Deux ministres du gouvernement de Hassane Diab, Ghada Chreim (Déplacés) et Michel Najjar (Travaux publics), ont affirmé samedi ne pas être contre un changement de cabinet si cela pouvait alléger la crise que traverse le Liban, alors que récemment, les appels pour une démission du gouvernement se multipliaient, cette option semblant toutefois pour le moment écarté.
"Le changement gouvernemental est possible à tout moment et en toute circonstance. Si le départ du gouvernement (actuel) résout les problèmes, il n'y a aucune objection à cela, car ce qui compte, c'est d'aboutir à des solutions pour sauver la nation", a affirmé Ghada Chreim, dans une intervention sur les ondes de la Voix du Liban (VDL).
Michel Najjar, qui a également accordé un entretien à une radio locale, a "démenti qu'un ou plusieurs ministres aient présenté leur démission". "Les discussions (lors du Conseil des ministres de jeudi, NDLR) ont porté sur la pertinence de maintenir (le cabinet) en l'absence d'accomplissements, a-t-il reconnu. Personne parmi nous (les ministres) n'estime que le gouvernement est quelque chose d'attrayant. Celui-ci constitue désormais un lourd fardeau pour nous, sachant qu'on nous fait assumer le poids de dizaines d'années de politiques qui ont mené le pays au bord du gouffre et vers la situation lamentable dans laquelle nous vivons, a-t-il affirmé. Si le changement du gouvernement peut améliorer la situation du pays et que des alternatives au cabinet actuel se présentent, personne ne s'opposera à un tel changement. C'est ce qu'a affirmé le Premier ministre en personne", a assuré M. Najjar.
Au moment où le Liban ne cesse de s'enfoncer dans sa pire crise économique, la livre poursuivant sa chute à une vitesse record, atteignant les 10.000 L.L. contre le dollar ces derniers jours, et l'inflation atteignant de nouveaux sommets, les formations politiques de l'opposition, ainsi que la contestation populaire dans la rue depuis le 17 octobre 2019, insistent pour une démission du cabinet Diab. Un appel qui semblait avoir un écho au sein de chancelleries occidentales et arabes ces derniers jours. L'ancien Premier ministre Saad Hariri, qui avait démissionné sous le poids de la rue, avait même fait savoir dernièrement que s'il devait être reconduit à son poste, il ne le ferait qu'à ses propres conditions. Une option rejetée d'emblée par le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, et le Hezbollah, lequel affirme rester attaché au cabinet Diab, par crainte d'une vacance du pouvoir.
"Mourir de faim"
Sur le plan financier, Ghada Chreim a en outre affirmé qu'il "n'y a pas de veto contre le Fonds monétaire international", au lendemain de déclarations du ministre des Finances, Ghazi Wazni, qui affirmait que les négociations entre le Liban et le FMI étaient "suspendues", précisant plus tard que ces négociations "se poursuivaient" toutefois, alors que Beyrouth a demandé une assistance financière du Fonds, après avoir fait défaut sur le remboursement de sa dette en dollars.
"Il n'y a de veto contre personne et toutes les options sont envisagées. Les négociations avec le FMI se poursuivent, et il n'y pas d'objection concernant l'ouverture sur l'Occident et l'Orient, si possible", a indiqué la ministre, en réaction au Hezbollah qui appelle les autorités libanaises à se tourner vers la Chine, l'Iran et la Syrie, pour résoudre la crise économique et financière.
"Toutes les options sont possibles, car au final, nous défendons l'intérêt du Liban d'abord", a insisté Ghada Chreim. Commentant les relations avec les pays du Golfe, en froid avec le Liban en raison de l'alignement du Hezbollah sur leur rival régional, l'Iran, la ministre a reconnu que "la coopération reste timide. Nous espérons que cette coopération redevienne comme avant car les pays du Golfe ont toujours été au côté du Liban". " (...) Si une aide nous est offerte, nous en serons reconnaissants, mais dans le cas contraire, nous ne devons pas mourir de faim".
commentaires (18)
YALLA RAKBOUL ALE3 BAA OU AL3OU... BON DEBARRAS !
LA LIBRE EXPRESSION
15 h 41, le 05 juillet 2020