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Environnement - Barrage de Bisri

À Beyrouth, des manifestants font pression sur la Banque mondiale

« Nous nous sommes promis que pas un seul bulldozer n’ira dans la vallée. Le projet de l’ouvrage hydraulique ne passera pas », lance un manifestant.

À Beyrouth, des manifestants font pression sur la Banque mondiale

À Londres aussi, des jeunes Libanais ont organisé samedi une manifestation devant le siège de la Banque mondiale dans la capitale britannique afin de protester contre l'extension du délai accordé au gouvernement pour les travaux. Photo DR

Quelques dizaines de manifestants se sont rassemblés samedi après-midi devant le siège de la branche de la Banque mondiale à Beyrouth, à l’appel de la Campagne nationale pour la préservation de la vallée de Bisri, afin de dire « non au barrage de Bisri ».

« Nous faisons assumer à la Banque mondiale toute conséquence de la poursuite des travaux du barrage de Bisri. Nous nous sommes promis que pas un seul bulldozer ne passera dans la vallée. Le projet de barrage ne passera pas », a lancé l’un des porte-parole des manifestants. « Nous sommes de ceux qui tiennent le plus à ce que l’eau soit acheminée à Beyrouth, car cela est une demande juste. Mais il y a d’autres sources, et nous avons présenté des alternatives (au barrage), mais le pouvoir en place ne se soucie que du partage du gâteau et des projets juteux », a encore affirmé ce porte-parole.

Des policiers antiémeute ont été déployés sur les lieux, mais aucun heurt n’a été signalé.

Conçu pour alimenter Beyrouth en eau, le projet de barrage de Bisri, situé entre le Chouf et Jezzine, est financé en grande partie par un prêt de la Banque mondiale et doit être exécuté par le Conseil du développement et de la reconstruction. La société civile, les municipalités de la région, le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt et les Forces libanaises de Samir Geagea s’opposent à ce projet pour différentes raisons. Selon eux, il menace la biodiversité et le riche patrimoine de cette vallée et peut constituer un danger car il se situe sur une faille sismique. De plus, la nature du terrain, riche par ailleurs en eau souterraine, ne serait pas propice au stockage d’eau. Depuis plusieurs jours, des militants opposés au projet campent dans la vallée de Bisri pour empêcher le redémarrage de ces travaux. Jeudi, la BM a donné au gouvernement un nouveau délai d’un mois à six semaines pour reprendre les travaux de construction du barrage, espérant que ce sursis permettra d’entamer un dialogue entre les autorités et la société civile et que, sur base de ce dialogue, la BM prendra une décision définitive quant au maintien ou non du financement du projet.

Dans une lettre adressée en début de semaine au chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, le collectif Meghterbin Mejtemiin, constitué de Libanais de la diaspora, lui a fait part de ses réserves concernant ce projet et souligné l’urgence pour la Banque mondiale et le Liban de le « réexaminer complètement ». « Nous croyons fermement que l’allocation de fonds pour la construction du barrage de Bisri est malvenue dans le contexte de crise », a souligné le collectif qui a dressé un tableau de la situation actuelle et mis l’accent sur « le danger de mettre des fonds à disposition du gouvernement libanais sans la mise en œuvre de réformes qui garantiraient des processus de gouvernance clairs et transparents ». « Au regard de la crise inédite et multiforme au Liban, nous comptons sur la France et le reste de la communauté internationale pour soutenir les aspirations du peuple libanais », a conclu le texte.


Quelques dizaines de manifestants se sont rassemblés samedi après-midi devant le siège de la branche de la Banque mondiale à Beyrouth, à l’appel de la Campagne nationale pour la préservation de la vallée de Bisri, afin de dire « non au barrage de Bisri ». « Nous faisons assumer à la Banque mondiale toute conséquence de la poursuite des travaux du barrage de Bisri....

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