Le clin d'œil

Donnez, donnez…

Donnez, donnez…

D.R.

Depuis que votre banquier vous boude, que votre boss vous affame, que votre supérette vous dévalise, que votre changeur vous fait chanter et que vos sous se sont évaporés dans les arcanes mystérieuses de la haute (ou plutôt basse) finance, vous ne savez plus quoi faire. Étant, de nature, peu encline aux économies et aux calculs mesquins, vous oscillez entre un optimisme bon enfant du genre « allez, quand la santé va, tout va » et un état de déni pathologique vous poussant à des dépenses inconsidérées en temps de disette. Noblement, votre cher époux laisse faire…

Il faut dire que vous n’êtes pas non plus assez romantique pour que la photo d’un champ de pâquerettes postée par l’une de vos amies vous émeuve, ou que le chant d’un rossignol vous console. Quant aux citations stoïques de philosophes allemands, elles vous dépriment encore plus que le JT de votre chaîne préférée. C’est tout dire.

Curieusement, moins vous avez de sous et plus il vous faut casquer. C’est que la misère est partout vous dit-on. Vous voulez bien le croire. D’autant que vous n’avez pas oublié les recommandations de la Mère supérieure de votre cher collège concernant le-devoir-de-charité-de-tout-chrétien-envers-autrui. Même si aujourd’hui, ça porte un nom à consonance plus juridique et citoyenne, « le devoir de solidarité ».

Alors, vous commencez bravement par courir les collectes alimentaires, les frigos pour tous, les campagnes de recyclage de médicaments et la récup des vieux vêtements. Et quand ça devient trop fatigant, lâchement, vous finissez par donner des sous, encore des sous, toujours plus de sous, poussée à la chose par les exhortations pressantes de vos copines au grand cœur.

Vous n’oubliez pas dans votre élan philanthropique le curé de votre paroisse, l’évêque de votre ville natale et les supérieurs des couvents de tous les saints auxquels vous vouez votre pauvre Liban.

Vous espérez qu’ils se souviendront de vous lorsque vous serez devenue vraiment, mais alors là vraiment pauvre…

Depuis que votre banquier vous boude, que votre boss vous affame, que votre supérette vous dévalise, que votre changeur vous fait chanter et que vos sous se sont évaporés dans les arcanes mystérieuses de la haute (ou plutôt basse) finance, vous ne savez plus quoi faire. Étant, de nature, peu encline aux économies et aux calculs mesquins, vous oscillez entre un optimisme bon enfant du...

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