Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Algérie

3 ans ferme requis contre 3 militants du "Hirak" en Kabylie

3 ans ferme requis contre 3 militants du

Manifestation à Alger le 12 juillet 2019. Ryad Kramdi / AFP

La justice algérienne a réclamé mercredi trois ans de prison ferme contre trois militants du mouvement populaire antirégime, dont le journaliste Merzoug Touati, pour avoir participé à une manifestation interdite à Béjaïa, en Kabylie (nord-est), selon une association de soutien des détenus d'opinion.

"Le parquet a requis 3 ans de prison ferme et une amende de 200.000 dinars (1.375 euros) contre chacun des trois détenus", Merzoug Touati, Yanis Adjila et Amar Beri, précise le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

Les trois accusés avaient été arrêtés le 12 juin lors d'une tentative de meeting de soutien aux détenus d'opinion, rapidement réprimée par la police, dans le centre de Béjaïa, grande ville de Kabylie.

Tout rassemblement public est strictement interdit depuis la mi-mars en raison de la pandémie de Covid-19.

Ces militants sont poursuivis pour "incitation à attroupement non armé", "publication pouvant porter atteinte à l'intérêt national" et "mise en danger de la vie d'autrui durant la période du confinement".

Amar Beri est également poursuivi pour "atteinte à la personne du président de la République" et "outrage à corps constitué".

Ancien détenu, Merzoug Touati est un blogueur et journaliste du média de gauche L'Avant-Garde Algérie, un site en ligne bloqué dans le pays. Yanis Adjila est un militant des droits humains et Amar Beri un militant du "Hirak", le mouvement de contestation antirégime.

Par ailleurs, toujours selon le CNLD, la chambre d'accusation de la cour d'Alger a confirmé la décision d'un juge d'instruction de placer sous contrôle judiciaire le militant des droits de l'Homme Hakim Addad.

Il avait été arrêté le 14 juin dernier à Alger et placé sous contrôle judiciaire depuis le 16 juin. Il est accusé d'"incitation à attroupement non armé" et "publications pouvant porter atteinte à l'unité nationale".

Hakim Addad est un membre fondateur et ancien secrétaire général du Rassemblement action jeunesse (RAJ), une association à la pointe de la contestation.

La pandémie de Covid-19 en Algérie n'empêche pas les autorités de poursuivre et condamner militants du "Hirak", opposants politiques, journalistes et internautes.

Le CNLD a recensé près de 70 détenus d'opinion actuellement derrière les barreaux, la plupart pour des publications sur Facebook.

Né en février 2019 d'un immense ras-le-bol des Algériens, le "Hirak" a ébranlé le régime jusqu'à la suspension des manifestations hebdomadaires en raison de la crise sanitaire.

Mais avec l'amorce de déconfinement, des mobilisations sporadiques ont repris ces dernières semaines, surtout en Kabylie, région traditionnellement rétive.

La justice algérienne a réclamé mercredi trois ans de prison ferme contre trois militants du mouvement populaire antirégime, dont le journaliste Merzoug Touati, pour avoir participé à une manifestation interdite à Béjaïa, en Kabylie (nord-est), selon une association de soutien des détenus d'opinion."Le parquet a requis 3 ans de prison ferme et une amende de 200.000 dinars (1.375 euros)...