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Nos Lecteurs ont la Parole

1507, ou le taux de la paix sociale

Le taux de change officiel de la livre libanaise a été fixé depuis un peu moins de 30 ans à presque 1 507 livres libanaises (LL) pour 1$. Économiquement et financièrement, ce n’est pas une décision qui a fait l’unanimité. Les hypothèses pour ou contre sont nombreuses.

Libérer le taux de change officiel ou le fixer de nouveau après dévaluation de la livre ne fait pas également l’unanimité sur ce plan. Les théories aussi s’affrontent. Il aurait fallu peut-être le faire lorsque la balance des paiements était excédentaire pendant des années. L’impact d’une telle décision aurait eu alors les retombées les plus positives sur l’économie.

Aujourd’hui, dans l’état actuel de l’économie et des finances des foyers et des salariés, les effets d’une telle décision seraient socialement catastrophiques, quels que soient les aides ou les soutiens prévus aux familles les plus défavorisées. Le taux d’inflation à deux ou même à trois chiffres qui en découlerait anéantirait définitivement le pouvoir d’achat des salariés, surtout du fait de l’impossibilité de les ajuster dans un circuit économique amplement dollarisé. Cela mènerait à l’anéantissement total de ce qui reste de notre pauvre classe moyenne, ce verrou de stabilité et de développement à plus d’un niveau.

L’explosion certaine de la rue, authentique ou manipulée ou un mélange des deux, et l’insécurité engendrée enfonceraient encore plus le pays.

Alors que faire ?

Si la libération du taux de change est économiquement inévitable ou serait une condition sine qua non imposée par le FMI, il faudrait alors l’appliquer le plus tôt possible, mais en tempérant son impact sur les ménages, les petites entreprises et la classe moyenne en général.

Dans ce cas, la possibilité de garder l’application du taux change officiel actuel (1 507 LL pour 1 dollar) pour tous les accords, engagements… libellés en dollars, et dont la date de souscription serait avant le 31 mars 2020, serait une option, vu qu’après cette date, les engagements en dollars ont été pris en parfaite connaissance de cause quant à la détérioration éventuelle de la valeur de la livre libanaise.

Dans ce cas, ces loyers, ces prêts bancaires, ces factures, ces polices d’assurance… qui représentent une grande partie du panier des dépenses des foyers de la classe moyenne et des petites entreprises, ratifiés en devise américaine sur la base du taux de change officiel à 1 507, pourront toujours être remboursés en livres libanaises, selon ce taux de change, jusqu’à leur date d’expiration. Avec quand même une date limite au 31 mars 2021, date à partir de laquelle l’éventuel nouveau taux de change officiel, ou le taux de change du marché, leur sera appliqué automatiquement.

Ainsi, face à la mesure choc de libérer – ou de dévaluer – le taux de change officiel de la livre libanaise, le 1 507 se transformera pour un moment en un taux de change de sécurité et de paix sociale. Il aurait un effet salutaire pour la classe moyenne et pour les entreprises moyennes qui auraient quelques mois de répit, même partiel, afin de s’adapter à la nouvelle donne. Cela permettrait aussi à l’État d’adapter graduellement les salaires et rémunérations à ses mesures de réformes.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Le taux de change officiel de la livre libanaise a été fixé depuis un peu moins de 30 ans à presque 1 507 livres libanaises (LL) pour 1$. Économiquement et financièrement, ce n’est pas une décision qui a fait l’unanimité. Les hypothèses pour ou contre sont nombreuses.Libérer le taux de change officiel ou le fixer de nouveau après dévaluation de la livre ne fait pas également...

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