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Monde - Violences

Une trêve ne suffit pas, les Afghans veulent une paix durable

Une trêve ne suffit pas, les Afghans veulent une paix durable

Photo d’archives montrant un soldat afghan faisant la garde devant un véhicule militaire, dans la province de Ghazni. Mustafa Andaleb/Reuters/File Photo

Les Afghans se sont réjouis hier de l’annonce d’un cessez-le-feu de trois jours qui devrait entrer en vigueur dès vendredi, mais souhaitent une paix durable, au lendemain de l’allocution de leur président, Ashraf Ghani, pour lequel les négociations avec les talibans pourraient très prochainement commencer.

« Nous voulons la paix pour toujours ! a réagi Ali, un commerçant de Kabul. Nous avons le droit de vivre en paix, comme les autres pays, nous voulons que notre pays se développe. Nous sommes, jeunes et vieux, fatigués de cette guerre. »

Ce cessez-le-feu, décrété par les talibans mardi et auquel le gouvernement a dans la foulée donné son aval, est le troisième en 19 ans de guerre, les insurgés ayant rejeté de nombreux appels de Kabul à déposer les armes.

Le porte-parole de M. Ghani, Sediq Sediqqi, a cependant souligné que cette trêve ne suffisait pas. « Le peuple d’Afghanistan demande un cessez-le-feu durable, et le début de discussions directes entre les talibans et le gouvernement », a-t-il déclaré. Le chef de l’État a déclaré mardi que les négociations de paix avec les rebelles pourraient débuter « dans une semaine ». Mme Fawzia Koofi, membre de l’équipe de négociateurs du gouvernement, a quant à elle écrit sur Twitter « espérer un cessez-le-feu permanent ».

Les États-Unis, qui souhaitent une telle percée depuis qu’ils ont signé un accord historique avec les talibans fin février, ont « salué les annonces d’un cessez-le-feu » et appelé à « rapidement » entamer les pourparlers interafghans. « Nous espérons que la fête d’al-Adha (...) constituera un pas de plus vers une paix durable », a commenté sur Twitter Zalmay Khalilzad, l’envoyé spécial américain en Afghanistan, attendu à Kabul mercredi.

Une guerre sanglante

« Tous les moujahidine (...) ont pour ordre de ne pas mener d’opérations contre l’ennemi pendant les trois jours et nuits de la fête d’al-Adha », a annoncé mardi dans un communiqué le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid. Le gouvernement afghan a peu de temps après « ordonné à toutes les forces de sécurité et de défense de respecter le cessez-le-feu ».

Les talibans avaient dès la semaine dernière fait savoir qu’ils étaient prêts à engager des discussions avec Kabul dès la fin de l’Aïd. Ces négociations interafghanes devaient initialement se dérouler à partir du 10 mars, mais cette date a été dépassée en raison notamment d’une stagnation du processus d’échange des prisonniers, dont l’achèvement est exigé en tant que préalable par les rebelles. L’accord américano-taliban prévoit en effet la libération par les autorités afghanes de 5 000 insurgés et celle par ces derniers de 1 000 membres des forces de sécurité.

« La République islamique achèvera bientôt la libération de 5 000 prisonniers talibans », a pour sa part affirmé mardi M. Ghani dans son discours au palais présidentiel.

Entre-temps, les affrontements ont continué, les rebelles ayant quasi quotidiennement attaqué des soldats ou des policiers. Résultat, 3 500 militaires et 775 civils tués en cinq mois, d’après Kaboul. Selon de nombreux observateurs, la poursuite des violences montre que les talibans souhaitent en réalité prendre le contrôle de l’Afghanistan et révèle l’incapacité des États-Unis à les en empêcher.

L’accord américano-taliban « n’a pas été conclu pour amener la paix en Afghanistan, mais pour permettre aux Américains de sauver la face et faciliter le départ de leurs troupes », a expliqué Nishak Motwani, un spécialiste en stratégie et en sécurité travaillant dans la capitale afghane. « Les talibans pensent vraiment qu’ils vont gagner », a-t-il ajouté.

Source : AFP

Les Afghans se sont réjouis hier de l’annonce d’un cessez-le-feu de trois jours qui devrait entrer en vigueur dès vendredi, mais souhaitent une paix durable, au lendemain de l’allocution de leur président, Ashraf Ghani, pour lequel les négociations avec les talibans pourraient très prochainement commencer.« Nous voulons la paix pour toujours ! a réagi Ali, un commerçant de...

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