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Politique - Liban

J'ai tué deux miliciens pendant la guerre et Michel Aoun m'a protégé, dit Fahmi à la télévision

Le ministre de l'Intérieur dit entretenir une relation "spirituelle" avec le chef de l'Etat depuis cet incident datant de 1981, en pleine guerre civile.

J'ai tué deux miliciens pendant la guerre et Michel Aoun m'a protégé, dit Fahmi à la télévision

Le président libanais, Michel Aoun, recevant le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, à Baabda, le 24 janvier 2020. Photo Dalati et Nohra

Le ministre libanais de l'Intérieur et ancien général de l’armée libanaise aujourd’hui à la retraite, Mohammad Fahmi, a affirmé dans une interview télévisée avoir tué en 1981 deux miliciens "relevant d'un parti très puissant", durant la guerre civile. Et il a ajouté avoir été protégé par Michel Aoun, alors haut-gradé au sein de l'armée.

"En 1981, j'ai eu un problème avec un parti extrêmement fort. Je m'en excuse auprès des familles, des téléspectateurs et de tout le monde... J'ai tué deux personnes. Il y a eu ensuite des affrontements avec ce parti-là. Comme il s'agissait d'un parti très fort, on m'a envoyé au bureau de Michel Aoun. Il m'a alors dit : 'Écoute, Mohammad, tant que je continuerai à respirer, personne ne s'en prendra à toi", a déclaré M. Fahmi dans un entretien accordé vendredi soir à la chaîne du Hezbollah, al-Manar, ajoutant qu'il entretenait, depuis cet incident, "une relation spirituelle" avec l'actuel chef de l'Etat.

Selon son curriculum vitae, l'actuel ministre a dirigé "plusieurs unités de combat" entre 1978 et 1990, avant d'entrer aux services de renseignement de la troupe jusqu'en 2006, dont il dirigera le département central de sécurité. C'est alors qu'il est devenu proche du commandant en chef de l’armée de l’époque, le général Émile Lahoud (1989-1998), et du général Jamil Sayyed lorsque ce dernier était le numéro deux des services de renseignements militaires. Il dirigera ensuite le Centre libanais de déminage jusqu'en 2012, puis le commandement des troupes armées du Liban-Nord jusqu'en 2016.

Lors de cette même interview, le ministre libanais de l'Intérieur a proposé de "déférer devant la justice ceux qui ferment des routes", après plusieurs jours de colère dans le pays, qui traverse sa plus grave crise économique, financière et monétaire depuis 30 ans. "Les blocages de routes entrent, comme les atteintes aux biens publics et privés, dans la catégorie des actes de subversion car ils s'en prennent directement au citoyen", a-t-il déclaré , appelant le Premier ministre Hassane Diab à convoquer une séance du Conseil supérieur de défense "pour prendre la décision de déférer devant la justice ceux qui ferment des routes, si l'on ne veut pas utiliser la force".

Il a par ailleurs affirmé qu'un "service sécuritaire étranger" était derrière les actes de vandalisme à Beyrouth et Tripoli, qui ont émaillé au début du mois des manifestations anti-pouvoir. "Il y a des informations sûres et avérées indiquant une ingérence et un soutien financier d'un service étranger sécuritaire pour semer le chaos au Liban. C'est ce service qui se trouve derrière les violences du 11 juin dernier et ce qui a suivi", a-t-il déclaré. "Il y a des pays amis, frères et étrangers qui s'enorgueillissent d'aider le Liban alors qu'en vérité, ils l'étouffent", a-t-il encore dit sans plus de détails.

Le ministre libanais de l'Intérieur et ancien général de l’armée libanaise aujourd’hui à la retraite, Mohammad Fahmi, a affirmé dans une interview télévisée avoir tué en 1981 deux miliciens "relevant d'un parti très puissant", durant la guerre civile. Et il a ajouté avoir été protégé par Michel Aoun, alors haut-gradé au sein de l'armée."En 1981, j'ai eu un problème avec un...

commentaires (27)

Je conseille aux jeunes qui n'ont pas vécu la période de la guerre, ainsi qu'aux moins jeunes qui auraient oublié, de lire le livre de Georges Frayha "Avec Bachir": cela permet de comprendre exactement ce qui se passait en 1981, et de mettre les confessions de M. Fahmi en perspective...

Georges MELKI

10 h 57, le 29 juin 2020

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Commentaires (27)

  • Je conseille aux jeunes qui n'ont pas vécu la période de la guerre, ainsi qu'aux moins jeunes qui auraient oublié, de lire le livre de Georges Frayha "Avec Bachir": cela permet de comprendre exactement ce qui se passait en 1981, et de mettre les confessions de M. Fahmi en perspective...

    Georges MELKI

    10 h 57, le 29 juin 2020

  • Michel Aoun aurait mieux fait de rester couché ce jour-là!

    Yves Prevost

    07 h 12, le 29 juin 2020

  • Mais le ministre a fumé la moquette ou quoi? Se vanter d'avoir tué 2 miliciens, alors qu'il était militaire: était-il en état de légitime défense ? Sinon, comment expliquer que Michel Aoun l'ait protégé alors qu'il aurait dû être jugé? Il y a obstruction à la justice. On va de surprise en surprise.

    Marionet

    00 h 29, le 29 juin 2020

  • Ce n’était pas un gouvernement indépendant?

    Bachir Karim

    23 h 29, le 28 juin 2020

  • La honte!

    Christine KHALIL

    20 h 52, le 28 juin 2020

  • Quelle horreur cette déclaration ! C’est à peine s’il ne s’en vante pas! Quel besoin d’en parler au moment où l’image de ce gouvernement frise le zéro absolu !

    LeRougeEtLeNoir

    20 h 34, le 28 juin 2020

  • Non mais s’entendent parler ses vieux? Pathétiques. En lisant je croyais la chute plus glorieuse. Ils veulent nous faire croire que grâce à leur bravoure le Liban a été sauvé de la sauvagerie des syriens et leurs alliés acheminés par milliers au Liban pour lui voler ses terres et sa liberté. Si c’est pour le lâcher ensuite moyennant de l’argent , un fauteuil présidentiel et postes de ministres. Il devrait avoir honte de parler de ce lien qui le lie à Aoun puisque on soupçonnait déjà ce dernier de s’entourer de vieux amis et connaissance pour achever le pays. Maintenant on a la preuve.

    Sissi zayyat

    19 h 33, le 28 juin 2020

  • J'aime bien lorsqi'il met le grapin sur des puissances comme la Turquie qui arme ses miliciens au Nord , et sur les traitres qui menacent la vie des citoyens . Ça me rassure , la situation est précaire , mais elle est toujours jusqu'à cette heure sous contrôle , bravo !

    Chucri Abboud

    19 h 16, le 28 juin 2020

  • IL CONFESSE DEUX CRIMES PROBABLEMENT CONTRE LES F.L. COUVERTS PAR MICHEL AOUN DE CETTE EPOQUE. IL DOIT DEMISSIONNER PLUTOT LES DEUX IMMEDIATEMENT APRES CETTE CONFESSION INDIGNE D,UN MINISTRE SUPPOSE INDEPENDANT ET D,UN CHEF D,ETAT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 10, le 28 juin 2020

  • La balle est désormais dans le camp du « chef de l’état ». Soit il désavoue son « ministre » soit il se range avec les traîtres.

    Citoyen libanais

    18 h 35, le 28 juin 2020

  • Ce ministre n’est pas plus légitime que Michel Samaha qui lui aussi était « ministre » sous l’occupation assadienne. On suppose que le parti très puissant dont il parle est le même que celui dont Michel Samaha annonçait triomphalement la dissolution en 1994.. Mais attention les Michel Samaha, Jamil Sayyed et autres traîtres collabos à la solde d’Assad sont des héros pour le parti très puissant qui possède la chaîne qui fait l’apologie de leur servilité à l’égard du grand ennemi du Liban.

    Citoyen libanais

    18 h 32, le 28 juin 2020

  • Pitié pour le Liban.

    Achkar Carlos

    18 h 16, le 28 juin 2020

  • Messieurs Michel Aoun et Mohamad Fahmi...il ne nous reste plus qu'à espérer que votre "relation sprirituelle" va contribuer à nourrir le peuple ! Irène Saïd

    Irene Said

    18 h 15, le 28 juin 2020

  • Il avoue 2 crimes commis depuis une quarantaine d'années. S'il a échappé au jugement sur terre, il n'échappera probablement pas au dernier.

    Esber

    17 h 50, le 28 juin 2020

  • Je suis stupéfait d’entendre de telles paroles de la bouche d’un ministre qui, comme tous ses semblables, vit dans le passé et n’a aucune honte de dire qu’il a tué 2 miliciens. Ce qui est choquant est le moment et les circonstances choisis par ce GRAND ministre pour dévoilé son passé et sa protection par le plus grand sénile des libanais...

    mokpo

    17 h 12, le 28 juin 2020

  • Je suis stupéfait d’entendre de telles paroles de la bouche d’un ministre qui, comme tous ses semblables, vit dans le passé et n’a aucune honte de dire qu’il a tué 2 miliciens. Ce qui est choquant est le moment et les circonstances choisis par ce GRAND ministre pour dévoilé son passé et sa protection par le plus grand sénile des libanais...

    mokpo

    17 h 12, le 28 juin 2020

  • C'est choquant ces politiciens qui ont du sang sur les mains et qui présentent cela comme n'importe quel banal fait divers, pour justifier leur loyauté. Quel juge osera enquêter ? dans quelles circonstances les homicides ont-ils eu lieu ? Dans le cadre d'une mission sur le terrain ? Quand il etait en civil ? Tout cela mérite d'être clarifié, sans se refugier derrière les delais de prescription, on peut toujours rêver, non ?

    Desperados

    16 h 59, le 28 juin 2020

  • Le mal absolu!

    Christine KHALIL

    16 h 49, le 28 juin 2020

  • CE CHAMPION A TUÉ DEUX MILICES SANS DIRE QUI, D,UN GROUPE TRÈS PUISSANT ! AUJOURD'HUI LES MILICES LES PLUS PUISSANTS SONT LE HEZBOLLAH ET LA BANDE À BERRI ET CE CHAMPION EST À GENOUX DEVANT EUX ! PUIS IL A DÉMASQUÉ UN SERVICE SÉCURITAIRE ÉTRANGER QUI EST DERRIÈRE LES ACTES DE VANDALISME AU LIBAN. SON AMI AOUN VA LE DÉCORER BIENTÔT EN PUBLIC. QUEL HÉRO

    Gebran Eid

    16 h 18, le 28 juin 2020

  • C V sinistre assurément !Du sang de l’oseille et du drama pour nous arracher une larme à nous pauvres maigres crocodiles que nous sommes devenus !

    PROFIL BAS

    16 h 17, le 28 juin 2020

  • Mais pourquoi ressortir toujours le passer n’ont ils pas assez de provoquer les libanais ?!?!? Tuer 2 miliciens d’une milice très forte on sait tous de qui il veut parler les FL ... en plus vous êtes Un ministre !!

    Bery tus

    16 h 02, le 28 juin 2020

  • Il a par ailleurs affirmé qu'un "service sécuritaire étranger " était derrière les actes de vandalisme à Beyrouth et Tripoli, qui ont émaillé au début du mois des manifestations anti- pouvoir . "Il y a des informations sûres et avérées indiquant une ingérence et un soutien financier d'un service étranger sécuritaire pour semer le chaos au Liban. C'est ce service qui se trouve derrière les violences du 11 juin dernier et ce qui a suivi ", ca doit etre Israel ? , les libanais ne sont pour rien ils peuvent crever de faim ils ne diront rien

    youssef barada

    15 h 34, le 28 juin 2020

  • Aucun service de sécurité étranger n’est derrière la livraison du fuel et des denrées subventionnées à la Syrie...! C’est une bonne décision nationale..

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 34, le 28 juin 2020

  • L'ex général et ministre des affaires internes comme tout nos politiciens blâme tout les troubles sur des pays soisdisants amis mais qui nous poignardent dans le dos...Jamil el Sayyed les auraient nommer mais lui pas, alors il nous reste à deviner: Papua nouvelle Guinée? USA? France? Malte? Iran? Syrie? Congo démocratique, Turquie? ...on a environ 200 choix divers. Peut être qu'on devrait tuer 2 ou 3 miliciens pour avoir la protection du président et surtout avoir le droit de savoir qui est ce pays malfaisant. Ça nous fera 10 millions de miliciens à tuer pour que chaque libanais ait le droit de savoir ce qui se passe dans sa patrie! Merci I istéz Fahmi, fhemna el lé' bé!!

    Wlek Sanferlou

    15 h 09, le 28 juin 2020

  • Un curriculum vitae assez sinistre en chacun de ses points. Il explique son attitude actuelle. "Il y a des informations sûres et avérées indiquant une ingérence et un soutien financier d'un service étranger sécuritaire pour semer le chaos au Liban." Il fait semblant de le découvrir ! Comme si tout le monde ne savait pas que l'Iran (qui est bien un pays étranger, tout de même !) finançait et dirigeait le Hezbollah, le principal acteur du chaos au Liban.

    Yves Prevost

    15 h 07, le 28 juin 2020

  • Il est ou Michel Samaha?!

    sancrainte

    14 h 50, le 28 juin 2020

  • Il y a des esprits du bien, tout comme des esprits du mal. Et qui se resemble s’assemble.

    Saade Joe

    14 h 47, le 28 juin 2020

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