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Campus - DISTINCTION

Deux jeunes plumes libanaises se révèlent en ligne

Tarek Bou Omar et Gaëlle Ghanem sont finalistes de l’édition 2020 du prix des jeunes écritures RFI-AUF.

Deux jeunes plumes libanaises se révèlent en ligne

Gaëlle Ghanem. Photo Rony Haddad

Passionnés de lecture et d’écriture, deux étudiants libanais figurent parmi les trente finalistes de la 2de édition du concours de création littéraire francophone organisé par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) et Radio France internationale (RFI). Auteurs de textes à messages forts, Tarek Bou Omar et Gaëlle Ghanem ont souhaité partager avec les internautes du monde entier leurs nouvelles respectives Le soleil s’éteint sur mon destin et Noir, c’est noir, il me reste l’espoir. Les lecteurs, conquis par leur talent, ont choisi de voter pour leurs textes dans la sélection « public » de cette compétition internationale, leur permettant ainsi de gagner leur place en finale.

Comme de très nombreux participants âgés de 18 à 29 ans et étudiant dans une université ou grande école membre de l’AUF, Tarek et Gaëlle ont soumis chacun un récit de fiction de 8 000 signes maximum débutant par : « Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux », l’incipit du roman Les Mille maisons du rêve et de la terreur de Atiq Rahimi, président du jury de l’édition 2020 du prix. Tous deux étudiants à l’Université libanaise, le premier inscrit en 5e année d’ingénierie électrique et en 3e année de lettres françaises, et la seconde en 4e année de génie civil, ces auteurs en herbe ont décidé de centrer leurs récits autour de deux destins féminins brisés.

Une écriture engagée et libérée des tabous

« L’art de la nouvelle, que j’ai commencé à pratiquer récemment, me permet de traiter des sujets qui sont rarement évoqués dans la société, bien qu’ils soient importants », souligne Gaëlle Ghanem. Dans sa nouvelle finaliste, l’étudiante de 21 ans a choisi d’aborder sans filtre un thème tabou : l’esclavage sexuel. Noir, c’est noir, il me reste l’espoir relate l’histoire poignante d’une jeune Congolaise enlevée en Libye et emprisonnée durant des mois dans un bunker souterrain où elle sera violée à plusieurs reprises avant d’être tuée. « Je pense que le fait de briser les tabous imposés par la société est nécessaire. Des sujets sensibles, comme l’esclavage sexuel, doivent être évoqués afin de réussir à produire un changement dans les mentalités. J’ai écrit ce texte en espérant donner une voix aux sans-voix et afin de rappeler aux lecteurs que les privilèges dont certains jouissent sont des rêves pour d’autres », confie l’écrivaine en herbe.Tarek Bou Omar choisit de parler, dans sa nouvelle Le soleil s’éteint sur mon destin, d’un crime d’honneur qui se déroule dans un village. L’histoire qu’il relate est celle d’une jeune fille qui, dans un milieu fort conventionnel, choisit de s’enfuir avec son bien-aimé pour éviter un mariage forcé avec son cousin. Le père, qui n’a pas oublié la désobéissance de celle-ci, finit par enterrer sa fille vivante.

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« Lorsque j’ai écrit ce texte, je n’avais pas vraiment l’intention d’aborder un sujet tabou ni de transmettre un message bien précis. J’ai choisi de développer ce thème parce que j’avais en tête cette histoire et parce que j’ai trouvé qu’elle fait écho à l’incipit retenu dans le cadre de cette compétition », raconte l’étudiant de 23 ans. Cet habitué des concours d’écriture note au sujet de ses lectures : « Il est vrai qu’un texte libéré des tabous se démarque des autres, mais ce n’est jamais suffisant pour conquérir le lecteur. Un texte au thème assez commun mais écrit avec un style captivant me semble bien plus intéressant qu’un texte libéré des tabous mais mal écrit. »

Tarek Bou Omar. Photo Mohamad al-Arab

L’écriture, un exutoire

« J’écris en particulier sur ce qui me fait rêver, je mets en mots des désirs, des espoirs et des peurs que je ne peux exprimer autrement », souligne Gaëlle Ghanem qui noircit régulièrement des pages blanches en espérant pouvoir un jour publier des romans ou un recueil de poèmes, et, avec un peu de chance, se consacrer pleinement à l’écriture. Tarek Bou Omar garde, pour sa part, un œil attentif sur ce qui se passe autour de lui. « Jamais à court d’idées, je travaille sur plusieurs histoires en même temps », souligne-t-il. Pour ce jeune homme, l’écriture est également un exutoire, et ses textes portent souvent sur la famille, la violence, la recherche d’un sens à donner à la vie et l’angoisse face au temps qui passe.

Si les deux écrivains en herbe pourront profiter des vacances estivales pour consacrer plus de temps à l’écriture, ils devront patienter avant de savoir si l’un d’eux a remporté l’édition 2020 du prix des jeunes écritures RFI-AUF. En effet, les lauréats du concours ne seront pas désignés avant septembre 2020.

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Passionnés de lecture et d’écriture, deux étudiants libanais figurent parmi les trente finalistes de la 2de édition du concours de création littéraire francophone organisé par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) et Radio France internationale (RFI). Auteurs de textes à messages forts, Tarek Bou Omar et Gaëlle Ghanem ont souhaité partager avec les internautes du monde...

commentaires (1)

grand plaisir ! bravo J.P

Petmezakis Jacqueline

11 h 14, le 26 juillet 2020

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Commentaires (1)

  • grand plaisir ! bravo J.P

    Petmezakis Jacqueline

    11 h 14, le 26 juillet 2020

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