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Nos Lecteurs ont la Parole

Les banques et la dignité du client

Les banques et la dignité du client

C’est grâce au secteur privé et à notre système bancaire, véritable poule aux œufs d’or, que le Liban, aujourd’hui centenaire, survit à toutes les secousses. C’est que les banques libanaises sont demeurées fidèles aux exigences de la pratique internationale, s’agissant notamment du souci de la dignité du client. Souci qui se traduit par les obligations du banquier envers son client, telles qu’elles sont consacrées par le droit et les usages bancaires. Un acquis juridique est venu se greffer sur l’ensemble des règles protectrices du client, lesquelles génèrent, à son égard, les obligations de son banquier : il s’agit de la consécration de la dignité de la personne en tant que droit fondamental. L’émergence de ce droit et son aptitude à apporter à la personne un surcroît de protection augmentent, en conséquence, les devoirs et obligations de ceux qui lui doivent protection. Pour se limiter ici aux rapports du client avec son banquier, rien ne permet de soustraire ce dernier à l’obligation née du droit fondamental au respect de la dignité du client.

Cette obligation est imposée au banquier par la loi, celle concernant notamment les règles du dépôt, par le contrat entre les deux parties, et, par-dessus tout, par la Constitution qui garantit le droit de propriété. Sur ce socle protecteur se greffent les devoirs envers le client, qui sont la manifestation d’exigences nées de la pratique internationale. Exigences comportementales qui sont susceptibles de générer de véritables obligations. Il y a là un socle solide pour un réseau sérieux de responsabilités multiples.

Les banques ne l’ignorent pas, c’est certain. Mais du client roi au client quémandeur, en longues files et grappes humaines devant les ATM ou abandonné aux caprices des changeurs, lesquels n’ont aucun lien de droit avec le client de la banque, et ce sans égard pour son âge, sa surface sociale ni ses réels besoins, la chute est brutale. Catastrophique en est l’impact sur la survie et le rebondissement indispensable du système bancaire ; c’est entre partenaires indissociables que la rupture est en marche, puisqu’on dresse le client contre sa banque. Le danger que court, de ce fait, le visage libéral du Liban est imminent et invasif. Pourquoi ne pas proposer une formule qui ne serait ponctuellement qu’un expédient prophylactique mais qui, dans un climat de défaitisme et de suspicion, est quand même capable d’ôter le venin qui, en dressant le client contre sa banque, prépare de futurs conflits ?

Ainsi, par exemple, la banque pourrait proposer à ses clients, titulaires d’un compte créditeur en USD, de remplir une note mensuelle d’information sur les besoins essentiels a minima de celui qui le désire, pour le mois qui suit. C’est auprès de l’agence avec laquelle il a l’habitude de traiter que le client viendra, en toute dignité, retirer ce minimum dont il a besoin pour le mois.

Une question pourrait se poser, notamment de la part de ceux qui font croire que les banques ont sciemment vidé leurs caisses et sacrifié le gros de leur clientèle : ils demanderont d’où les banques vont chercher l’argent nécessaire pour satisfaire les demandes a minima dont il est question. La réponse est claire : conscientes des risques et pièges contre la survie du système, les banques libanaises qui ont su et pu échapper aux multiples crises et dangers du passé sauront, par établissement ou au sein de l’Association des banques, imaginer la mise en place d’instruments innovants de sortie de crise. En outre, les banques sont, pour servir leurs clients a minima, plus à même de profiter, voire de mériter, au moins une partie de la remise de fonds en USD qui sont mis sur le marché.

Hassãn-Tabet RIFAAT

Avocat, professeur à la faculté

de droit de l’USJ

Ancien directeur général

du ministère de la Justice

Ancien président de l’Inspection

centrale

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

C’est grâce au secteur privé et à notre système bancaire, véritable poule aux œufs d’or, que le Liban, aujourd’hui centenaire, survit à toutes les secousses. C’est que les banques libanaises sont demeurées fidèles aux exigences de la pratique internationale, s’agissant notamment du souci de la dignité du client. Souci qui se traduit par les obligations du banquier envers son...

commentaires (1)

les banquiers- citons les au lieu de dire les banques ce qui les rend + humains( Hmm!) sont au moins coupables de negligence-impossible de croire negligence innocente. mais bon admettons. escroquerie de leur part ? (Hmm!) seuls eux et qqs autres savent si C oui ou si C non. Puisque notre dignite a NOUS du moins n'est pas monayable, puisqu'elle est salie a jamais, leur negligence a nos chers banquiers, meme inconsciente et innocente les rend responsables et doivent imperativement rendre leurs sous aux deposants - Cela ne sera pas difficile a faire, vu que leurs poches sont ultra pleines.

Gaby SIOUFI

14 h 45, le 11 juillet 2020

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Commentaires (1)

  • les banquiers- citons les au lieu de dire les banques ce qui les rend + humains( Hmm!) sont au moins coupables de negligence-impossible de croire negligence innocente. mais bon admettons. escroquerie de leur part ? (Hmm!) seuls eux et qqs autres savent si C oui ou si C non. Puisque notre dignite a NOUS du moins n'est pas monayable, puisqu'elle est salie a jamais, leur negligence a nos chers banquiers, meme inconsciente et innocente les rend responsables et doivent imperativement rendre leurs sous aux deposants - Cela ne sera pas difficile a faire, vu que leurs poches sont ultra pleines.

    Gaby SIOUFI

    14 h 45, le 11 juillet 2020

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