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Politique - Décryptage

À Baabda, réflexion sur la mort, la vie... et la situation du pays

Samedi matin, le palais présidentiel à Baabda est calme. Après une semaine chargée de réunions et d’audiences politiques, diplomatiques et sécuritaires, le rythme des visiteurs est plus lent et plus détendu. Dans son bureau vitré qui laisse entrer la lumière du jour, le président Michel Aoun lit tranquillement entre deux rendez-vous. Derrière lui, sur l’étagère de la bibliothèque, une très belle photo de lui avec son chien Smart. C’est le second du nom, mais il y a aussi sa compagne Bella. C’est la seule touche personnelle dans ce bureau officiel.

Dès que le visiteur est introduit, le président commence par s’enquérir de sa santé. Une manière de faire allusion aux rumeurs sur sa propre mort qui ont circulé la semaine dernière. Devant son visiteur, Michel Aoun reconnaît que cette rumeur l’a blessé. Non pas qu’il craigne la mort, qui est pour lui la suite logique et inévitable de la vie, mais parce que la vie comme la mort sont entre les mains de Dieu et qu’elles ne devraient pas faire partie des tiraillements politiques. Il raconte ainsi qu’il a suivi de près ce qui a été dit à ce sujet sur les réseaux sociaux et qu’il a lu les noms des auteurs des réactions, non pas pour sévir, mais pour essayer de comprendre leurs motivations. Le président déclare d’ailleurs à ses visiteurs qu’il a pardonné, comme il l’avait fait avec ceux qui avaient essayé de le tuer, assurant qu’il croit profondément en la démocratie et qu’il respecte donc les différentes opinions, même celles qui le blessent.

Dans ce moment un peu personnel, il confie aussi qu’il lui arrive de pleurer en voyant certains reportages sur les souffrances des Libanais et que son souci principal est de parvenir à mettre le pays sur les rails ou, à tout le moins, d’assainir son économie en renforçant les secteurs de production. Il rappelle à cet égard que depuis la prestation du serment constitutionnel le 31 octobre 2016, il a évoqué 48 fois, dans des discours officiels, la nécessité de passer d’une économie de rente à une économie de production. Malheureusement, le système établi était résistant, alors que de nombreux dossiers se sont imposés en priorité : d’abord la guerre du jurd, puis l’épisode de Riyad, l’affaire de Qabr Chmoun et d’autres crises successives, au point que maintenant la crise financière et économique est devenue intolérable et revêt le caractère de la plus grande urgence. Toutefois, selon les visiteurs du chef de l’État, désormais l’idée de l’économie de production s’est imposée au gouvernement et c’est pourquoi il a été décidé d’aider autant que possible les secteurs agricole et industriel à travers notamment les 1 200 milliards de livres libanaises votés jeudi par le Parlement.

Au sujet du gouvernement, Michel Aoun ne tarit pas d’éloges à l’égard du président du Conseil Hassane Diab, selon ses visiteurs. Pour lui, c’est un homme d’une grande rectitude morale, travailleur et sérieux. Mais il aurait en quelque sorte les défauts de ses qualités, c’est-à-dire qu’il n’a pas la souplesse des hommes politiques libanais. C’est dans ce contexte que, toujours selon les visiteurs de Baabda, le président place l’incident causé par la crise dite de l’usine de Selaata. L’idée de départ était d’adopter le plan élaboré par le ministère de l’Énergie pour donner du courant 24 heures sur 24 aux Libanais, d’abord pour en finir avec ce dossier qui dure depuis plus de 20 ans, et ensuite pour donner un signe positif au Fonds monétaire international et aux bailleurs de fonds potentiels. Or, le plan prévoit la construction de trois nouvelles centrales au gaz, à Zahrani, Deir Ammar et Selaata, toutes trois étant indispensables pour fournir une quantité suffisante de mégawatts afin de couvrir les besoins du pays et assurer des réserves en cas d’incident. Au cours de la réunion qu’il avait présidée, Hassane Diab avait préféré voter en priorité pour les centrales de Zahrani et de Deir Ammar, estimant que celle de Selaata n’est pas prioritaire. Ce qui a créé un malentendu avec le chef de l’État et son camp. Il a donc été convenu de revenir au plan initial lors de la séance de vendredi dernier, en laissant aux sociétés avec lesquelles le Liban négocie (General Electric, Siemens, Ensaldo et Mitsubishi) le soin de définir les priorités. Selon ses visiteurs, Michel Aoun va même jusqu’à comparer Hassane Diab à l’ancien Premier ministre Salim Hoss, auquel il rend d’ailleurs hommage.

Au sujet des nominations, le chef de l’État a déclaré, selon ses visiteurs, que le problème suscité par la désignation d’un mohafez de Beyrouth pour succéder au magistrat Ziad Chbib est réglé. De même, le rythme des autres nominations en suspens devrait s’accélérer, sachant qu’il y a parfois des couacs dans la communication entre les membres du gouvernement. Le nouveau mécanisme pour les nominations devenu une loi votée par le Parlement devrait être étudié au cours du Conseil des ministres de jeudi prochain. Le chef de l’État serait donc plutôt satisfait du travail accompli par l’actuel gouvernement, même s’il souhaite que les choses aillent plus vite, mais il faut reconnaître que la situation est particulièrement difficile. Selon ses visiteurs, le président estime que si le plan du gouvernement est appliqué, le Liban pourra commencer à voir le bout du tunnel et la situation générale devrait s’améliorer. À ses yeux, le recours au FMI est un premier pas, une sorte de clé qui ouvrira d’autres portes. Michel Aoun est convaincu que le Liban s’en sortira, parce que c’est la logique de l’histoire et parce que ce pays mérite d’exister. Il pense aussi que le coronavirus va changer nos vies à tous... peut-être pour un monde meilleur !

Samedi matin, le palais présidentiel à Baabda est calme. Après une semaine chargée de réunions et d’audiences politiques, diplomatiques et sécuritaires, le rythme des visiteurs est plus lent et plus détendu. Dans son bureau vitré qui laisse entrer la lumière du jour, le président Michel Aoun lit tranquillement entre deux rendez-vous. Derrière lui, sur l’étagère de la...

commentaires (7)

La rédaction de l’OLJ est vraiment sérieuse en publiant ce genre d’articles ? Vous appelez ça du journalisme ou une adoration de personnages

Lecteur excédé par la censure

19 h 57, le 01 juin 2020

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • La rédaction de l’OLJ est vraiment sérieuse en publiant ce genre d’articles ? Vous appelez ça du journalisme ou une adoration de personnages

    Lecteur excédé par la censure

    19 h 57, le 01 juin 2020

  • Tant qu'il y a le Hezbollah le Liban ira nul part au contraire il s'enfoncera

    Eleni Caridopoulou

    12 h 51, le 01 juin 2020

  • Panégyrique touchant d'un vieil homme qui a conclu un pacte faustien avec le parti du diable pour s'asseoir sur son trime

    Tabet Ibrahim

    08 h 44, le 01 juin 2020

  • L’introduction est... comment dire ? ... inattendue !

    lila

    07 h 52, le 01 juin 2020

  • Je n’ai pas pu m’empêcher de verser de chaudes larmes à la lecture de cet article. Je n’écrirai pas pour qu’elles raisons car je ne serai certainement pas publié, de plus je suis sûr que tout le monde aura compris pour qui je m’apitoie tant

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 14, le 01 juin 2020

  • Pour une fois, article totalement inutile, vide et déplacé, en des temps où il est vraiment de mauvais goût d'encenser le président de la République...

    NAUFAL SORAYA

    06 h 42, le 01 juin 2020

  • Quel ange vous nous dépeignez mme Haddad! Dt les personnes tabassées sur son perron? Sans parler du passé...

    Michael

    00 h 24, le 01 juin 2020

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