Le siège du FMI à Washington. Photo d'archives AFP
Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde lundi le Liban contre le coût du retard dans l'adoption de réformes et les tergiversations qui font piétiner les négociations depuis deux mois, alors que le pays est en plein naufrage économique.
Le Liban vit la pire crise économique de son histoire, marquée par une dépréciation inédite de sa monnaie, une explosion de l'inflation et des restrictions bancaires draconiennes sur les retraits et les transferts à l'étranger. Le pays en défaut de paiement a adopté un plan de relance fin avril et promis des réformes, mais les négociations, initiées mi-mai avec le FMI pour obtenir une aide cruciale pour la population et rétablir la confiance des créanciers, sont au point mort.
En cause, des divergences internes sur la répartition des pertes entre l'Etat et ses créanciers -la banque centrale et les banques locales en premier lieu- et sur l'estimation d'autres pertes du secteur bancaire. Les pertes sont estimées par le gouvernement à 241.000 milliards de livres libanaises, soit 69 milliards de dollars selon un taux de change révisé à 3.500 livres pour un dollar, alors que le taux officiel est de 1.507 livres pour un dollar. Une commission parlementaire a contesté les chiffres du gouvernement, présentant une évaluation inférieure. Selon des observateurs, les luttes des factions politiques libanaises "pour leur intérêt personnel" empêchent toute avancée, dans un système gangrené par le clientélisme et la corruption.
"Nous craignons que les tentatives de minimiser les pertes et de retarder les mesures (à prendre) difficiles ne feront qu'augmenter le coût de la crise", a averti lundi un haut responsable du FMI, Athanasios Arvanitis, lors d'une conférence de presse en ligne. "Pour poursuivre des discussions productives il est très important que les autorités s'unissent autour du plan du gouvernement", a souligné M. Arvanitis.
Beyrouth espère obtenir une aide d'environ 10 milliards de dollars du FMI.
Vendredi, une séance de discussions techniques s'est tenue pour évoquer l'épineux dossier de l'électricité et les réformes nécessaires au redressement de ce secteur, symbole de la déliquescence des services publics. Depuis plusieurs jours, le pays fait face à des coupures de courant draconiennes.
Près de la moitié de la population libanaise vit dans la pauvreté et 35% de la population active est au chômage.
commentaires (4)
Ils traînent exprès les pattes pour faire tomber le Liban officiellement dans les bras de l’iran Et de la Syrie. Que ceux qui espèrent arriver à une solution tant attendue des libanaise se rassurent, il n’y en aura pas puisque les vendus ont décidé autre chose tout comme ils ont fait avec la composition du gouvernement. Il faut les chasser du pouvoir à coup de pieds nous n’avons pas besoin d’armes pour ça. IL FAUT UN PEUPLE UNI. N’
Sissi zayyat
15 h 41, le 20 juillet 2020