Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Hong Kong

La Chine ouvre son bureau de défense de la sécurité nationale

La Chine ouvre son bureau de défense de la sécurité nationale

Un homme passant devant l'entrée du nouveau bureau de défense de la sécurité nationale à Hong Kong, le 8 juillet 2020. Photo REUTERS/Tyrone Siu

Une semaine après l'entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin, la Chine a inauguré mercredi à Hong Kong un bureau pour ses agents du renseignement qui peuvent dorénavant opérer au grand jour pour la première fois dans le territoire.

L'ouverture en grande pompe de ce Bureau de défense de la sécurité nationale symbolise le contrôle croissant que Pékin entend exercer sur le centre financier. Son emplacement, dans un hôtel reconverti, est tout aussi significatif: il domine le parc Victoria où se rassemblent depuis des années des manifestants pro-démocratie. Chaque année en juin, ils s'y retrouvent pour une veillée en souvenir des victimes de Tiananmen. Un drapeau chinois a été déployé devant le bâtiment et l'emblème de la Chine a été installé.

Mercredi, une plaque au nom du nouveau bureau a été dévoilée, en présence de représentants du gouvernement de Hong Kong et d'officiels dont le commandant de la garnison de l'armée chinoise dans le territoire. C'est "un moment historique", a déclaré Carrie Lam, cheffe de l'exécutif local désignée par Pékin. L'appareil de renseignement chinois sera un "partenaire important" pour aider à préserver la sécurité nationale. Luo Huining, directeur du Bureau de liaison, l'organe du pouvoir central chinois à Hong Kong, a affirmé que la ville avait "fait ses adieux à l'époque où elle était sans défense en matière de sécurité nationale".

Un rôle vague
La loi adoptée la semaine dernière par le régime communiste de Pékin vise à réprimer la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères, en réponse à la contestation lancée l'an dernier contre le pouvoir central dans l'ex-colonie britannique. Elle constitue le changement le plus radical pour Hong Kong depuis sa rétrocession par le Royaume-Uni à la Chine en 1997. Les militants pro-démocratie redoutent une érosion sans précédent des libertés et de l'autonomie dans le territoire.

Des lois similaires en vigueur en Chine continentale permettent d'écraser toute contestation. La police hongkongaise a déjà arrêté le 1er juillet, jour d'entrée en vigueur du texte, des manifestants qui exprimaient des opinions politiques désormais illégales, comme l'indépendance ou l'autonomie du territoire. Le contenu de cette loi est demeuré secret jusqu'à son adoption le 30 juin à l'unanimité par le comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (ANP). Le Parlement local n'a pas eu son mot à dire. Le texte prévoit que les agents de sécurité chinois pourront opérer sur le sol hongkongais, une première, et certaines affaires tomberont directement sous la juridiction de Pékin. Jusqu'à présent, la police et le système judiciaire hongkongais avaient toute compétence sur le territoire. Dans son discours, M. Luo a rejeté les critiques concernant le système judiciaire chinois, le qualifiant de "sain".

Des observateurs s'inquiètent régulièrement des procédures, avec un taux de condamnations pour les tribunaux d'environ 99%. Pour Pékin, cette loi vise à rétablir la stabilité sur le territoire après des mois de manifestations monstres en 2019 et à réprimer le courant militant pour l'indépendance. Si le rôle précis du bureau demeure vague, la nomination à sa tête la semaine dernière par Pékin de Zheng Yanxiong est un signe.

"Motifs raisonnables"

Il s'est fait connaître avec la répression du soulèvement en 2011 des habitants d'un village de la province du Guangdong, voisine de Hong Kong. Durant la cérémonie, il a affirmé que le bureau "renforcera ses relations et sa coordination" avec les organismes du continent déjà sur place comme la garnison de l'armée chinoise. Ses deux adjoints ont été nommés: Li Jiangzhou, un officier de sécurité publique qui a travaillé au Bureau de liaison, et Sun Qingye, décrit la semaine dernière par le quotidien hongkongais South China Morning Post comme un haut fonctionnaire du renseignement chinois. Le bureau dépend directement de Pékin, ses agents ne sont pas soumis aux lois hongkongaises dans l'exercice de leurs fonctions. Son inauguration intervient au lendemain d'un renforcement par Hong Kong des pouvoirs de sa police qui pourra effectuer des perquisitions sans mandat ainsi que contrôler et supprimer toute information sur internet s'il existe des "motifs raisonnables" de penser qu'elle viole la loi.

Une semaine après l'entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin, la Chine a inauguré mercredi à Hong Kong un bureau pour ses agents du renseignement qui peuvent dorénavant opérer au grand jour pour la première fois dans le territoire.
L'ouverture en grande pompe de ce Bureau de défense de la sécurité nationale symbolise le contrôle croissant que Pékin...