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Lifestyle - La Mode

Hala Moawad mobilise les créateurs pour le Liban

Styliste et directrice artistique, fondatrice à Paris de la marque Momma’s Blues, Hala Moawad a convaincu plusieurs grands créateurs de participer à une expo vente en faveur de Beit el-Baraka en cédant certaines pièces maîtresses de leur répertoire. L’événement aura lieu à Paris, le 3 juillet à 18h, à la galerie Charraudeau, 3 rue Bonaparte, dans le 6e arrondissement.

Hala Moawad mobilise les créateurs pour le Liban

Hala Moawad stylée par elle-même. Photo tirée du compte Instagram Momma’s Jeans

Avec confiance et détermination, motivée par la situation de plus en plus tragique que vivent ses amis libanais et l’urgence de faire quelque chose pour que ce pays attachant ne sombre pas totalement dans une détresse qui ne lui ressemble pas, la styliste parisienne Hala Moawad a ouvert son carnet d’adresses. Elle a plaidé auprès de 70 créateurs, photographes et artistes visuels réunis de par le monde pour les convaincre de proposer des pièces de leur choix à une expo-vente inédite ouverte au public qui pourra la visiter et y participer physiquement. De grands noms sont déjà confirmés, comme Jacquemus, le prodige incontesté des dernières saisons, inventeur, l’été dernier, du défilé dans un champ de lavande ; Giambattista Valli, roi des drapés et des vapeurs de tulle ; Jean-Paul Gaultier, ses exagérations pleines d’humour et ses déclinaisons contemporaines du rétro parisien ; mais aussi les Libanais Rabih Kayrouz et sa sobriété architecturale teintée d’esthétique ottomane, Sandra Mansour et sa passion des textures interprétée dans un esprit onirique, et la créatrice de bijoux Noor Farès qui transforme chaque ornement précieux inspiré de ses origines libanaises en un talisman chargé d’énergie. Hala Moawad, pour sa part, proposera sans doute une de ses pièces de cuir ou jeans vintage qu’elle revisite avec talent et qui ont déjà séduit plus d’une célébrité.

La marinière revisitée par Jean-Paul Gaultier. Photo tirée du compte Instagram JPGaultierofficial

Plus de 50 000 familles dans le besoin

Baptisé « It’s Lebanon’s Anarchy that Bothers You » (« C’est l’anarchie du Liban qui vous dérange »), l’événement est à la fois un manifeste et une manifestation dont l’intention invite clairement à une lecture politique, sociale et révolutionnaire de la crise libanaise. C’est à l’ONG Beit el-Baraka, fondée par Maya Chams Ibrahimchah, que Moawad a décidé d’attribuer les fonds récoltés. Commencée dans l’intention de redonner vie et vocation aux maisons traditionnelles abandonnées du Liban pour les sauver de la destruction, l’ONG Beit el-Baraka a été la première à adapter son action à la crise économique libanaise qui s’est accélérée en quelques mois de manière exponentielle, entre manifestations contre le pouvoir et arrêt des activités dicté par la pandémie.

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Commencée avec un groupe de bénévoles sur des opérations ponctuelles de restauration d’habitations insalubres ainsi que la création d’une « épicerie » gratuite pour ses quelque trois cents bénéficiaires répertoriés, Beit el-Baraka, qui s’est donné pour objectif de préserver, par-dessus tout, la dignité de ses bénéficiaires et de placer l’amour et le partage en tête de ses priorités, a été très rapidement débordée par les besoins et la demande. Maya Ibrahimchah a dès lors pris l’initiative de créer un collectif en partenariat avec Lebanese Food Bank et près d’une centaine d’associations locales disséminées sur l’ensemble du territoire, couvrant ainsi les besoins de plus de 50 000 familles qui ont tout perdu ou presque. Pour que son action tienne dans la durée, Ibrahimchah a par ailleurs lancé des travaux agricoles sur des parcelles prêtées, procurant ainsi, au-delà de son action nourricière, du travail à ceux qui le souhaitent en ces temps où les emplois sont quasi inexistants.

Durement frappée par la pandémie, souvent pointée du doigt comme futile et comme une des industries les plus polluantes, la mode se recentre de plus en plus sur des valeurs de partage et de générosité qui lui étaient inhérentes, mais qu’elle a peu mises en avant dans le passé. À sa mission d’accompagner en messages visuels son temps et son environnement, s’ajoute le rôle d’intégrer le vêtement dans un mode de vie où nul n’est laissé sur le bord du chemin.

Avec confiance et détermination, motivée par la situation de plus en plus tragique que vivent ses amis libanais et l’urgence de faire quelque chose pour que ce pays attachant ne sombre pas totalement dans une détresse qui ne lui ressemble pas, la styliste parisienne Hala Moawad a ouvert son carnet d’adresses. Elle a plaidé auprès de 70 créateurs, photographes et artistes visuels réunis...

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