Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, a affirmé samedi que son gouvernement "travaille sans relâche" pour limiter les effets de la crise économique et financière que traverse le pays, la pire de son histoire, sur les citoyens.
Il a également qualifié de "fake news" les informations concernant une éventuelle démission du cabinet ou de certains ministres. Il y a deux semaines, le cabinet Diab semblait sur le point de tomber, après avoir perdu le soutien de ses parrains. Cela avait finalement été écarté.
"Le cabinet travaille sans relâche pour réduire le fardeau des citoyens, notamment en fournissant des aides financières aux familles défavorisées et en apportant son aide aux secteurs industriel, agricole, aux petites et moyennes entreprises, ainsi qu'aux écoles", a déclaré le président du Conseil à l'issue d'une réunion avec le mufti de la République, Abdellatif Deriane, à Dar el-Fatwa, à laquelle a également participé le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi. Les trois hommes ont également évoqué le "panier" de denrées alimentaires subventionnées qui couvre "plus de 80 à 90 % des besoins des citoyens", selon M. Diab.
Le panier alimentaire est un mécanisme initialement mis en place en mai afin de subventionner les importations de certains produits pour tenter de limiter l’inflation sur certaines denrées alimentaires de base et des matières premières destinées à l’agriculture locale. Il a été étendu cette semaine, avec la promesse que la Banque du Liban (BDL) injecterait les devises nécessaires dans le secteur bancaire pour rendre le mécanisme opérant. Il devrait être actif dès lundi, a indiqué cette semaine le ministre de l’Agriculture et de la Culture, Abbas Mortada.
Aide des Etats-Unis
Le Premier ministre et le mufti ont par ailleurs abordé la longue réunion tenue vendredi au Sérail entre Hassane Diab et l'ambassadrice américaine à Beyrouth, Dorothy Shea. "L'ambassadrice a affirmé sa volonté d'aider le Liban à avancer dans divers dossiers", a indiqué le chef de l'exécutif.
Lors de cette réunion, Mme Shea avait rappelé les constantes proclamées par le Groupe international de soutien au Liban (GIS) réuni à Paris le 12 décembre 2019, à la suite du vote de confiance accordé au gouvernement Diab. Le GIS avait alors conditionné toute aide au Liban à des conditions bien précises : retour à la Constitution, à l’accord d’entente nationale, à la déclaration de Baabda du 11 juin 2012 concernant la distanciation par rapport à la politique des axes, ainsi qu’à l’attachement aux résolutions du Conseil de sécurité, et en premier lieu à la résolution 1559 sur le désarmement des milices.
La réunion au Sérail a eu lieu alors qu'il y a quelques jours les rapports entre la présidence du Conseil et l’ambassade US étaient au plus mal et que Hassane Diab avait critiqué les missions diplomatiques américaine et saoudienne au Liban les accusant, sans les nommer, de s'ingérer dans les affaires libanaises. Le chef du gouvernement faisait notamment référence à la polémique autour des propos hostiles au Hezbollah de l'ambassadrice des Etats-Unis au Liban, Dorothy Shea. A la suite de ces propos, un juge de Tyr avait émis un jugement interdisant toute interview de la diplomate. A l'issue d'un entretien, avec le chef de la diplomatie libanaise, Nassif Hitti, Mme Shea avait affirmé que la page avait été tournée. Vivement critiqué pour sa démarche, le juge en question, proche du Hezbollah, avait présenté sa démission après avoir été déféré devant l'Inspection judiciaire.
Plus tard dans la journée, le ministre de l'Industrie, Imad Hoballah (Hezbollah), a également défendu le gouvernement, en s'en prenant aux formations politiques qui le critiquent. "Notre gouvernement essaie de se débarrasser de la saleté des gouvernements auxquels vous avez participé ou que vous avez soutenus", a-t-il écrit sur Twitter, soulignant que le cabinet Diab "est patient et travaille avec détermination".
commentaires (9)
Voir le verre au tiers plein. Quand on a soiffff!
Massabki Alice
11 h 46, le 12 juillet 2020