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Nos Lecteurs ont la Parole

La ville est en colère

Un matin d’automne,

À l’aube, avant le soleil,

Je quitte ce lit froid

Pour fuir mes démons

Sur la pointe des pieds

Pour ne pas réveiller

La maison, la ville

Que je pensais endormies.

Des rues étroites me saluent,

Les pierres me sourient,

La ville m’apostrophe.

Un matin d’automne,

La ville couleur ocre

Se réveille

En rage.

En sueur.

Elle crie, elle hurle.

Elle grogne,

Provoquant ainsi,

Dans les mers et les cieux,

Orage et tempête,

Légendaire, éphémère.

La ville s’agite,

Elle lève ses poings,

Montre ses griffes.

Crie sa furie,

Chantant, dansant

Dans sa folie.

Elle me tend la main.

Elle m’enlace tendrement

Et m’entraîne dans sa tourmente.

Dans sa folie.

Vite,

M’échapper de ses étreintes,

De ses bras qui m’enchaînent.

Par ses chaînes invisibles,

Qui nous rendent, très souvent,

Prisonniers pour la vie.

Partir,

Loin d’elle,

Loin de cette ville,

Qui m’entraîne dans son délire.

Qui m’engouffre dans son chaos,

Imprévisible.

Je me perds et je m’enfonce dans ses ténèbres.

Je cours d’une chambre à l’autre,

D’une rue à l’autre.

Je tourne en rond,

Dans des ruelles,

Des impasses.

Des murs partout.

Je tourne et retourne

À cette case départ,

Dans ce jeu incertain de hasard et de chance.

Une case départ,

En pierre, couleur ocre.

Des barbelés

En fer forgé.

Des épines et des barricades.

Immobile,

Entre terre et mer.

Perchée sur un fil imaginaire.

Entre ici et un ailleurs.

Entre la ville et l’inconnu.

Entre la ville et l’infini.

La ville continue à crier sa colère.

Elle manifeste.

Des contre et des pour

Des non et des oui.

Désaccords, accords,

Sur des temps,

Passé, imparfait,

Futur,

Incertain.

Un jeu de hasard.

Peu importe la fin de ce jeu.

Je la veux douce, paisible.

Subtile, légendaire.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Un matin d’automne,À l’aube, avant le soleil,Je quitte ce lit froidPour fuir mes démonsSur la pointe des pieds Pour ne pas réveillerLa maison, la villeQue je pensais endormies. Des rues étroites me saluent, Les pierres me sourient,La ville m’apostrophe. Un matin d’automne, La ville couleur ocre Se réveilleEn rage. En sueur.Elle crie, elle hurle.Elle grogne,Provoquant ainsi,Dans les...

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