Une poignée de manifestants membres du collectif "128" a organisé samedi matin un sit-in sur la route de Awkar qui mène au siège de l'ambassade des Etats-Uni au Liban, afin de réclamer le désarmement du Hezbollah via l'application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU.
L'Agence nationale d'information (Ani, officielle), présente les manifestants comme appartenant au collectif "Les amis de Donald Trump au Liban". Selon les images de la chaîne LBCI, les protestataires, une vingtaine de personnes, drapeaux libanais et américains à la main, ont transmis leurs demandes écrites à un représentant de la mission diplomatique américaine. "Les armes illégales sont instrumentalisées pour porter atteinte à la démocratie, pour affamer les Libanais et protéger la classe politique corrompue", a dénoncé un manifestant au micro de la chaîne. "Nous nous adressons à la communauté internationale pour qu'elle nous protège", explique-t-il.Le collectif "128" est quasi-inconnu.
Sur Twitter, l'ambassade américaine a remercié les manifestants "pour leur reconnaissance", le sit-in intervenant le 4 juillet, date de la fête nationale américaine.
Thank you to the group of Lebanese that made our #IndependenceDay special by gathering to express appreciation to the U.S. for its ongoing partnership and support for #Lebanon’s security, humanitarian, and development challenges. ???
— U.S. Embassy Beirut (@usembassybeirut) July 4, 2020
"Merci au groupe de Libanais qui ont fait de la Fête de l'indépendance une journée spéciale en se rassemblant pour exprimer leur reconnaissance envers les Etats-Unis pour leur partenariat durable et leur soutien au Liban face aux défis sécuritaires et humanitaires (...)", a ainsi écrit la mission diplomatique sur son compte Twitter.
Depuis plusieurs semaines, des slogans hostiles au Hezbollah et appelant à l'application de la résolution 1559 font leur apparition dans le cadre des rassemblements populaires anti-pouvoir un peu partout sur le territoire. Mais ces demandes ne font pas l'unanimité des protestataires, le désarmement du Hezbollah étant une question hautement sensible dans le pays et qui continue de diviser même la classe politique entre partisans du parti chiite et opposant à la formation dirigée par Hassan Nasrallah. Certains observateurs ont pointé du doigt des partisans de Baha' Hariri, frère de l'ex-Premier ministre Saad Hariri, comme étant derrière ces manifestations contre le Hezbollah.
Il y a quelques jours, la porte-parole du département d’État américain, Morgan Ortagus, a affirmé dans une interview à la chaîne al-Horra que les États-Unis feront leurs possible pour assurer un avenir meilleur au Liban. Lundi, l'ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, avait pour sa part déclaré que son pays était "prêt à continuer à aider le Liban à condition que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour résoudre la crise économique".
Une polémique a éclaté la semaine dernière au Liban après des propos hostiles au Hezbollah de l'ambassadrice des États-Unis, après lesquels un juge de Tyr avait émis une décision interdisant toute interview de la diplomate. A l'issue d'un entretien lundi avec le chef de la diplomatie libanaise Nassif Hitti, Mme Shea avait affirmé que la page avait été tournée. Le juge en question a quant à lui présenté sa démission.
commentaires (12)
La seul manifestation qui jusqu'à present vise directement la tête du serpent. Bravo pour leur courage.
Aboumatta
15 h 45, le 05 juillet 2020