Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Justice

Bahreïn condamne à mort deux chiites dans un procès qui fait polémique

Bahreïn condamne à mort deux chiites dans un procès qui fait polémique

Hussein Moussa, condamné à mort hier à Bahreïn. Photo AFP

La Cour de cassation de Manama a confirmé hier la condamnation à mort de deux Bahreïnis pour le meurtre d’un policier en 2014, dans une affaire qui a soulevé des accusations de torture lors des interrogatoires dans ce petit pays du Golfe. La plus haute juridiction du royaume de Bahreïn avait confirmé une première fois la condamnation à mort en 2015 de Mohammad Ramadan et Hussein Moussa, des chiites. Cette décision a été annulée après l’apparition d’un rapport médical du ministère de l’Intérieur qui n’avait pas été divulgué auparavant et semble corroborer des allégations de torture, selon Human Rights Watch (HRW). Mais la cour d’appel a rétabli les peines en janvier 2020, une décision condamnée par Amnesty International, l’ONG critiquant un procès reposant sur des « aveux arrachés sous la torture ».

Hier, Haroun al-Zayani, un responsable du bureau du procureur général, a déclaré que « la Cour de cassation a confirmé la condamnation à mort de deux accusés pour le meurtre d’un policier et tentative de meurtre d’autres policiers (...) lors d’un guet-apens pendant lequel a été utilisé un engin explosif ». L’épouse de Mohammad Ramadan, Zeinab, avec laquelle il a trois enfants, a écrit sur Twitter qu’elle était « terrorisée à l’idée de savoir que (son) mari peut être fusillé par un peloton d’exécution à tout moment ».

Les autorités bahreïnies, sunnites, ont réaffirmé hier que les deux hommes étaient à l’origine d’un attentat « terroriste » le 14 février 2014 à al-Dair, un village au nord de la capitale Manama. Ils ont attaqué des policiers « en utilisant des tiges de fer et des cocktails Molotov pour les attirer dans un guet-apens », ont-elles déclaré. L’incident s’est produit au milieu d’une vague d’attaques contre la police et d’autres incidents violents qui ont éclaté après les manifestations de chiites qui ont commencé en 2011, dans le sillage du printemps arabe, pour demander une véritable monarchie constitutionnelle.

« Horrible injustice »

Amnesty a condamné le jugement et qualifié le procès d’« extrêmement injuste ». « Le système judiciaire de Bahreïn a décidé d’ignorer de manière flagrante les preuves de torture dans cette affaire », a déclaré, dans un communiqué, Lynn Maalouf, directrice de recherche de l’ONG pour le Moyen-Orient, estimant que les deux hommes n’avaient pas eu droit à « un procès équitable ». Sayed Alwadaei, directeur de l’ONG Bahrain Institute for Rights and Democracy (BIRD), a dénoncé la décision de la Cour de cassation.

« Le verdict d’aujourd’hui est une nouvelle tache sombre pour les droits de l’homme à Bahreïn et démontre la mainmise du régime sur le système judiciaire corrompu du pays », a-t-il indiqué dans un communiqué depuis Londres. « Cette horrible injustice n’aurait pas pu se produire sans l’acceptation tacite des alliés occidentaux de Bahreïn », a ajouté M. Alwadaei.

Selon lui, l’arrêt de la Cour de cassation est définitif et les deux hommes peuvent être exécutés s’ils ne sont pas graciés par le roi Hamad ben Issa al-Khalifa. Bahreïn, siège de la Ve Flotte des États-Unis, est secoué par des troubles sporadiques depuis la répression des manifestations de 2011 qui demandaient des réformes politiques dans le sillage du printemps arabe. Bahreïn accuse l’Iran d’avoir fomenté ces manifestations dans le but de renverser le régime, ce que nie Téhéran. Des mouvements d’opposition ont été dissous et des dizaines de dissidents emprisonnés et parfois déchus de leur nationalité. Les autorités démentent toute discrimination contre les chiites et rejettent les accusations sur les violations des droits humains.

Source : AFP

La Cour de cassation de Manama a confirmé hier la condamnation à mort de deux Bahreïnis pour le meurtre d’un policier en 2014, dans une affaire qui a soulevé des accusations de torture lors des interrogatoires dans ce petit pays du Golfe. La plus haute juridiction du royaume de Bahreïn avait confirmé une première fois la condamnation à mort en 2015 de Mohammad Ramadan et Hussein Moussa,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut