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Politique - Diplomatie

Washington poursuit son forcing pour un amendement du mandat de la Finul

Le Liban officiel réitère son appel à un renouvellement de la mission des Casques bleus sans modification.

Michel Aoun présidant la réunion d’hier avec les ambassadeurs des cinq membres permanents du Conseil de sécurité à Beyrouth. Photo Dalati et Nohra

Les États-Unis poursuivent leur forcing pour une éventuelle modification du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban. C’est ce qui ressort des propos tenus hier par l’ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Dorothy Shea. Mme Shea s’est exprimée lors d’une réunion tenue hier à Baabda sous la présidence du chef de l’État, Michel Aoun, avec les ambassadeurs des cinq membres permanents du Conseil de sécurité à Beyrouth, à savoir, outre les États-Unis, la France, la Chine, la Russie, et la Grande-Bretagne. Étaient également présents le chef du gouvernement, Hassane Diab, le ministre des Affaires étrangères, Nassif Hitti, et le coordinateur des Nations unies au Liban Jan Kubis. L’occasion pour les participants de discuter de la question du renouvellement mandat de la force onusienne au Liban, à deux mois de la séance du Conseil de sécurité qui devrait débattre (fin août) du renouvellement de la mission de la Finul au Liban.

Prenant la parole, la diplomate américaine a déclaré sans détour : « Les Casques bleus sont présents au Liban pour assurer l’application de la résolution 1701 (2006). Mais je ne crois pas que celle-ci a été appliquée dans son intégralité. » « Pour cette raison, nous devons penser à améliorer l’efficacité de la Finul. Et si elle ne parvient pas à appliquer son mandat, il faudrait se poser les questions articulées autour de son effectif actuel et son efficacité », a-t-elle ajouté.

Cette déclaration de Dorothy Shea intervient à l’heure où Washington et Tel-Aviv réclament des modifications dans le statut de la force onusienne, de manière à lui permettre de faire face de manière efficace aux activités du Hezbollah. D’ailleurs, Dorothy Shea a appelé les Libanais à « l’autocritique », les incitant à « observer ce qui se passe au nord de la ligne bleue ».

Suspension de la contribution américaine ?

Pour des sources occidentales citées par notre informateur politique Mounir Rabih, cette déclaration de l’ambassadrice américaine s’inscrit dans le cadre des pressions exercées par Washington pour que les Casques bleus voient leur champ d’action s’élargir, afin d’englober les frontières libano-syriennes. Toujours selon Mounir Rabih, l’ambassadrice Shea aurait adressé un message clair aux autorités libanaises, selon lequel le Liban devrait contrôler ses frontières avec la Syrie sous peine de se voir infliger des sanctions dans la prochaine phase. À en croire les sources diplomatiques citées par M. Rabih, il s’agit d’une façon pour Washington de pousser pour une neutralisation du trafic d’armes en provenance de la Syrie au profit du Hezbollah. Dans certains milieux, on croit même que si la mission des Casques bleus n’est pas révisée dans ce sens, Washington pourrait bien songer à suspendre sa contribution financière à la Finul.

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Un proche de la présidence de la République contacté par L’Orient-Le Jour minimise sciemment l’impact politique d’une telle (éventuelle) démarche, en l’inscrivant dans le cadre de la réduction des dépenses de Washington, assurant toutefois que cette question n’a pas été évoquée lors de la réunion de Baabda. Pour le moment, l’ambassade américaine à Beyrouth préfère ne pas commenter ces informations portant sur une modification du statut de la Finul, dans la mesure où cela fait encore l’objet de tractations.

Dans un entretien accordé à L’OLJ, Casey Bonfield, porte-parole de l’ambassade américaine à Beyrouth, assure en outre que les États-Unis sont toujours engagés à renouveler le mandat de la Finul, et appuient les opérations efficaces de maintien de la paix. « C’est pourquoi nous voulons voir la Finul s’acquitter pleinement de sa mission et prendre en considération les modifications à même d’assurer son succès et remédier aux lacunes », souligne-t-il. Et d’ajouter : « Cela signifie qu’il faudrait faire face à la menace que constitue le réarmement du Hezbollah, et promouvoir la responsabilité d’institutions officielles crédibles et capables en matière de défense de la souveraineté et du territoire du Liban. » « Nous nous attendons à de franches discussions en Conseil de sécurité à propos de la Finul dans le contexte de notre engagement au Liban », conclut-il.

Quoi qu’il en soit, le Liban officiel a réitéré sa position traditionnelle axée sur un renouvellement du mandat de la Finul, sans modification de son statut. Prenant la parole au début de la réunion, Michel Aoun a ainsi souligné que le Liban demande de « renouveler le mandat de la Finul pour un an supplémentaire, sans aucune modification apportée à son statut ». Il a espéré qu’avec ce renouvellement du mandat, la force internationale pourra « continuer à jouer son rôle vital, nécessaire au niveau régional et international ». Rappelant que la déclaration ministérielle du cabinet Diab « confirme l’engagement du gouvernement au respect de la résolution onusienne 1701 et au soutien de la Finul », le président Aoun a réitéré « l’importance de poursuivre et renforcer la coopération entre l’armée libanaise et la force onusienne » et souligné « le rôle que joue cette dernière dans la surveillance des infractions terrestres, maritimes et aériennes quotidiennes du territoire libanais par Israël ». Et de préciser que « la stabilité dans le Sud reste donc la responsabilité du gouvernement libanais et de l’armée, qui doivent fournir à la Finul les facilités nécessaires pour accomplir sa mission », a ajouté M. Aoun. Il réagissait ainsi à la demande des États-Unis d’élargir le mandat de la Finul pour accéder aux zones contrôlées par le Hezbollah.

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À son tour, Hassane Diab s’est prononcé en faveur d’un renouvellement sans amendement du statut de la force onusienne. « Nous espérons que la communauté internationale comprendra nos mises en garde contre tout amendement, qu’il concerne le nombre de militaires déployés ou les missions de la Finul », a-t-il déclaré, faisant le souhait que le Conseil de sécurité parvienne à « imposer la mise en application de la résolution 1701 » à l’État hébreu. « La présence de la Finul au Liban-Sud est une nécessité internationale plus qu’une revendication libanaise », a-t-il poursuivi.

Les États-Unis poursuivent leur forcing pour une éventuelle modification du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban. C’est ce qui ressort des propos tenus hier par l’ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Dorothy Shea. Mme Shea s’est exprimée lors d’une réunion tenue hier à Baabda sous la présidence du chef de l’État, Michel Aoun, avec les ambassadeurs des...

commentaires (13)

A préciser que notre voisin du Sud aimerait bien vivre en paix . Ca lui fait plaisir de mobiliser ses citoyens ? et rester en alerte pour surveiller des armes d’origine perses ou arabes , non libanaises qui circulent au liban pour lancer des attaques, aux depends des intérêts du liban? Le liban AUSSI aimerait bien vivre en paix. Faut le dire. PERSONNE ne le dit . Paix refusée aux libanais depuis des décennies par les fedayin palestiniens , par les mercenaires arabes et aujourd’hui par la milice du Hezbollah considérée, à juste titre comme appliquant la terreur et la guerre dans de nombreux pays arabes ( Et ils ne s’en cachent pas ) donc, faut arrêter de pleurnicher si on reçoit des raclées de toutes parts... le mal émane à l’origine du Sud liban , terrain de guerre utilisé par toutes les milices et armées du monde arabo persiques depuis les années 70.

LE FRANCOPHONE

19 h 54, le 04 juin 2020

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Commentaires (13)

  • A préciser que notre voisin du Sud aimerait bien vivre en paix . Ca lui fait plaisir de mobiliser ses citoyens ? et rester en alerte pour surveiller des armes d’origine perses ou arabes , non libanaises qui circulent au liban pour lancer des attaques, aux depends des intérêts du liban? Le liban AUSSI aimerait bien vivre en paix. Faut le dire. PERSONNE ne le dit . Paix refusée aux libanais depuis des décennies par les fedayin palestiniens , par les mercenaires arabes et aujourd’hui par la milice du Hezbollah considérée, à juste titre comme appliquant la terreur et la guerre dans de nombreux pays arabes ( Et ils ne s’en cachent pas ) donc, faut arrêter de pleurnicher si on reçoit des raclées de toutes parts... le mal émane à l’origine du Sud liban , terrain de guerre utilisé par toutes les milices et armées du monde arabo persiques depuis les années 70.

    LE FRANCOPHONE

    19 h 54, le 04 juin 2020

  • Tant que le Hezbollah qui est reconnu comme terroriste le Liban ne peut rien dire et les sionistes auront toujours raison

    Eleni Caridopoulou

    18 h 23, le 04 juin 2020

  • Il faut analyser la situation avec une certaine logique: 1- L’idéologie du Hezbollah prône l’anéantissement d’Israël. Cet état, Que ça nous plaise ou pas, est reconnu par les Nations Unis internationalement. 2- Le Hezbollah est une organisation terroriste et une milice qui a érodé les institutions du pays afin d'instaurer un gouvernorat islamique soumis a l'Iran. 3- Le Hezbollah clame haut et fort son intervention militaire en Irak, au Yémen et en Syrie semant la terreur et la désolation sous les injonction de l'Iran. 4- Le Hezbollah s'en est pris a tous les pays traditionnellement amis du Liban l'isolant complètement de son milieu et de sa politique naturelle. Tous ces pays la sont membres de l'ONU et détiennent les cordons de la bourse mondiale. Pensez vous vraiment qu'il laisseront passer cela? Si le Hezbollah veut coince Israël, il n'a qu'a remettre ses armes a l’armée Libanaise la seule garante de sa sécurité. L’armée s'en trouvera renforce et l’état Libanais pourra alors épingler officiellement Israël qui se verra oblige d’arrêter les survols du territoire Libanais. De plus l’état sera plus fort lors de ses négociations pour les petits différents restants concernant la frontière comme sa voix portera plus pour défendre ce qui reste de la cause Palestinienne. Le Liban pourra alors en imposer a la Syrie le tracé des frontières et le cas Chebaa. Sinon, nous avons des terroristes en notre sein qui ne sont pas des saints et serons condamné et ignoré par le monde entier.

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 37, le 04 juin 2020

  • On revient toujours au même problème qui est une habitude chez les dirigeants libanais qui consiste à se plaindre, beaucoup même, et ce quelque soit le sujet et ensuite de demander de l’aide. Qu’il s’agisse de sécurité des frontières où des problèmes socio-économiques ils se plaignent et tournent autour du pot. Et aussitôt qu’un soupçon de solution pointe son nez, venant des aidants qu’ils ont sollicités, ils la refusent et prennent leur air hautain comme s’ils contrôlaient la situation ou comme s’ils étalaient capables de résoudre les problèmes que eux mêmes ont créé. Les frontières libanaise ne devraient pas être une passoire contrôlées par un parti ennemi du pays qui continue de s’armer dans le seul but de contrôler le pays et ses citoyens et d’imposer ses lois et ses hommes pour sauver des pays étrangers en sacrifiant le pays et ses habitants. Si le président n’a pas encore compris cela c’est qu’il est soit naïf, pour rester polie, soit collaborateur et là il faut le destituer et le remplacer au plus vite car il y a urgence.

    Sissi zayyat

    12 h 20, le 04 juin 2020

  • De quoi on se leurre , l'état hébreu est le garde fou du monde occidental et les libanais en leur majorité préfèrent le monde occidental et ainsi diabolisent le camp opposé .Triste pays notre Liban si divisé et qui paie le prix si fortement .

    Lecteurs OLJ 2 / BLF

    11 h 25, le 04 juin 2020

  • Ce gouvernement du Hezbollah et des pro-syriens defend le Hezbollah et les pro-syriens. Ou est la surprise ? il s'y prend mal et avec mauvaise foi ? Il ne fait que refléter les capacities de ses maitres qui sont mauvais en politique étrangère et toujours de mauvaise foi ! Indépendant et Technocrate dites-vous ?? la bonne blague.

    Lebinlon

    10 h 43, le 04 juin 2020

  • Cause toujours....tu m'intéresses..

    HIJAZI ABDULRAHIM

    10 h 22, le 04 juin 2020

  • 100% pour le contrôle des frontières aussi avec la syrie. Le liban voit la paille dans l’œil israélien mais ne voit pas la poutre qu’il a sur son dos ( le Hezbollah et ses missiles , milices et tout ce qui se passe) . Normal que l’aviation israélienne passe son temps à surveiller cette milice rejetée aussi bien par les libanais, que par la communauté internationale. Seul l’iran, assad ( et les partis inféodés à la syrie , au liban) + le CPL appuient cette milice. ( à divers niveaux) Vivement que les frontières du liban soient réellement contrôlées pour enfin pacifier le liban.

    LE FRANCOPHONE

    09 h 59, le 04 juin 2020

  • EN FAIT IL FAUT DE LA MODIFICATION DU ROLE DE LA FINUL CAR SON ACTUEL ROLE N,EST QU,OBSERVATEUR. IL FAUT QU,ELLE PUISSE APPLIQUER LA 1509 ET LA 1701 DES DEUX COTES DE LA FRONTIERE ET SURTOUT LA DISSOLUTION DE TOUTES LES MILICES AU LIBAN.

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    09 h 52, le 04 juin 2020

  • Malheureusement, depuis "l'application " du 1701, celà à été une farce puisque la présence de la Finul n'avait rien d'autre pour but que d'appliquer la résolution "en sens unique ", totalement en faveur du côté israélien...personnellement, je ne vois pas l'intérêt même d'un renouvellement, se basant sur le bilan négatif pour le Liban qui s'efforce d'appliquer la 1701 sans la moindre réciprocité côté israélo...

    Raed Habib

    09 h 46, le 04 juin 2020

  • Que l’Iran , ami bienveillant du Liban, finance la FINUL si jamais les USA arrêtent le financement ...!!

    LeRougeEtLeNoir

    08 h 48, le 04 juin 2020

  • Notre preier ministre "souhait que le Conseil de sécurité parvienne à « imposer la mise en application de la résolution 1701 » à l’État hébreu.". mais refuse cette même application au Hezbollah!

    Yves Prevost

    07 h 46, le 04 juin 2020

  • Qu’ils donnent le mandat à l’ONU de déployer des S400 pour abattre tout appareil qui viole (quotidiennement) l’espace aérien libanais et je ne verrais aucun inconvénient à élargir le mandat de l’ONU au Liban... Tout ceci est une farce...

    EL RIZ Mohamed

    02 h 39, le 04 juin 2020

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