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Société - Pandémie

Coup de théâtre : 50 000 LL d’amende désormais pour non-port du masque

Alors que le ministre de la Santé avait assuré que l’absence de protection faciale ne serait pas sanctionnée, le ministère de l’Intérieur, via les FSI, en a décidé autrement.

Dans les cafés, les clients ne portent logiquement pas de masques pour le moment. Seront-ils obligés de le faire dès vendredi ?

À partir de vendredi, toute personne se déplaçant à pied sur la voie publique sans masque facial de protection sera verbalisée d’une amende de 50 000 livres libanaises. C’est ce qu’a annoncé hier la Direction générale des Forces de sécurité intérieure (FSI) dans une circulaire, alors même que le ministre de la Santé Hamad Hassan avait assuré, au cours du week-end dernier, que le non-port du masque ne serait pas sanctionné.

Cette annonce intervient alors qu’un relâchement des règles de distanciation sociale et des mesures préventives contre la propagation du nouveau coronavirus a de nouveau été observé dans certaines villes durant la période du Fitr.

Selon une source du ministère de l’Intérieur, cette mesure sera opérationnelle jusqu’à nouvel ordre puisqu’aucun délai temporel n’a été précisé. Cependant, les automobilistes seuls dans leur voiture ne seront pas obligés de porter le masque (contrairement à ceux qui transportent des passagers dans leur véhicule), alors que les piétons devront l’avoir sur le visage en toute circonstance. Et s’ils ne disposent pas de masques médicaux, ils peuvent les remplacer par des masques en tissu assez épais. La circulaire ne précise pas si le port du masque est obligatoire lorsqu’on est attablé sur la terrasse d’un café ou dans un restaurant, ou ce qu’il faut faire à la plage puisque les piscines sont désormais ouvertes. Mais ce qui est sûr, c’est que le masque ne risque pas de disparaître du paysage de sitôt…

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Dans leur communiqué publié dans la journée d’hier, les FSI soulignent aussi que le masque est obligatoire dans les transports publics (bus, minivans et voitures de location) et que les chauffeurs de ces véhicules doivent se conformer à la circulation alternée et limiter le nombre de passagers. La police précise aussi que le nombre de passagers par véhicule privé est limité à trois personnes (incluant le conducteur).

Plus tôt dans la journée, le ministère de l’Intérieur avait insisté sur l’obligation du port du masque et sur le respect de la distanciation sociale. La veille, M. Hassan avait annoncé qu’un million de masques allaient être distribués gratuitement à travers le pays. Sur la chaîne locale LBCI, il a indiqué que ces masques seront distribués par les municipalités dans les grandes villes, et par les dispensaires dans les localités plus petites.

21 nouveaux cas hier

En ce qui concerne la progression de l’épidémie, le bilan quotidien des nouveaux cas de nouveau coronavirus au Liban est reparti hier à la hausse, avec 21 nouvelles contaminations enregistrées durant 24 heures, dont au moins 13 déplacés syriens à Majdel Anjar, dans la Békaa centrale. Ce village est placé à l’isolement depuis jeudi dernier. Le président de son conseil municipal, Saïd Yassine, a exhorté les habitants à rester chez eux pour une durée de deux semaines et demandé au Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) de mener des tests aléatoires dans les camps de réfugiés syriens.

Cette augmentation du nombre de cas à un niveau national était d’autant plus inquiétante que le nombre de contaminations avait considérablement baissé durant les trois jours précédents, en comparaison avec les chiffres record enregistrés jeudi et vendredi derniers. Durant ces deux jours, les bilans quotidiens avaient dépassé les 60 nouvelles contaminations.

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Selon le dernier bilan du ministère de la Santé, six rapatriés ont également été testés positifs. Ce qui porte à 1 140 contaminations déclarées le bilan total depuis le 21 février. En revanche, le nombre de décès reste stable depuis plusieurs semaines avec 26 personnes mortes du Covid-19 depuis le début de l’épidémie. Avec 689 rémissions totales, 425 personnes sont toujours infectées par le virus et trois d’entre elles se trouvent dans un état critique.

Par ailleurs, une équipe du ministère de la Santé a effectué dans la journée des tests de dépistage PCR au Palais de justice de Zahlé, après qu’un militaire en poste dans ce bâtiment a été testé positif la semaine dernière.


Une famille entièrement masquée: bientôt, tous les piétons le seront, sous peine de payer une amende. Photo Marwan Assaf


Plusieurs localités touchées

Toujours dans ce contexte de tensions liées au relâchement, les FSI ont interrompu lundi soir une fête en plein air dans la localité de Majdalouna, dans l’Iqlim el-Kharroub, qui violait les règles de distanciation et l’interdiction de rassemblements. Par ailleurs, le caïmacam de Jezzine a prévenu la police locale qu’une rapatriée installée à Jezzine ne respectait pas les consignes d’isolement à domicile.

De son côté, la municipalité de Majdel Zoun, une localité située dans le caza de Tyr au Liban-Sud, a annoncé qu’un soldat originaire du village a été déclaré positif après avoir côtoyé un autre militaire contaminé. Il se trouve désormais à l’isolement chez lui.

Le 18 mai, le Liban avait repris son déconfinement progressif après quatre jours de bouclage total, imposé pour lutter contre la recrudescence des cas de contamination. Le pays poursuit donc sa troisième phase de déconfinement, alors que la quatrième étape aurait dû commencer lundi prochain. Cette phase prévoyait notamment la réouverture des établissements scolaires, qui a été annulée depuis par décision du ministre de l’Éducation, Tarek Majzoub. Celui-ci préconise de terminer l’année scolaire via l’enseignement à distance et de supprimer exceptionnellement les épreuves du brevet et du baccalauréat libanais. Parallèlement au déconfinement, le gouvernement a décidé de prolonger la mobilisation générale, en vigueur depuis le 15 mars, jusqu’au 7 juin et n’a pas encore statué sur la prochaine réouverture de l’Aéroport international de Beyrouth, qui était initialement prévue le 8 juin.

Tournée auprès des dignitaires

Dans ce contexte, le ministre de la Santé Hamad Hassan a effectué une tournée auprès des dignitaires religieux musulmans. « Nous œuvrons avec méthode pour un retour à la vie normale. Nous appelons l’ensemble des citoyens à respecter les mesures préventives pour éviter une seconde vague », a-t-il déclaré à l’issue d’un entretien avec le cheikh Akl druze Naïm Hassan. Il a rappelé que la décision de prolonger ou non la mobilisation générale « revient au gouvernement », qui se base sur les rapports de son ministère.

Le ministre s’est ensuite rendu à Dar el-Fatwa. « Le mufti de la République Abdellatif Deriane a demandé certains éclaircissements quant au délai prévu pour le retour des fidèles dans les mosquées », a déclaré M. Hassan à l’issue de son entretien. « Nous sommes d’accord sur le fait que la coopération et le respect des mesures sauveront le Liban pour éviter le pire », a-t-il ajouté. Le ministre s’est également entretenu avec le mufti jaafarite, Ahmad Kabalan. Les deux hommes ont insisté sur la nécessité de renforcer l’application des mesures de protection.

À partir de vendredi, toute personne se déplaçant à pied sur la voie publique sans masque facial de protection sera verbalisée d’une amende de 50 000 livres libanaises. C’est ce qu’a annoncé hier la Direction générale des Forces de sécurité intérieure (FSI) dans une circulaire, alors même que le ministre de la Santé Hamad Hassan avait assuré, au cours du week-end dernier,...

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IL FAUT SPECIFIER LES CIRCONSTANCES ET LES LIEUX DU PORT DU MASQUE. DANS LA RUE EN PLEIN AIR IL N,EST PAS NECESSAIRE. PAR CONTRE DANS LES SUPER MARKETS ET LES LIEUX FREQUENTES IL L,EST.

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 16, le 27 mai 2020

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Commentaires (1)

  • IL FAUT SPECIFIER LES CIRCONSTANCES ET LES LIEUX DU PORT DU MASQUE. DANS LA RUE EN PLEIN AIR IL N,EST PAS NECESSAIRE. PAR CONTRE DANS LES SUPER MARKETS ET LES LIEUX FREQUENTES IL L,EST.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 16, le 27 mai 2020

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