Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Cisjordanie

L’Autorité palestinienne a détruit des documents par crainte de raids israéliens

L’armée israélienne confirme avoir mené une arrestation dans le camp de réfugiés d’al-Amari, près de Ramallah.

L’Autorité palestinienne a détruit des documents par crainte de raids israéliens

Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé ne plus se sentir lié aux accords avec Israël. AFP/Abbas Momani

Les services de sécurité palestiniens ont détruit des documents secrets de crainte d’une descente des forces israéliennes dans leurs bureaux en Cisjordanie, avant une éventuelle annexion de pans de ce territoire par Israël, ont indiqué des sources palestiniennes.

Lors de la deuxième intifada (soulèvement palestinien de 2000-2005), l’armée israélienne avait pénétré dans plusieurs bureaux des services de sécurité palestiniens pour mettre la main sur des documents confidentiels.

Selon plusieurs sources de sécurité palestiniennes s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, ces services craignent qu’un tel scénario se reproduise, alors que le gouvernement israélien doit se prononcer à partir du 1er juillet sur sa stratégie de mise en œuvre du plan de l’administration américaine pour le Proche-Orient.

Celui-ci prévoit l’annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies en Cisjordanie occupée, ce qui pourrait mener à un regain de tensions, selon des observateurs qui misent toutefois davantage à ce stade sur l’annexion de certaines colonies et non de la vallée du Jourdain et l’ensemble des colonies.

« Nous avons reçu pour ordre de détruire des documents confidentiels en notre possession et nous avons obéi à cet ordre » récemment, a indiqué une source de sécurité, précisant que l’injonction venait d’« en haut ». D’après cette source, qui n’a pas souhaité préciser la nature de ces documents, les services de sécurité ont commencé à les détruire il y a un mois, après que le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé mettre un terme à la coordination sécuritaire avec l’État hébreu.

Selon une autre source de sécurité requérant l’anonymat, certains documents ont été détruits après avoir été numérisés et transférés sur des clés USB, qui ont ensuite été placées dans des « endroits secrets ». Une troisième source de sécurité a confirmé ces informations à l’AFP.

Accords en suspens

Selon les accords d’Oslo de 1993, l’Autorité palestinienne contrôle toutes les villes palestiniennes de Cisjordanie, mais l’armée israélienne peut y pénétrer pour mener des arrestations, en coordination avec les autorités locales. Mais à la mi-mai, le président Abbas a affirmé ne plus se sentir lié aux accords avec Israël, estimant que le projet israélien d’annexion prouvait que l’État hébreu ne respectait déjà plus leurs accords.

Les autorités palestiniennes ont d’ailleurs accusé hier l’armée israélienne d’avoir mené un raid à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, le premier depuis la fin de la coopération sécuritaire. L’armée israélienne « a fouillé trois maisons à l’intérieur de Ramallah, mais sans procéder à des arrestations », a affirmé Ghassan Nimr, porte-parole du ministère palestinien de l’Intérieur. Selon une source de sécurité, un Palestinien de 20 ans a été arrêté dans le camp de réfugiés d’al-Amari, qui jouxte Ramallah. Cette source palestinienne a fait état de heurts entre des jeunes et l’armée israélienne qui a essuyé des jets de pierre et répliqué en tirant du gaz lacrymogène, sans faire de blessés. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a confirmé avoir mené une arrestation dans le camp de réfugiés d’al-Amari, mais nié avoir pénétré dans la ville de Ramallah.

Des analystes ont estimé que la fin de la coopération sécuritaire annoncée par M. Abbas pourrait menacer le calme relatif en Cisjordanie, où vivent 2,7 millions de Palestiniens et plus de 450 000 Israéliens, qui habitent dans des colonies jugées illégales par le droit international.

Les Palestiniens ont mené deux intifadas (1987-1993 et 2000-2005) contre l’occupation israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, un territoire palestinien d’où Israël s’est retiré en 2005 mais auquel il impose un blocus depuis que les islamistes du Hamas y sont au pouvoir, il y a plus de dix ans.

Selon un sondage publié début juin, une majorité d’Israéliens craignent une troisième intifada en cas d’annexion, et le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a lui prévenu d’un « été chaud » si l’État hébreu allait de l’avant avec son projet.

Source : AFP

Les services de sécurité palestiniens ont détruit des documents secrets de crainte d’une descente des forces israéliennes dans leurs bureaux en Cisjordanie, avant une éventuelle annexion de pans de ce territoire par Israël, ont indiqué des sources palestiniennes.Lors de la deuxième intifada (soulèvement palestinien de 2000-2005), l’armée israélienne avait pénétré dans plusieurs...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut