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Économie - Crise

Kaak Abou Arab hésite encore à fermer ses portes

Kaak Abou Arab possède treize branches dans tout le pays. Photo P.H.B.

Abou Arab, la chaîne de boulangeries locales spécialisées dans les kaaks, a affirmé tard mercredi soir à L’Orient-Le Jour qu’elle hésitait encore à fermer ses portes « jusqu’à nouvel ordre » après l’avoir sérieusement envisagé.

« Nous avons revu notre décision après avoir constaté que le taux livre/dollar avait un peu baissé (il est stable à 4100 LL pour un dollar voire un peu en-dessous depuis deux jours sur le marché noir, ndlr) et qu’il y avait la possibilité que des denrées alimentaires soient subventionnées (une référence à la circulaire n 557 de la BDL qui met en place un nouveau mécanisme à court terme, ndlr) », a déclaré un responsable de la communication au sein de la franchise. S’il n’a pas clairement affirmé que les antennes de l’entreprise seraient ouvertes, il a toutefois a assuré que la direction avait « modifié sa décision » initiale.

Plus tôt dans la journée, la société avait fait savoir par la même personne qu’elle ne pouvait plus « continuer à régler nos fournisseurs qui exigent d’être payés en dollars, que ce soit pour les commandes de sucre, de grains de sésame ou de sacs plastique, entre autres ».

Connue depuis des années pour ses galettes de pain servies sèches ou fourrées et vendues à des prix très abordables (tout le menu était encore à moins de 10 000 livres hier), l’enseigne subit, comme beaucoup d’acteurs du secteur de la restauration, les conséquences de la crise de liquidités en dollar et de la dépréciation de la livre par rapport au billet vert sur le marché des changes.

La société n’avait alors pas précisé à quelles conditions les employés – dont le responsable n’a pas souhaité avancer combien ils sont au total –, des 13 antennes de l’enseigne réparties dans tout le Liban – notamment à Damour, au sud de Beyrouth, où a été ouverte la première d’entre elles – avaient été renvoyés chez eux.

Manifestations pour la Cimenterie nationale

Cette nouvelle annonce vient confirmer la situation très difficile dans laquelle les restaurateurs du pays se sont retrouvés à l’issue de plusieurs mois marqués d’abord par l’amplification de la crise économique et financière que traverse le pays, à laquelle sont venues s’ajouter, à partir de la mi-mars, les mesures de confinement décrétées pour lutter contre le coronavirus. Leur récente levée n’a d’ailleurs que relativement amélioré la situation des entreprises du pays, restaurateurs en tête, pour qui le renchérissement du dollar constitue un des principaux défis de la reprise. La gravité de la situation a même poussé le syndicat des propriétaires de restaurants, cafés, boîtes de nuit et pâtisseries à annoncer, le 19 mai dernier, la « mort prochaine » de la filière si le gouvernement ne lui venait pas en aide. Il reste que ce dernier, qui a fait défaut en mars sur ses obligations d’État en devises et négocie actuellement un programme d’assistance avec le Fonds monétaire international, semble pour l’instant avoir les mains liées.

Face à cette inertie, le contexte social se tend au fur et à mesure que les entreprises commencent à envisager de suspendre temporairement ou définitivement leur activité. Quelque 1 500 travailleurs de la Cimenterie nationale ont ainsi manifesté hier matin devant l’entreprise basée à Chekaa (Liban-Nord) pour protester contre la fermeture temporaire du site et le renvoi de la majorité des employés dès juin. Brandissant des pancartes soulignant la perte de leurs moyens de subsistance, les manifestants ont bloqué l’autoroute, entourés par les forces de sécurité, avant de quitter les lieux en promettant de revenir aujourd’hui et d’intensifier leur mobilisation. Le représentant de la Confédération générale des travailleurs et membre du conseil exécutif du syndicat des travailleurs du Liban-Nord, Chadi Sayed, présent avec les manifestants, a soutenu la volonté d’escalade de ces derniers si leurs demandes n’étaient pas satisfaites. La Cimenterie emploie 750 travailleurs directs et plus de 3 500 de manière indirecte (transporteurs, distributeurs, industries de transformation, etc.). Mardi, le PDG de la Cimenterie, Pierre Doumet, avait indiqué que l’entreprise ne pouvait pas reprendre son activité sans un nouveau permis d’exploitation de ses carrières, que le gouvernement ne lui a pas accordé, environ cinq mois après l’expiration de la dernière autorisation. Le dirigeant n’avait pas précisé à quelles conditions les employés allaient être renvoyés chez eux. Commentant le mouvement dans un communiqué, le député George Atallah a reproché au gouvernement d’utiliser la double crise économique et sanitaire comme prétexte pour se soustraire à ses obligations vis-à-vis des travailleurs et a rappelé que la priorité était de leur venir en aide, et non de prendre des décisions allant à l’encontre de leurs intérêts. Des employés de la société libanaise National Beverage Company SAL (NBC), qui produit et distribue la boisson gazeuse Coca-Cola au Liban, ont eux aussi manifesté ces dernières semaines contre la fermeture de la compagnie prévue à la fin du mois.

P.H.B.

Abou Arab, la chaîne de boulangeries locales spécialisées dans les kaaks, a affirmé tard mercredi soir à L’Orient-Le Jour qu’elle hésitait encore à fermer ses portes « jusqu’à nouvel ordre » après l’avoir sérieusement envisagé. « Nous avons revu notre décision après avoir constaté que le taux livre/dollar avait un peu baissé (il est stable à 4100 LL pour un dollar voire...

commentaires (2)

Exactement. Personnellement je n'aimais pas du tout y aller. Commande jamais conforme. Et personnel pas "local".

Sybille S. Hneine

19 h 51, le 28 mai 2020

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Commentaires (2)

  • Exactement. Personnellement je n'aimais pas du tout y aller. Commande jamais conforme. Et personnel pas "local".

    Sybille S. Hneine

    19 h 51, le 28 mai 2020

  • A PROPOS DE BOULANGERIES '' LOCALES'', DEPUIS DES ANNEES QUE J'ACHETE DE CHEZ ABOU-ARAB, JE N'AI JAMAIS VU L'OMBRE D'UN EMPLOYE" LOCAL"!!?

    Otayek Antoine

    09 h 41, le 28 mai 2020

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