Henri J. Chaoul, qui fait partie des membres sélectionnés par l’exécutif dans l’équipe représentant le ministère libanais des Finances, aurait décidé de claquer la porte des négociations entre le Fonds monétaire international et le Liban. Des négociations qui doivent permettre au pays en crise de débloquer une assistance financière pour redresser son économie et son système financier.
Relayée dans un premier temps par le site d’information libanais Lebanondebate.com, l’information a été confirmée à L’Orient-Le Jour par trois sources concordantes mais a en même temps été démentie par le service de presse du ministère des Finances contacté dans la soirée. Henri Chaoul n’a pour sa part pas répondu à nos sollicitations. Une des sources contactées a même indiqué que la démission du financier et membre du collectif issu de la société civile, Kulluna Irada, remonte à mardi. Il n’était cependant pas clair hier si la situation n’avait pas évolué depuis.
Le timing de ces doutes concernant la participation du conseiller ne pouvait pas être plus mauvais pour le gouvernement libanais, dont les négociateurs doivent en principe se réunir aujourd’hui avec les cadres du FMI pour poursuivre les discussions. Il s’agira du 14e rendez-vous en visioconférence – Covid-19 oblige – entre les deux parties depuis le début officiel des négociations le 13 mai au cours desquelles plusieurs dossiers ont été abordés. Les discussions en sont encore au stade de la « compréhension des composantes du plan de redressement du pays » préparé par l’exécutif et adopté fin avril par ce denier, selon les termes du directeur régional du FMI pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, Jihad Azour. Hasard du calendrier, ce dernier est intervenu hier au cours d’un atelier en visioconférence initié par l’organisation internationale avec plusieurs journalistes en activité dans des pays de la région.
Selon l’une des sources contactées, Henri Chaoul a envisagé de démissionner parce qu’il ne croirait plus « en la volonté de la classe dirigeante de lancer les réformes nécessaires ou de restructurer le secteur financier de façon viable et cohérente ». La seconde source contactée par L’OLJ évoque en particulier son agacement concernant le « temps perdu » par les différents représentants côté libanais pour s’entendre sur les montants des pertes au bilan du secteur financier et de la Banque du Liban. Un sujet qui, en plus d’avoir animé le débat public et mobilisé une partie du secteur privé contre le plan de redressement du gouvernement, semble avoir également lassé le FMI. Lors de son dernier point presse, le porte-parole de l’organisation, Gerry Rice, a en effet laissé entendre que cette question (avait) ralenti l’avancée des négociations sur le fond. La troisième source interrogée considère enfin que le problème actuel est plus profond. « Le gouvernement ne semble pas être en mesure de tenir tête à la classe politique alors que les réformes que le pays doit lancer pour sortir la tête de l’eau ont justement besoin d’un exécutif indépendant et déterminé », considère-t-elle.
commentaires (3)
des supputations dans l'article, les moins constructives et les plus subjectives ??
Lecteurs OLJ 2 / BLF
13 h 15, le 18 juin 2020