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Environnement - Développement durable

Douze millions d’euros pour faire face aux inondations dans le Akkar et la Békaa

Le projet, cofinancé par la France et le Danemark, vise à prévenir et réduire les risques durant l’hiver. Il sera mis en place sur le terrain par l’ONG Solidarités International.

Douze millions d’euros pour faire face aux inondations dans le Akkar et la Békaa

Le projet a été officiellement lancé hier à l’Institut français du Liban, à Beyrouth. Photo Z.A.

Chaque année, le Liban fait face au même scénario de routes coupées et d’habitations inondées dès que les premières pluies commencent à tomber. C’est surtout dans le Akkar et la Békaa, où de nombreuses familles libanaises vivent dans la précarité aux côtés de milliers de réfugiés syriens qui s’entassent dans des habitations sommaires, que ces inondations font le plus de dégâts. L’hiver 2019 avait été particulièrement désastreux, et les inondations survenues un peu partout dans le pays avaient nécessité l’intervention urgente de nombreux acteurs humanitaires et étatiques. C’est dans ce cadre qu’une convention d’un montant de 12 millions d’euros a été signée hier entre L’Agence française de développement (AFD) et l’ONG Solidarités International pour un projet de gestion des risques de catastrophes naturelles, et notamment des risques d’inondations au Liban. Le projet est cofinancé par l’AFD et l’Agence danoise de développement international (Danida). Sa mise en place est confiée à Solidarités International qui rétrocédera une partie des fonds à la Croix-Rouge française (CRF) et la Croix-Rouge libanaise (CRL). La signature a eu lieu dans les locaux de l’Institut français du Liban, à Beyrouth.

Conçu en collaboration avec les acteurs institutionnels libanais, notamment l’Unité de gestion des risques (relevant de la présidence du Conseil des ministres) et le Conseil national de la recherche scientifique (CNRS), et fondé sur l’expérience de la CRL en matière de gestion des risques de catastrophes, le projet prévoit de prévenir et réduire les risques d’inondations, de préparer la réponse aux catastrophes et de consolider les capacités des acteurs libanais qui se retrouvent en première ligne.

« Ce projet formalise une coopération dans le domaine des catastrophes naturelles qui sont récurrentes au Liban. Il s’agit d’un problème que nous avons tendance à oublier parce que le pays est submergé par d’autres crises, économique, financière et monétaire, explique l’ambassadeur de France, Bruno Foucher, un des signataires de la convention, à L’Orient-Le Jour. Or, les inondations touchent des populations en cours de paupérisation. C’est donc le moment de structurer ce type de coopération pour que ces drames ne se rajoutent pas à ceux que nous connaissons déjà. »

Urbanisation non planifiée et gestion catastrophique des déchets

Mathieu Nabot, directeur de Solidarités International au Liban, explique que le développement urbain peu régulé (extension des zones bâties et urbanisées sans planification, constructions au-dessus des cours d’eau...) et les lacunes en matière de gestion des déchets ménagers augmentent les risques d’inondations. « Dans certains endroits, on constate un engorgement des canaux d’évacuation bloqués par des déchets jetés dans les cours d’eau. Sans oublier l’urbanisation non rationalisée qui fait que nous nous retrouvons avec des familles qui habitent dans des zones inondables », indique M. Nabot à L’OLJ. La durée du projet est de quatre ans.

Les grands chantiers seront à déterminer à la suite d’études menées sur le terrain. « Les premiers mois seront consacrés au traitement des urgences immédiates, avec des activités de petite ampleur. Nous procéderons à quelques préparations en prévision de l’hiver, comme le fait de déboucher un canal ou d’aménager certains sites inondables avec du gravier », souligne le directeur de Solidarités International. Olivier Ray, directeur régional de l’AFD au Moyen-Orient, indique pour sa part que « la philosophie du projet consiste à investir dans la prévention et l’anticipation des catastrophes naturelles ». « On se rend compte que lorsqu’une catastrophe naturelle s’abat sur le territoire, les populations les plus vulnérables sont le plus impactées, précise M. Ray. Ce phénomène est renforcé en cette période de crise économique.

Les inondations peuvent durablement affecter un foyer et le faire basculer d’une situation de pauvreté à une situation d’extrême précarité. Il faut ensuite des décennies pour que ce foyer puisse à nouveau se prendre en main. »


Chaque année, le Liban fait face au même scénario de routes coupées et d’habitations inondées dès que les premières pluies commencent à tomber. C’est surtout dans le Akkar et la Békaa, où de nombreuses familles libanaises vivent dans la précarité aux côtés de milliers de réfugiés syriens qui s’entassent dans des habitations sommaires, que ces inondations font le plus de...

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