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Lifestyle - Confinés en cuisine

La mousse au chocolat de Karine Zablit, onctueuse et réconfortante

En ces derniers jours de confinement, alors que les heures s’étirent encore dans nos intérieurs, continuons à investir notre cuisine, histoire de se faire du bien, de passer le temps, de redécouvrir le plaisir du fait maison. Pour vous accompagner dans cette savoureuse aventure, « L’Orient-Le Jour » vous propose, deux fois par semaine, des recettes faciles et rapides, des recettes « bonne humeur » confiées par des chefs libanais établis au pays ou dans un autre coin de ce monde à l’arrêt. Entre une pincée de sel et de poivre, ils nous confient, aussi, comment cette épidémie a bouleversé leur vie, leur travail, leurs rêves, et ce qu’ils pensent faire à partir du 5 mai, date officielle prévue au Liban pour la réouverture des restaurants. Aujourd’hui, Karine Zablit nous accompagne aux fourneaux.

Karine Zablit dans son atelier. Photos Alain Sauma

« Passer du temps à la maison, j’y étais déjà bien habituée puisque ma toute petite cuisine a longtemps été l’endroit où ont été conçues mes pâtisseries sucrées et salées.

Après deux ans de préparation, j’ai enfin ouvert mon atelier en décembre dernier dans une maison traditionnelle libanaise nichée au cœur d’Achrafieh. Cet espace reflète l’atmosphère que je souhaitais avoir : se sentir comme à la maison. Je n’ai malheureusement pas encore vraiment pu en profiter puisque l’aboutissement de tout ce travail n’a vu le jour qu’une semaine avant Noël dernier, en pleine crise économique et au beau milieu de la révolution… Puis a suivi la crise sanitaire du Covid-19…

Nous commençons à sortir peu à peu du confinement et le travail redémarre tout doucement. J’ai repris la vente à emporter de desserts, sachets à grignoter, tartes salées, ainsi que le catering pour les particuliers qui désirent recevoir à nouveau chez eux en cercles réduits. Et très bientôt, les gens qui le souhaitent pourront organiser leurs dîners/déjeuners privés dans mon espace.


La mousse au chocolat de Karine Zablit, un délice pour les yeux et les papilles.

Cette période a tout de même été enrichissante. Elle m’a permis de me retrouver, de passer des moments de qualité en famille, d’avoir plus de temps pour créer de nouvelles recettes, les tester, les améliorer. J’ai fait des essais de plats pour les formules déjeuners en semaine, simples et rapides, que je proposerai dans mon atelier quand tout rentrera vraiment dans l’ordre. Nadim, mon mari, et mes enfants Laura et Arthur, ont toujours été mes testeurs et meilleurs critiques, et me font avancer. Laura n’est malheureusement pas avec nous à Beyrouth, elle fait sa première année dans une école d’ingénieurs en France, elle y est restée confinée. La séparation était déjà difficile, mais en cette période inédite de crise planétaire, où l’on a encore plus besoin de réconforter nos enfants et d’être ensemble, c’est encore plus dur.

Étant de tempérament optimiste, je ne désespère pas et ne baisse jamais les bras. Je me dis qu’après un mal, s’ensuit toujours un bien. Nous, Libanais, sommes bien rodés aux crises, nous tombons, nous nous relevons, nous retombons, et continuons à nous relever, toujours un peu plus forts. Et tout cela, sans aucune aide du gouvernement, alors qu’ailleurs, de nombreux pays ont décidé d’apporter un soutien plus ou moins massif à leurs populations. Je suis assez outrée et révoltée du manque de réaction et de soutien de notre État. En même temps, rien d’étonnant… Depuis le temps, nous avons appris à nous débrouiller et à ne compter que sur nous-mêmes.

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J’ai une pensée particulière et émue pour le personnel soignant en première ligne de cette crise sanitaire, et tous ceux qui sont restés mobilisés pour nous permettre de continuer à avoir une vie décente malgré tout, mais aussi pour les volontaires, les associations et les particuliers qui œuvrent pour aider les plus démunis.

Les Libanais sont de bons vivants, quand tout sera fini, ils retrouveront le plaisir de se réunir et de sortir, et nous, pâtissiers, traiteurs et restaurateurs, de les servir et de les accueillir. Le moral passe aussi par le plaisir des papilles. La reprise sera très difficile et bien longue. Je suis inquiète mais je reste sereine.

J’ai surtout hâte de retrouver mes proches autour de ma table à l’atelier. Bientôt, j’espère.

En attendant, vu que de nombreuses personnes ont pris ou repris du plaisir à cuisiner et à pâtisser à la maison, en famille, en amoureux ou en solitaire, je propose ma recette de mousse au chocolat, onctueuse et réconfortante, à partir d’ingrédients basiques et simples à trouver en cette période difficile. Elle ne contient pas de crème, devenue hors de prix, mais un petit peu de beurre qui apporte cette onctuosité. Pour lui donner du volume, de la légèreté et de la tenue, je fouette longuement au bain-marie les jaunes d’œufs et un peu de sucre. Les blancs sont montés en neige avec un petit peu de sucre pour les serrer. »

MOUSSE AU CHOCOLAT

Pour 4 personnes

Ingrédients

170 g de chocolat noir

80 g de lait

30 g de beurre

30 g de sucre (20 g pour les jaunes et 10 g pour les blancs)

4 œufs bien frais

Préparation

Concassez le chocolat et mettez-le dans un bol. Faites bouillir le lait et versez-le sur le chocolat. Remuez à la spatule jusqu’à ce que le mélange devienne bien lisse, ajoutez le beurre et mélangez.Séparez les jaunes des blancs d’œufs. Fouettez les jaunes avec 20 g de sucre dans un bol posé sur une casserole d’eau frémissante (bain-marie) jusqu’à ce que le mélange blanchisse et ait doublé de volume (5 à 6 min). Incorporez au mélange chocolat-lait-beurre à l’aide de la spatule.

Lavez les fouets du batteur et montez les blancs en neige avec 10 g de sucre. Incorporez délicatement à la spatule les blancs en neige au mélange.

Versez la mousse dans un bol et réfrigérez au minimum 3h de temps avant de déguster.

« Passer du temps à la maison, j’y étais déjà bien habituée puisque ma toute petite cuisine a longtemps été l’endroit où ont été conçues mes pâtisseries sucrées et salées. Après deux ans de préparation, j’ai enfin ouvert mon atelier en décembre dernier dans une maison traditionnelle libanaise nichée au cœur d’Achrafieh. Cet espace reflète l’atmosphère que je...

commentaires (3)

Très appétissant! On va s’y mettre!

Najjar Joseph

16 h 17, le 30 mai 2020

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Commentaires (3)

  • Très appétissant! On va s’y mettre!

    Najjar Joseph

    16 h 17, le 30 mai 2020

  • C’est cette recette de mousse au chocolat que je préfère, et l’invitée d’aujourd’hui aux commandes , n’en rajoute pas trop, et elle a raison, car la vie est déjà compliquée par temps de corona, et où la sédentarité nous fait prendre du poids. Elle n’en rajoute pas de la cannelle, ni de la cassonade comme chez les Flamands, ni de l’eau de rose ou oranger comme chez "là-haut dans la montagne", ni de la crème fraîche, et c’est aussi facile à faire qu’à déguster. Question éminemment sérieuse, que faut-il boire avec ? Pour les "Orientaux", un peu de jellab dans un verre rempli de glace pillée, et pour moi un verre de porto pour que la joie soit à portée de main…. Bonne fête de travail à tous les prolétaires de la cuisine ; ce sont des artistes qui donnent du bonheur.......

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    13 h 03, le 01 mai 2020

  • Ça va pas traîner: vais tester dès aujourd'hui. J'avais déjà testé (et approuvé) 2 recettes parues dans cette rubrique: les courgettes à la mode de téta et le risotto au safran auquel j'ai ajouté des crevettes et des calamars.

    Marionet

    10 h 59, le 01 mai 2020

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