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Environnement - Barrage de Bisri

La Banque mondiale donne un nouveau délai d’un mois à six semaines au gouvernement

Ce sont les eaux souterraines et non pas de surface qui peuvent alimenter Beyrouth en eau, soulignent députés et experts.

La Banque mondiale donne un nouveau délai d’un mois à six semaines au gouvernement

Les protestataires ne sont pas près de se retirer de la vallée pour permettre à l’entrepreneur de poursuivre ses travaux. Photo SawratCom

La Banque mondiale a donné au gouvernement un nouveau délai d’un mois à six semaines pour reprendre les travaux de construction du barrage très controversé de Bisri, sachant que le gouvernement souhaitait pouvoir bénéficier de trois mois avant de lancer ses travaux. Un nouveau délai qui ne se justifie que par la détermination du gouvernement à aller de l’avant dans l’exécution d’un projet soutenu à fond par le Courant patriotique libre, mais rejeté non seulement par la société civile, mais par plusieurs formations politiques comme le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt, les Forces libanaises de Samir Geagea et les Kataëb de Samy Gemayel, qui contestent son bien-fondé.

L’annonce de l’extension du délai a été faite hier par le député Marwan Hamadé, au terme d’une réunion de la commission parlementaire de l’Environnement, qu’il préside. Celle-ci s’est tenue en présence du ministre de l’Environnement, Damien Kattar, et des députés Akram Chehayeb, Kassem Hachem, Bilal Abdallah, Assem Araji, Henri Hélou, Paula Yaacoubian, Ihab Hamadé, Élias Hankache et Wehbé Katicha.

Au cours de cette réunion, les députés ont pris contact avec le directeur exécutif de la Banque mondiale au Liban, Saroj Kumar Jha, qui les a informés que la BM a fait savoir mercredi soir au gouvernement qu’elle lui accordait un nouveau délai ne dépassant pas les six semaines pour lancer les travaux. Selon les explications de M. Hamadé à la presse, la BM espère que ce nouveau sursis « servira d’occasion pour un dialogue réel avec l’opinion publique autour de toutes les conditions techniques et écologiques en rapport avec le projet, d’autant que ce dialogue n’a pas eu lieu ». C’est encore une fois sur base du résultat de ce dialogue que la Banque mondiale prendra une décision définitive quant au maintien ou non du projet, dont la finalité est d’alimenter Beyrouth en eau, au prix cependant d’une destruction massive d’une des plus belles vallées du Liban. Le tout, au milieu de doutes quant à la possibilité d’atteindre l’objectif de stockage d’eau escompté qui est de 125 millions de mètres cubes, selon les concepteurs du projet.

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Les contestataires mettent en avant plusieurs facteurs qui motivent leur opposition, dont entre autres le fait que les eaux souterraines à Bisri sont plus importantes que l’eau de surface, l’importance écologique et archéologique du site et le danger que représente un ouvrage aussi important dans une région réputée pour être sismique. Sauf que c’est le premier élément qui reste le plus important et que les opposants mettent en relief. L’un d’eux, Raja Noujaim, spécialiste en contrôle de qualité au sein du Comité de suivi pour l’avenir de la vallée de Bisri, explique ainsi que si les promoteurs du projet avaient « évalué scientifiquement l’évolution des volumes d’eau annuel de la rivière de Bisri au cours des trente dernières années comme calcule par l’office des eaux du Litani, censés alimenter seul le barrage, ils auraient réalisé que celui-ci est en forte décroissance au fil des ans du fait du réchauffement climatique qui a atteint son apogée surtout pendant la période 2014 à 2018 et ces volumes d’eau sont bien en deçà des 125 millions de mètres cubes annuels...". Selon les défenseurs du projet, celui-ci sera alimenté en automne et en hiver par la rivière.

Une stratégie de l’eau
L’argumentation de Raja Noujaim va dans le sens d’autres spécialistes hydrologiques, qui relèvent qu’à Bisri, comme partout ailleurs au Liban, la vraie richesse hydraulique est souterraine, et que c’est celle-ci qui devrait être exploitée de façon rationnelle, dans le cadre d’une stratégie intelligente de l’eau qui n’exclurait pas pour autant la construction de barrages sur les grandes rivières comme Litani, Assi et si possible Wazzani, mais jamais dans les différentes zones du Mont-Liban, dont fait partie le marj de Bisri et même la vallée de Janné.

Sauf que pour ces experts, ce genre de projets d’ouvrages hydrauliques sur rivière devraient être soumis a une étude scientifique rigoureuse prenant surtout en compte le volume des eaux qui s’écoulent dans ces rivières au fil des années a limite maximale annuelle la contenance du lac du barrage concerne ainsi que leur cadence sur base annuelle, les taux d’évaporation et d’infiltration de l’eau et la nature des sols, selon les explications de Raja Noujaim. Il se montre très sévère à l’égard de la Banque mondiale, pour qui la vraie priorité est que le bras de fer entre l’exécutif et les opposants au projet du barrage ne donne pas lieu à des actes de violence, ne pouvant pas en assumer les conséquences en tant qu’entité officielle internationale.

Ces derniers restent en effet déterminés à ne pas baisser les bras. Ils maintiennent leur campement sur le site et continuent de bloquer l’accès à la vallée, face aux bulldozers de l’entrepreneur qui avaient déjà arraché un grand nombre d’arbres millénaires, avant que la contestation populaire du 17 octobre ne s’étende à Bisri, pour empêcher la poursuite des travaux. Les protestataires qui se sont indignés du nouveau délai accordé par la BM aux autorités ont appelé à un sit-in samedi à 17h devant le siège de cette instance, pour exprimer leur refus à la prolongation des délais et appeler la Banque mondiale à annuler définitivement le projet.

Ils ne sont pas les seuls à maintenir leur opposition. Le député Élias Hankache (Kataëb) a ainsi rappelé durant son intervention, place de l’Étoile, que l’opposition très vaste à la construction de ce méga-ouvrage ne se limite pas seulement à ses effets destructeurs sur l’environnement, mais se justifie surtout par les nombreux doutes quant à l’utilité de ce projet. « La plupart des projets de barrages exécutés par les autorités ont échoué », a dit M. Hankache, faisant ainsi référence aux barrages de Brissa à Denniyé et de Msaylha à Batroun.

« L’expérience démontrée des entrepreneurs et des ministres concernés dans le domaine des barrages n’est guère encourageante. Nous aurions pu aborder le problème différemment si elle l’était », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Il est évident que ce qui est posé actuellement sont des projets qui bénéficient principalement aux entrepreneurs et à ceux qui les soutiennent. » Un avis que partage Raja Noujaim lorsqu’il dénonce « des projets financiers et non pas hydrauliques ».

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Le député du Metn a aussi mis en garde contre le chantage exercé sur la population, à travers l’équation suivante, avancée selon lui par les autorités : « Pas de barrage, pas d’eau pour Beyrouth. » Il a insisté sur la nécessité pour l’État d’être « à l’écoute de la population, s’il veut s’élever au rang des États normaux dans le monde ». M. Hankache a lui aussi préconisé une gestion des eaux souterraines, en reprenant l’argumentation des activistes, selon laquelle il n’est pas certain que le barrage tiendra la promesse qu’on attribue à sa capacité de stockage d’eau.La commission parlementaire de l’Environnement doit se réunir à nouveau mercredi prochain pour poursuivre l’examen de ce dossier, qui fera l’objet d’un entretien aujourd’hui entre le ministre de l’Énergie et de l’Eau Raymond Ghajar et le directeur de la Banque mondiale.

Rappelons que le délai fixé par la BM pour la reprise des travaux à Bisri avait expiré mercredi. En soirée, la BM avait confirmé, via un communiqué, avoir bien reçu une demande libanaise d’extension du délai. « La Banque mondiale étudie actuellement les progrès réalisés jusqu’à présent », indique le texte qui réitère l’importance de traiter de manière pacifique les activistes et représentants de la société civile qui s’opposent au barrage.


La Banque mondiale a donné au gouvernement un nouveau délai d’un mois à six semaines pour reprendre les travaux de construction du barrage très controversé de Bisri, sachant que le gouvernement souhaitait pouvoir bénéficier de trois mois avant de lancer ses travaux. Un nouveau délai qui ne se justifie que par la détermination du gouvernement à aller de l’avant dans l’exécution...

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Pourquoi ce delai? IL est tellement gentil envers les 5 rois du pays?( j'ai ajoute au trois officiels les deux plus responsables HN et GB ) ALLONS EN 5 OU 6 SEMAINES ON A LE TEMPS DE JETER DEHORS TOUS CES VOYOUX QUI NE VEULENT PAS NOUS LAISSER GAGNER QUELQUES DIZAINES ( OU CENTAINES ) DE MILLIONS DE DOLLARS AVEC CE BARRAGE ABSOLUMENT NECESSAIRE A NOS POCHES CAR C'EST LA DISETTE EN CE MOMENT CES ..... DE FRANCASI ARABES ET AMERICAINS NE VEULENT PLUS NOUS DONNER DES MILLIARDS PARCEQU'ILS VEULENT CONTROLER LES DEPENSES .ON A BEAU LEUR DIRE QUE C;'EST CONTRAIRE A LA CONSTITUTION LIBANAISE DE S'OCCUPPER DE COMMENT NOUS DISPOSONS DE LEUR ARGENT , ILS NE VEULENT RIEN ENTENDRE ET APRES CELA ON CONTINUE DE CROIRE QU'ILS AIMENT LE LIBAN VRAIMENT C'EST A N'Y RIEN COMPRENDRE

LA VERITE

16 h 37, le 24 juillet 2020

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Commentaires (2)

  • Pourquoi ce delai? IL est tellement gentil envers les 5 rois du pays?( j'ai ajoute au trois officiels les deux plus responsables HN et GB ) ALLONS EN 5 OU 6 SEMAINES ON A LE TEMPS DE JETER DEHORS TOUS CES VOYOUX QUI NE VEULENT PAS NOUS LAISSER GAGNER QUELQUES DIZAINES ( OU CENTAINES ) DE MILLIONS DE DOLLARS AVEC CE BARRAGE ABSOLUMENT NECESSAIRE A NOS POCHES CAR C'EST LA DISETTE EN CE MOMENT CES ..... DE FRANCASI ARABES ET AMERICAINS NE VEULENT PLUS NOUS DONNER DES MILLIARDS PARCEQU'ILS VEULENT CONTROLER LES DEPENSES .ON A BEAU LEUR DIRE QUE C;'EST CONTRAIRE A LA CONSTITUTION LIBANAISE DE S'OCCUPPER DE COMMENT NOUS DISPOSONS DE LEUR ARGENT , ILS NE VEULENT RIEN ENTENDRE ET APRES CELA ON CONTINUE DE CROIRE QU'ILS AIMENT LE LIBAN VRAIMENT C'EST A N'Y RIEN COMPRENDRE

    LA VERITE

    16 h 37, le 24 juillet 2020

  • FALLAIT LEUR DIRE AUSSI DE QUELLE ANNEE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 53, le 24 juillet 2020

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