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Économie - Réformes

Audit de la BDL : Kroll ne s’est pas retiré du dossier

Audit de la BDL : Kroll ne s’est pas retiré du dossier

Logo du cabinet Kroll spécialisé dans la juricomptabilité. Photo tirée de son site web

Le cabinet américain Kroll, spécialisé dans la juricomptabilité (forensic audit), que le gouvernement de Hassane Diab a contacté le 24 avril dernier pour réaliser un audit de la BDL, avec deux autres spécialistes internationaux, KPMG et Oliver Wyman, ne s’est pas retiré du dossier et attend la décision finale des autorités libanaises. « Kroll suit attentivement les discussions concernant ce sujet et se tient à la disposition des autorités (...) Il s’agit d’une entreprise commerciale comme une autre qui n’a aucun agenda politique. Si le gouvernement décide de faire appel à Kroll, ses équipes seront prêtes », a confié hier à L’Orient-Le Jour une source proche du dossier. Selon cette dernière, le cabinet américain envisagerait toutefois de répondre aux allégations le concernant et qui ont fait irruption dans le débat public, notamment concernant ses liens supposés avec l’État d’Israël. La séance gouvernementale du 30 juin avait été le théâtre d’une confrontation sur ce sujet entre les ministres du mouvement Amal et ceux du Courant patriotique libre. Alors que les premiers accusent Kroll d’être une agence « israélienne liée au Mossad », les seconds insistent pour que l’audit ait lieu le plus vite possible. Le ministre de l’Industrie, Imad Hobballah (proche du Hezbollah), avait finalement proposé que la discussion à ce sujet soit reportée au Conseil des ministres de jeudi dernier. Ce point n’a toutefois pas été abordé lors de cette séance. Dans son discours expliquant les raisons de sa démission du ministère des Finances et de l’équipe de négociateurs désignés par l’exécutif pour discuter avec le FMI, Alain Bifani a insisté sur la nécessité d’un audit basé sur la juricomptablité, « afin de recouvrir les fonds volés », indiquant qu’il s’agissait là du premier point de discorde entre le plan du gouvernement et « les gens au pouvoir, ainsi que certains capitalistes ». La question a même fait réagir certains députés comme Georges Adwan (proche des Forces libanaises), qui a lancé sur Twitter mercredi : « Si Kroll a été retiré pour des raisons de sécurité nationale, qu’attendez-vous pour le remplacer ? »

Qui est Kroll ?

Spécialisé dans la juricomptabilité, Kroll a été fondé en 1972 à Manhattan par Jules Kroll, un jeune procureur du district de New York. Pionnière, cette agence de détectives financiers croît très vite et est vendue pour 1,9 milliard de dollars à Marsh & McLennan, un conglomérat dans le domaine des assurances, en 2004. Aujourd’hui, elle est une filiale de Duff & Phelps. Mélange de comptabilité et droit, la juricomptabilité englobe les enquêtes financières ou encore l’évaluation et la quantification des dommages – par exemple lors d’un conflit entre actionnaires ou la recherche de fraudes, la mise en lumière de commissions occultes ou d’autres formes de corruption.

« Il n’y a pas de liens avec Israël. Kroll a travaillé à plusieurs reprises pour des clients au Liban et dans le monde arabe ces dernières années, pour des acteurs du secteur privé ou public et sans que cela ne crée la moindre polémique », assure la source précitée.

Kroll a déjà officié au Liban, notamment pour le compte de « l’actionnaire d’une banque » locale ainsi qu’à la demande du liquidateur de Jammal Trust Bank. Cette banque libanaise, visée fin août 2019 par des sanctions du Trésor américain qui l’accuse de faciliter « les activités bancaires du Hezbollah », avait annoncé en septembre obtenu le feu vert de la Banque du Liban pour entamer son processus de liquidation.

« Kroll est détenue par des fonds de “private equity” internationaux et ne répond qu’aux exigences de ses clients. La confidentialité est la clef de voûte de son corps de métier et les résultats de ses travaux ne sont communiqués qu’aux clients », poursuit la source. Elle précise que cette exigence de confidentialité est d’autant plus centrale que la spécialité de Kroll consiste à « reconstituer des transactions ou des ensembles de transactions de façon à ce qu’elles soient recevables dans le cadre de procédures, notamment judiciaires, qu’il revient au seul client de décider de lancer ou non ». « Kroll est un cabinet privé qui fait des enquêtes, pas un procureur », ajoute encore la source.

Elle poursuit en expliquant que la mission de Kroll, si le gouvernement libanais décide finalement de faire appel à lui, sera complémentaire de celle de KPMG et Oliver Wyman. « Les trois sociétés ne font pas la même chose : KPMG aura la charge de reconstituer le bilan de la BDL au sens comptable. Spécialiste des banques centrales, Oliver Wyman servira de conseil pour retenir les normes à prendre en compte pour calculer ce bilan (quels standards pour évaluer les actifs, quel taux de change à prendre en compte, etc.). Kroll reconstruit pour sa part l’historique des transactions en recherchant comment leur montant a été calculé, qui les a autorisées, qui a participé », expose-t-elle encore.

Les accusations portant sur d’éventuels liens entre Kroll et l’État hébreu semblent être alimentées par le fait que Jules Kroll est juif tout d’abord. Ensuite, dans un article publié par le New Yorker en 2009, Jules Kroll indiquait que quand il a monté son entreprise, il a embauché d’anciens agents du Mossad. Mais aussi de la CIA et de MI6. En outre, Jules Kroll et sa femme ont mis en place le « Fonds Lynn et Jules Kroll pour les documentaires juifs », qui a financé la production du film israélien d’animation Valse avec Bachir, critique de l’invasion israélienne du Liban en 1982.

S’agissant des propos du fondateur de Kroll rapportés par le New Yorker, et notamment de ceux en rapport avec un recours à des agents des services de renseignements, la source rétorque : « C’était il y a 20 ans et la société a été rachetée plusieurs fois depuis. » Le cabinet a, par ailleurs, été impliqué dans la récupération de fonds volés par Saddam Hussein, Ferdinand Marcos ou encore Jean-Claude (Baby Doc) Duvalier.

Le cabinet américain Kroll, spécialisé dans la juricomptabilité (forensic audit), que le gouvernement de Hassane Diab a contacté le 24 avril dernier pour réaliser un audit de la BDL, avec deux autres spécialistes internationaux, KPMG et Oliver Wyman, ne s’est pas retiré du dossier et attend la décision finale des autorités libanaises. « Kroll suit attentivement les discussions...

commentaires (1)

LA MAFIA, KELLUON - ESPERE ABOUTIR A QUOI EN SOULEVANT CETTE AFFAIRE ? ALLEZ Y LES MAFIEUX, NOMMEZ UNE AUTRE Ste D'AUDIT -FORENSIC- EN ATTENDANT. PS. NOUS LES CITOYENS VOUS PROPOSONS DE FAIRE L'ECONOMIE D'UNE TELLE EMBAUCHE ET VOUS DONNONS DEJA LES RESULTATS DE NOTRE AUDI FORENSIC- NON NOUS VOUS LE RE-CONFIRMONS : KELLOUN DES VOLEURS, DES CORROMPUS. VOILA, REGLEZ AU PEUPLE CE QUE VOUS LUI DEVEZ POUR CES RESULTATS. MERCI POUR VOTRE GENEROSITE

Gaby SIOUFI

10 h 56, le 04 juillet 2020

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Commentaires (1)

  • LA MAFIA, KELLUON - ESPERE ABOUTIR A QUOI EN SOULEVANT CETTE AFFAIRE ? ALLEZ Y LES MAFIEUX, NOMMEZ UNE AUTRE Ste D'AUDIT -FORENSIC- EN ATTENDANT. PS. NOUS LES CITOYENS VOUS PROPOSONS DE FAIRE L'ECONOMIE D'UNE TELLE EMBAUCHE ET VOUS DONNONS DEJA LES RESULTATS DE NOTRE AUDI FORENSIC- NON NOUS VOUS LE RE-CONFIRMONS : KELLOUN DES VOLEURS, DES CORROMPUS. VOILA, REGLEZ AU PEUPLE CE QUE VOUS LUI DEVEZ POUR CES RESULTATS. MERCI POUR VOTRE GENEROSITE

    Gaby SIOUFI

    10 h 56, le 04 juillet 2020

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