de plusieurs mois, faute d'alternative. Toutefois, une source informée avait indiqué à L'Orient-Le Jour que l'utilisation de la décharge pourrait être encore prolongée, cette dernière n'étant pas encore arrivée à saturation en raison d'une baisse de la consommation enregistrée au cours des derniers mois. 

Le ministre de l'Environnement doit présenter au gouvernement un (énième) plan de gestion des déchets. Il y a quelques semaines, M. Kattar avait indiqué que le plan sur lequel il travaille sera fondé sur la création d’un comité national pour le traitement des déchets, qui aidera à instaurer un système suivant lequel le traitement des déchets favorisera leur réinsertion dans le cadre de l’économie circulaire. Il a insisté sur l’importance du rôle joué par les municipalités et sur la nécessité de ne plus créer de nouvelles décharges.

Les décharges de Bourj Hammoud et Costa Brava avaient vu le jour dans le cadre d'un plan d’urgence adopté en 2016, un an après la crise des déchets de 2015 qui avait fait suite à la fermeture de la décharge de Naamé. Mais depuis, ces deux sites arrivent régulièrement à saturation et sont élargis afin de pouvoir continuer à recevoir les ordures. Dans ce cadre, le ministre des Finances, Ghazi Wazni, avait signé fin juin les ordres de paiement de près de sept milliards de livres libanaises pour la construction d'une décharge sanitaire temporaire à Bourj Hammoud, au nord de Beyrouth, et l'élargissement de la décharge côtière de Costa Brava, au sud de la capitale. 

Elias Hankache, député Kataëb du Metn, a rejeté jeudi toute prolongation éventuelle du fonctionnement des décharges sanitaires installées le long de la côte, au niveau de Bourj Hammoud et Costa Brava, au nord et au sud de Beyrouth, accusant les autorités de ne pas vouloir mettre en place les solutions nécessaires à la gestion des déchets, un secteur en crise depuis des années.Le...

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C est le « désert des Tartares »

Robert Moumdjian

05 h 04, le 31 juillet 2020

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Commentaires (2)

  • C est le « désert des Tartares »

    Robert Moumdjian

    05 h 04, le 31 juillet 2020

  • Créer des décharges en bord de mer relève du crime contre la nature. Le prochain grand coup est de trouver des partenariats pour construire des usines d'incinérations contre une mise de main sur les millions et millions de mètres carrée sur de la côte. J'ai lu hier qu'en 1963 le Liban était parmi les 4 pays les plus prospères au monde!

    Shou fi

    13 h 50, le 30 juillet 2020

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