Le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, s'est adressé mercredi matin aux militaires, à l'occasion du 75e anniversaire de la troupe, les exhortant à rester alertes, notamment face "aux tentatives répétées d'Israël de saper l'unité nationale" libanaise. Cette mise en garde intervient deux jours après des tirs d'artillerie israéliens sur un secteur frontalier et alors que l'armée israélienne a annoncé mardi l'envoi de nouveaux renforts le long de sa frontière avec le Liban.
"Militaires, vous êtes déployés dans tout le pays pour accomplir votre mission, qui vise à maintenir la sécurité et protéger la frontière", a lancé le général Joseph Aoun dans son ordre du jour à la troupe. Il a souligné que l'armée a devant elle "deux grands ennemis", le premier étant "l'ennemi israélien qui multiplie les tentatives de saper notre unité nationale et veut réaliser ses ambitions hégémoniques sur nos terres, dans nos eaux et sur nos ressources maritimes". Il a affirmé que, face à ces menaces, le Liban "respecte la coopération" avec la Force intérimaire de l'ONU au Liban-Sud (Finul) et toutes les dispositions de la résolution 1701. Dans ce contexte, l'armée et la Finul ont patrouillé conjointement mercredi à la frontière avec Israël. Par ailleurs, le secrétaire général du Haut comité de secours, le général Mohammad Kheir, a effectué une tournée dans les villages de Kfarchouba et Hebbariyé, qui ont été principalement touchés par les tirs israéliens. "Le Premier ministre se tient aux côtés des habitants" de ces localités, a déclaré le général. "Le peuple libanais est résilient face à l'ennemi israélien", a-t-il ajouté.
Lundi, l'armée israélienne avait indiqué qu'une "cellule" de trois à cinq personnes armées s'était infiltrée sur une distance de quelques mètres au-delà de la Ligne bleue séparant Israël du Liban, et que "les forces de sécurité ont ouvert le feu". Les "terroristes" ont fui en territoire libanais après un échange de tirs avec les forces israéliennes et des tirs d'artillerie "à des fins défensives", a ajouté l'armée israélienne. L'Etat hébreu a tenu pour responsable le Hezbollah, qui a qualifié de "totalement fausses" les accusations d'infiltration. Le gouvernement de Hassane Diab a décidé de porter plainte devant le Conseil de sécurité de l'ONU contre cette attaque.
Terrorisme
Le second "ennemi" évoqué par le commandant en chef de l'armée est "le terrorisme", dont l'armée "sabote toutes les tentatives de détruire notre société, notre sécurité et stabilité".
Dans son discours, le général Joseph Aoun a souligné que le 75e anniversaire de l'armée a lieu alors que "le Liban traverse des crises politiques, économiques et sociales sans précédent, qui alourdissent le fardeau des Libanais et leur font craindre pour leur futur". Dans ces conditions "les regards restent tournés vers l'armée, qu'aucune difficulté ne peut ébranler", a-t-il déclaré. Et de souligner que la troupe "se dressera contre toute tentative de porter atteinte à la stabilité et à la paix civile au Liban".
Les célébrations et cérémonies militaires qui devaient avoir lieu le 1er août pour la fête de l'Armée ont été annulées en raison de la recrudescence des cas de coronavirus dans le pays.
commentaires (12)
IL a oublié de mentionner un troisième ennemi qui "sape l'unité nationale"; l'Iran avec sa milice.
Yves Prevost
07 h 27, le 30 juillet 2020