Le ministre libanais des Finances, Ghazi Wazni, a soufflé vendredi le chaud et le froid en ce qui concerne la suspension ou non des négociations, qui piétinent, avec le Fonds monétaire international (FMI), auprès duquel le Liban sollicite une aide financière pour sortir de la crise.
Face à la crise économique, financière et monétaire aiguë que traverse le Liban, le gouvernement a élaboré un plan de sauvetage sur la base duquel il négocie depuis mai avec le FMI. Mais des désaccords sont apparus entre le cabinet d'un côté, et le secteur bancaire, la banque centrale et la plupart des blocs parlementaires de l'autre, sur le chiffrage des montants des pertes accumulées par le pays.
Dans des déclarations rapportées par le quotidien libanais al-Joumhouria dans son édition de vendredi, M. Wazni dit : "Les négociations avec le FMI sont 'on hold', suspendues, en attendant que le Liban commence à mettre en oeuvre les réformes le plus rapidement possible, et s'entende sur les chiffres (des pertes). En attendant la reprise des discussions, je resterai en contact avec le FMI". Et de poursuivre : "Ce à quoi nous travaillons aujourd'hui est de définir les pertes accumulées et leur ampleur dans tous les secteurs. Nous devons en sortir avec une même approche approuvée par l'ensemble des forces politiques et en coordination entre le gouvernement et le Parlement, car le temps n'est plus à la tergiversation. Nous devons nous entendre le plus rapidement possible", a ajouté le ministre des Finances.
Dans un communiqué publié dans la matinée, le bureau de presse du ministre des Finances a clarifié les propos de ce dernier, en affirmant que les négociations avec le FMI "se poursuivent". "Il convient de signaler que le FMI a demandé à l'équipe libanaise de négociation d'unifier l'approche de détermination des chiffres et d'accélérer la mise en oeuvre des réformes demandées", indique ce texte.
Jeudi, à l'issue d'un Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement, Manal Abdel Samad, avait affirmé que "les négociations avec le FMI sont liées aux réformes, et il est nécessaire d'unifier les points de vue et les positions de tous dans ce cadre". Ce désaccord constitue l'une des principales raisons qui a poussé à la démission du directeur général du ministère des Finances, Alain Bifani, et à celle du conseiller du ministre des Finances, Henri Chaoul, qui faisaient partie de l'équipe des négociateurs désignés par l’exécutif pour discuter avec le FMI.
Par ailleurs, le ministre des Finances a reçu dans la matinée la présidente de la commission de contrôle des banques, Maya Dabbagh, à la tête d'une délégation de cette commission. "Les défis sont importants de même que les décisions qui seront prises dans la période à venir car elles concernent le sort du secteur bancaire, le système financier, la situation économique jusqu'au destin du pays", a déclaré M. Wazni lors de cette rencontre. Il s'est également entretenu avec la commissaire du gouvernement près la BDL, Christelle Wakim, insistant sur l'importance de son rôle, concernant le respect du Code de la monnaie et du crédit et la surveillance des comptes des banques.
commentaires (11)
MR Wazni , vous ne faites pas le poids.....
Robert Moumdjian
05 h 25, le 05 juillet 2020