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Culture - 7e art

Maskoon, du fantastique à la portée de tous

La 4e édition du Maskoon Fantastic Film Festival sera présentée du 10 au 16 juin sur la plateforme VOD Spamflix. Une première pour ce festival libanais qui aura donc lieu en ligne cette année.

L’affiche de la 4e édition du Festival du film fantastique Maskoon. Photo Magali Bragard

Malgré tous les défis et les contraintes, la 4e édition du Festival du film fantastique Maskoon va enfin être dévoilée. Créée il y a 4 ans sur une impulsion de Abbout Productions, cette manifestation visait en premier lieu à « prouver aux pays arabes, et au Liban en particulier, que le film de genre peut être de qualité, mais aussi afin d’initier une plateforme d’entente reliant cinéma d’auteur et cinéma de grande audience », comme le précisent les organisateurs dans leur note d’intention. « Cette édition était prête pour novembre, mais nous avons dû l’ajourner à cause de la révolution », indique Antoine Waked, directeur artistique du festival. « Puis la pandémie a surgi, ajoute-t-il, et nous étions encore à l’arrêt.

Mais comme nous avons remarqué que le seul lien qui rapprochait les hommes en cette période de distanciation était la culture, il ne fallait surtout pas rater l’événement. Nous avons donc œuvré à créer ce festival en ligne. » « Bien sûr, certains films ont dû être éliminés, notamment Parasite, parce qu’il était déjà sorti en salle, précise Waked. En revanche, nous avons tout fait pour recréer l’ambiance du festival qui est un lieu de rencontres, de discussions et d’échanges. » Pour Myriam Sassine, la directrice de Maskoon, « la réalité est devenue plus effrayante que la fiction, en particulier au Liban qui a été touché en même temps par un effondrement financier et la pandémie de Covid-19. Nous cherchons à lutter contre cela par le biais du divertissement et de la culture qui contribuent grandement au maintien des relations humaines ». « En outre, tient à préciser la directrice, cette édition gratuite en ligne offre au public un environnement sécurisé pour visionner des films, encourage les talents locaux et permet la croissance de la production de films de genre au Liban et dans le monde arabe. »

Image tirée du film « Crossover » de Lea Kanaan.

L’adrénaline au top

La 4e édition de Maskoon, présentée par Beirut DC en partenariat avec Spamflix, Abbout Productions, l’association Metropolis, l’Institut français et la Fondation Liban Cinéma, propose donc une sélection de films internationaux et arabes de science-fiction, d’horreur et de fantastique qui ont été projetés dans des festivals de films internationaux

À retenir donc dans le panorama de films : Initials S.G. de Rania Attieh et Daniel Garcia, une comédie noire mettant en scène un protagoniste sosie de Serge Gainsbourg qui n’a pas de chance.

Le film a été présenté en avant-première au Festival du film de Tribeca où il a reçu le prix Nora Ephron. À noter également deux comédies noires et absurdes, l’une russe : Why Don’t You Just Die ! de Kirill Sokolov et l’autre française : Deerskin (Le Daim) de Quentin Dupieux, projetée en film d’ouverture à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes. Parmi les films à signaler : First Love, une romance avec un Yakuza du cinéaste japonais Takashi Miike ; The Long Walk de Mattie Do, thriller intense de science-fiction présenté en première à la Semaine de la critique du Festival de Venise ; ou encore Climax, le film de Gaspar Noé qui avait été interdit de projection en 2018, lors de la 3e édition de Maskoon, une bonne occasion donc pour le voir cette fois-ci. Le réalisateur Alexandre O. Philippe revient pour la seconde fois dans le cadre du festival avec une analyse approfondie de Alien de Ridley Scott à travers son documentaire Memory : The Origins of Alien. Blood Machines, un opéra cosmique de Seth Ickerman, Abou Leila un thriller du cinéaste Amin Sidi-Boumédiène, deux courts métrages de la réalisatrice espagnole Carlota Pereda, So What if the Goats Die, le film primé à Sundance de la cinéaste marocaine Sofia Alaoui, complètent cette programmation qui, selon Waked, est marquée par « un sens de l’humour sombre qui fait écho à nos émotions actuelles ». Le festival Maskoon proposera également une compétition de courts métrages libanais et en a sélectionné huit cette année : Crossover de Lea Kanaan, Elpide de Gaelle Azzam, Jabbara de Samir Kawas, Glitch (Khalal) de Charbel Kosseifi, Mawt ahmar (A Shot in the Dark) de Roger Hélou, Neon Ashes de Ali Hamouch, Noisy Caterwaul de Cynthia Abu Jawdeh et Quarter Rest de Geawargios Hanna. Ces films concourront pour deux prix en espèces, décernés par un jury composé du critique de cinéma libanais Chafic Tabbara, de la cinéaste gréco-libanaise Joyce Nashawati et de la programmatrice de festivals suisse Anne Delseth. Myriam Sassine indique que « que ces films semblent être en résonance des causes de la révolution libanaise : une profonde colère envers une société oppressive et l’espoir d’un changement positif ». En plus de la récompense en espèces, le court métrage lauréat du premier prix se verra projeté au festival du film Cinemed à Montpellier.

La plus grande nouveauté de cette année est le lancement du Maskoon Fantastic Lab, une initiative qui ouvre la voie à la production de films de genre arabes en aidant les cinéastes à développer et à accompagner leur film et à les rapprocher de la production. Les projets sélectionnés pour cette première édition offrent une approche diversifiée du genre avec un fort message politico-social. On y trouve 3 projets libanais : le thriller psychologique Occurrences de Nizar Sfair ; la comédie Zombie Zayn de Wissam Charaf et le schizophrène Nord de Selim Mourad ; du Maroc, le film fantaisiste sur le passage à l’âge adulte La saison des prunes de Rim Mejdi, et d’Égypte, le drame dystopique You Are in Trouble as We Laugh de Khaled Medhat Moeit. Six experts offriront leur consultation intensive : la productrice suisse et responsable du marché Frontières Annick Mahnert, le superviseur français des effets spéciaux Guillaume Nadaud, la cinéaste libanaise Rania Attieh, le producteur libanais Georges Schoucair, le directeur artistique de Fantastic Fest, Evrim Ersoy, ainsi que la productrice et distributrice libanaise Jessica Khoury. À l’issue de ces consultations en ligne, les experts désigneront un projet qui participera à l’édition 2021 de Frontières à Montréal, le plus grand marché de coproduction de films de genre.

Également dans le cadre du Maskoon Fantastic Film Lab, Annick Mahnert expliquera les étapes spécifiques nécessaires au financement de films de genre, et le directeur artistique de Maskoon, Antoine Waked, animera une conférence sur la nouvelle tendance du film arabe de genre et sur l’écriture d’un film d’horreur, de fantaisie et de science-fiction.

Parallèlement, la plateforme libanaise en ligne Aflamuna diffusera, du 4 au 17 juin, une sélection de longs et de courts métrages de genre arabes, ainsi que des films du réalisateur libanais Ghassan Salhab et de la réalisatrice palestinienne Larissa Sansour.

Image tirée du film « Initials S.G. » de Rania Attieh et Daniel Garcia.

Atelier en ligne

La Fondation Liban Cinéma, avec le soutien d’IDAL et en collaboration avec le superviseur d’effets spéciaux Dariush Derakhshani (Game of Thrones, Pan’s Labyrinth), lance son premier atelier en ligne d’effets spéciaux dans le cadre de cette 4e édition. Une session qui a pour but d’enseigner aux participants les bases du « compositing » en leur donnant les moyens nécessaires pour entreprendre un travail professionnel sur la composition d’effets spéciaux pour les films et la télévision. Un métier encore très peu développé au Liban et dans le monde arabe. Le cours proposé peut accueillir de 10 à 16 candidats motivés.

Pas besoin de compétences préalables, si ce n’est d’être à l’aise avec les programmes graphiques. Adobe (Mocha AE) est requis ou pourrait être acheté (32 $).

L’atelier aura lieu du 15 au 19 juin, de 17h à 22h.

Pour déposer sa candidature : www.fondationlibancinema.org

Malgré tous les défis et les contraintes, la 4e édition du Festival du film fantastique Maskoon va enfin être dévoilée. Créée il y a 4 ans sur une impulsion de Abbout Productions, cette manifestation visait en premier lieu à « prouver aux pays arabes, et au Liban en particulier, que le film de genre peut être de qualité, mais aussi afin d’initier une plateforme d’entente...

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