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Société - Dans la presse

Le coronavirus pousse le Liban vers une crise alimentaire majeure, selon Diab

"Les ressources du Liban sont limitées et une réponse sur le plan national ne suffira pas", estime le Premier ministre dans une tribune publiée dans le Washington Post.

Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, portant un masque de protection contre le coronavirus, le 6 mai 2020 au palais présidentiel de Baabda. Photo d'archives REUTERS/Mohamed Azakir

Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, a prévenu que la pandémie du coronavirus, qui a contaminé près d'un millier de personnes au Liban et entraîné la mort de 26 personnes depuis le 21 février, allait pousser le pays vers une crise alimentaire, alors que le Liban est secoué par sa pire crise économique et financière en trente ans.

"Jadis le grenier à blé de l'est de la Méditerranée, le Liban fait face à un défi inimaginable il y a une décennie : le risque d'une crise alimentaire majeure", s'inquiète le chef du gouvernement, dans une tribune publiée dans le Washington Post. "De nombreux Libanais ont arrêté d'acheter de la viande, des fruits ou encore des légumes et pourraient bientôt rencontrer des difficultés à acheter du pain. Human Rights Watch et la Banque mondiale ont toutes deux prévenu que plus de la moitié des ménages libanais ne pourraient plus s'approvisionner en denrées alimentaires d'ici la fin de l'année", rappelle Hassane Diab.

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Se demandant comment le pays en est arrivé là, le président du Conseil affirme que le Liban "a été frappé par trois crises. D'abord, et en raison d'une mauvaise gestion et d'une corruption qui remontent à des décennies, il y avait un dramatique manque d'investissement dans le secteur agricole qui représente le tiers de la main-d'oeuvre nationale mais seulement 3% de notre production économique". "Ensuite, le Liban passe par une crise économique et financière sans précédent qui mène le pays à faire défaut sur le paiement de sa dette extérieure (...). Ensuite, la crise de la Covid-19 et le confinement nécessaire qui s'est ensuivi ont aggravé cette crise économique et profondément perturbé la chaîne de l'approvisionnement alimentaire (...)", ajoute-t-il.

"Mon gouvernement prend des mesures importantes pour faire face à cette situation dramatique", assure Hassane Diab, évoquant notamment "la mise en place de filets de sécurité sociale pour les plus vulnérables", ou encore les sanctions "contre les supermarchés et commerces qui gonflent artificiellement les prix". Il rappelle également que son cabinet a récemment adopté un plan de redressement économique et a entamé des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir une aide financière de sa part. 

"Nouvelle vague d'émigration"
"Les ressources du Liban sont limitées et une réponse sur le plan national ne suffira pas. (...) Cette pandémie a eu pour conséquence de faire émerger une crise de sécurité alimentaire", déplore Hassane Diab, appelant par là la communauté internationale à "mettre en place et appliquer un plan en trois volets". Selon lui, ce plan doit lutter contre les restrictions d'exportations alimentaires. Le Premier ministre appelle ensuite les Etats-unis, les pays du G20 et le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU à "coordonner une politique de sécurité alimentaire destinée aux pays à revenus moyens et faibles".

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"Les Etats-Unis et l'Union européenne doivent mettre en place un fonds d'urgence pour aider le Moyen-Orient et  éviter une sévère crise alimentaire. A défaut de quoi, la famine pourrait déclencher une nouvelle vague d'émigration vers l'Europe et déstabiliser encore plus la région", met en garde M. Diab. "La sécurité alimentaire devient une crise mondiale qui requiert une réponse mondiale coordonnée. Il serait tragique que nos efforts contre la Covid-19 engendrent une famine générale et une émigration qui auront des conséquences pour les prochaines générations", conclut le Premier ministre.

Le Liban a jusque-là enregistré un total de 961 cas de coronavirus, dont 26 décès, depuis l'apparition de la pandémie dans le pays, le 21 février. Le gouvernement doit prolonger jeudi la mobilisation générale jusqu'au 7 juin afin de lutter contre la propagation du nouveau coronavirus. Ces mesures ont aggravé la crise économique qui frappe le pays, privant de nombreux Libanais de leur gagne-pain et poussant de nombreux commerces à fermer leurs portes, au moment où l'inflation atteint des sommets vertigineux et que la livre libanaise ne cesse de se déprécier face au dollar.


Lire la tribune de Hassane Diab dans le Washington Post ici

Le Premier ministre libanais, Hassane Diab, a prévenu que la pandémie du coronavirus, qui a contaminé près d'un millier de personnes au Liban et entraîné la mort de 26 personnes depuis le 21 février, allait pousser le pays vers une crise alimentaire, alors que le Liban est secoué par sa pire crise économique et financière en trente ans."Jadis le grenier à blé de l'est de la...

commentaires (8)

"Le Liban est secoué par sa pire crise alimentaire , notre pain, la pire crise alimentaire majeure." . Pendant ce temps, le pain aliment de base de notre civilisation moyen-orientale, est "exporté" clandestinement vers la Syrie à travers des passages créés à cet effet. Passages que l'Autorité syrienne refuse de fermer que lorsque nos dirigeants feraient le chemin de Damas au risque de recevoir des barils de gaz sarin sur leurs têtes...

Un Libanais

20 h 47, le 21 mai 2020

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • "Le Liban est secoué par sa pire crise alimentaire , notre pain, la pire crise alimentaire majeure." . Pendant ce temps, le pain aliment de base de notre civilisation moyen-orientale, est "exporté" clandestinement vers la Syrie à travers des passages créés à cet effet. Passages que l'Autorité syrienne refuse de fermer que lorsque nos dirigeants feraient le chemin de Damas au risque de recevoir des barils de gaz sarin sur leurs têtes...

    Un Libanais

    20 h 47, le 21 mai 2020

  • le corona a le dos large qu est que vous attentez pour retrousser vos manches et commencer à cultiver du blé pour ne pas mourir de faim , au moins comme ca les voleurs ne l auront pas ils préfèrent les dollards

    youssef barada

    17 h 43, le 21 mai 2020

  • Le premier technocrate, à court de technocratie, impute la paupérisation au virus. Son gouvernement bidon cherche désespérément des solutions mais il a trouvé le moyen le plus simple : mendier, bien entendu en Mercedes ou dans un gros 4x4

    Lecteur excédé par la censure

    17 h 41, le 21 mai 2020

  • C'est un peu simpliste de vouloir accuser ou de mettre tout sur le dos d'un gouvernement tout neuf quand il doit essayer de redresser la barre de 30 ans de corruption et vols avérés. Et que les corrompus se protègent mutuellement évidemment. Quand on dit "tous oui tous" ca signifie que les chefs auraient du être tous lâchés par leurs électeurs car ils font par définition partie des "tous oui tous". Cherchez l'erreur.

    Sybille S. Hneine

    16 h 57, le 21 mai 2020

  • VOTRE GOUVERNEMENT QUI VEUT DEVALISER LES ECONOMIES D,UNE VIE DES DEPOSANTS ET LES PREDATEURS BANQUIERS ETES RESPONSABLES DE CE QUI SE PASSE SUR LES MARCHES FINANCIERS ET ALIMENTAIRES ET NON LE CORONA. VOUS ETES PIRE QUE CE FLEAU. D,AILLEURS LES GENS CRIENT QU,ILS PREFERENT MOURIR DU CORONA PLUTOT QUE DE FAIM CAUSEE PAR VOTRE GOUVERNANCE ET LES PREDATEURS BANQUIERS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 25, le 21 mai 2020

  • Il y'a 4 a 5 milliards de USD facilement "rapatriable" mais apparemment ca causerait une guerre civile si on en parle

    Lebinlon

    14 h 06, le 21 mai 2020

  • Mais arrêtez de pleurnicher et de quémander au nom des libanais et du virus. Personne n’est aveugle ni dupe. Récupérez donc toutes les sommes volées ou dégagez et laissez la place à des gens compétents qui saurons faire en moins de 100 jours ce que vous n’arriverez pas à faire pour les dix ans à venir, vu la lenteur et la mollesse avec laquelle vous procédez pour trouver des solutions aux problèmes qui gangrènent notre pays qui est la CORRUPTION.

    Sissi zayyat

    13 h 18, le 21 mai 2020

  • "Les Etats-Unis et l'Union européenne doivent mettre en place un fonds d'urgence pour aider le Moyen-Orient", trop drôle!! Bon je vais être gentil et ne pas écrire autre chose.

    Christine KHALIL

    13 h 18, le 21 mai 2020

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