Le chef du Courant patriotique libre fondé par le président Michel Aoun, l'ancien ministre libanais et député Gebran Bassil, a estimé vendredi qu'un "troc inacceptable" avait été proposé la veille pour faire passer la loi sur l'amnistie générale, qui a torpillé la séance plénière du Parlement.
"A la base, nous sommes en faveur de sanctions contre les criminels et contre l'amnistie générale. Un troc inacceptable et qui ne nous ressemble pas a été proposé : l'amnistie de terroristes et de criminels contre le retour des Libanais d'Israël", a écrit M. Bassil sur son compte Twitter. "La loi sur les Libanais ayant fui en Israël existe. Il ne manque que le décret d'application. Ceux qui ont du sang sur les mains ne doivent pas recouvrer la liberté. On ne bâtit pas un État en encourageant le crime", a-t-il conclu.
اساساً نحن مع معاقبة المجرم وضد العفو العام. طرحت مقايضة مرفوضة ولا تشبهنا: العفو عن ارهابيين ومجرمين مقابل عودة لبنانيين من اسرائيل.قانون العفو عن الفارين لاسرائيل صادر اصلاً وينقصه المرسوم التطبيقي، ومن على يده دمّ لا يجب ان يعود. لا تبنى دولة بتشجيع الجريمة GB
— Gebran Bassil (@Gebran_Bassil) May 29, 2020
Le secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, a répondu à M. Bassil de manière cinglante. "La différence entre nous et vous, cher Platon des temps modernes, c'est que nous n'avons pas exfiltré des criminels et des traîtres sur base d'un marchandage international", a-t-il écrit. Il fait référence à l’ex-responsable de la milice pro-israélienne de l’Armée du Liban-Sud, Amer Fakhoury, accusé de torture de prisonniers au centre de Khiam, d'abord arrêté, puis relâché par la justice libanaise avant d'être exfiltré depuis l'ambassade américaine à Beyrouth vers les Etats-Unis en mars dernier. "Nous avons travaillé sur l'amnistie générale aux yeux de tous pour réparer l'injustice des Libanais qui croupissent en prison sans avoir été jugés. Pour la 1000ème fois, vos propos ne veulent rien dire car il n'y a pas d'accord vu que vous l'avez trahi", a-t-il ajouté.
Pour la seconde fois consécutive, le vote du projet d’amnistie a été reporté jeudi au Parlement, au grand dam du Futur de Saad Hariri, qui souhaitait en faire profiter les détenus islamistes, et du tandem chiite Amal-Hezbollah qui cherchait à englober les détenus impliqués dans des affaires de drogue, originaires principalement de Baalbeck-Hermel. Ce projet avait suscité une vive opposition de la part des groupes parlementaires aounistes et Forces libanaises. Il avait alors été convenu d’ajouter aux bénéficiaires de l’amnistie générale les personnes qui se sont réfugiées en Israël en 2000, provoquant aussitôt le rejet de la part de ceux qui refusent une telle amnistie. Mais une nouvelle polémique de la part de ceux qui refusent une telle amnistie, comme le groupe de la Rencontre consultative présidé par Fayçal Karamé ou celui du PSNS présidé par Assaad Hardane, a été aussitôt lancée.
Pendant la séance plénière de la Chambre, le président du Parlement, Nabih Berry, a tenté en vain de dégager un consensus entre les principaux groupes parlementaires musulmans et chrétiens pour faire passer le texte. Mais, après des débats houleux qui ont suscité la colère de Saad Hariri, qui s'est retiré de la salle avec les députés de son groupe, M. Berry a levé la séance alors que plus d'une vingtaine de textes restaient à examiner.
Sur le plan de la surpopulation carcérale, qui doit théoriquement être allégée avec l'amnistie, le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a appelé sur Twitter la justice à accélérer les procédures judiciaires des détenus étrangers dans le centre de rétention de la Sûreté générale sous le pont du quartier du Palais de Justice, à Beyrouth, afin de le fermer définitivement.
commentaires (14)
pour la premeire fois j'espere pas la derniere nous vous donnons raison mr Bassil B R A V O
michel raphael
21 h 43, le 02 juin 2020