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Société - Épidémie

Au Canada, 1 545 Libanais attendent encore d’être rapatriés

Une centaine de personnes pourront rentrer au pays dès cette semaine via l’Europe, pendant qu’Ottawa étudie la possibilité d’un vol direct Montréal-Beyrouth, à la demande du Liban.

Le gouvernement libanais souhaite affréter un avion de la Middle East Airlines à Montréal pour rapatrier ses citoyens. Patrick Baz/AFP

Le rapatriement des citoyens bloqués à l’étranger en raison de la crise du coronavirus représente un casse-tête pour bien des pays à travers le monde, et le Liban n’y échappe pas. À ce jour, des milliers de Libanais ont pu rentrer au pays, et des milliers d’autres y sont attendus dès cette semaine en provenance de France, d’Ukraine, d’Irak et de plusieurs pays africains. Mais qu’en est-il du Canada, où 1 545 Libanais sont bloqués ?

La majorité d’entre eux se trouvent au Québec, notamment à Montréal, précise l’ambassade du Liban à Ottawa. La plupart y résident à titre d’étudiants internationaux, et le reste est composé de visiteurs occasionnels et de personnes possédant la double nationalité libano-canadienne, mais qui ne sont pas installées de façon permanente au Canada et n’ont donc pas accès aux services gouvernementaux, dont l’assurance maladie.

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Bien qu’il n’existe actuellement aucun vol direct reliant Montréal à Beyrouth, une telle option est actuellement à l’étude par Ottawa, à la demande du Liban, affirment les autorités canadiennes. « Nous sommes en train d’examiner comment nous pouvons aider le gouvernement libanais à rapatrier ses ressortissants à partir du Canada (…) de la façon la plus rapide et efficace possible », affirme Sylvain Leclerc, porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères, assurant que « plusieurs options » sont à l’étude, dont la possibilité d’un vol direct. Il précise toutefois que le Canada a rapatrié ses propres ressortissants bloqués au Liban en raison de la crise du coronavirus, à travers des « itinéraires déjà existants », dont un vol via Doha.

Ce n’est pas la première fois qu’une demande est faite auprès du gouvernement canadien pour l’ouverture d’une ligne directe avec le Liban. Une autorisation avait été brièvement accordée en 2003, mais a finalement été annulée avant son exécution la même année pour des motifs de sécurité. Une nouvelle tentative pour l’ouverture d’une telle ligne a eu lieu en juillet 2017 à la demande d’Air Canada, mais la réponse a été négative, pour les mêmes motifs.

Un premier groupe de rapatriés

En attendant, l’ambassade du Liban confirme qu’un premier groupe de Libanais pourra rentrer au pays dès cette semaine. Une centaine de sièges ont été réservés à bord de cinq vols à destination de l’Europe, avec l’aide du gouvernement canadien. Composé principalement de personnes âgées, mais aussi d’étudiants, ce premier groupe de rapatriés pourra ensuite rejoindre le Liban à bord d’avions de la Middle East Airlines.

Le prix du billet serait aux alentours de 3 400 dollars canadiens, précise l’ambassade, soit l’équivalent de 2 400 dollars américains. En temps normal, un billet Montréal-Paris-Beyrouth coûte entre 700 et 1 200 USD, selon les saisons.

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Parmi les Libanais qui se trouvent à Montréal et qui souhaitent rentrer au pays figure Christina Abou Malhab, 26 ans, étudiante en dernière année de médecine à l’Université de Balamand. Elle est arrivée en mars dernier pour compléter un stage obligatoire pour l’obtention de son diplôme, prévu en juin, mais ses espoirs ont très vite été douchés.

« J’avais le choix de faire le stage au Liban ou à l’étranger, mais on m’a beaucoup encouragée à le faire à l’étranger et, comme mon frère habite à Montréal, j’ai décidé de le faire ici », explique la jeune femme jointe au téléphone. « Peu après mon arrivée, le stage a été annulé pour tous les participants et le Liban a fermé ses frontières, raconte-t-elle. Je me retrouve donc coincée ici sans assurance, ni compte bancaire, ni ressources financières. Et en plus, avec la situation économique au Liban, je ne peux pas compter sur l’aide de mes parents. »

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Souad Bou Daou, 63 ans, est quant à elle arrivée il y a cinq mois à Montréal pour rendre visite à sa fille qui y habite depuis plusieurs années. Elle se retrouve elle aussi sans assurance et commence à manquer de médicaments essentiels pour soigner ses problèmes cardiaques. « Les assurances privées sont très chères au Canada, bien au-dessus de mes moyens », affirme cette habitante de Beyrouth. « J’étais supposée partir fin mars via Amman, mais mon vol de retour a été annulé, explique-t-elle. Un nouveau vol sera peut-être organisé, j’espère que j’en saurai plus la semaine prochaine. »

Le rapatriement des citoyens bloqués à l’étranger en raison de la crise du coronavirus représente un casse-tête pour bien des pays à travers le monde, et le Liban n’y échappe pas. À ce jour, des milliers de Libanais ont pu rentrer au pays, et des milliers d’autres y sont attendus dès cette semaine en provenance de France, d’Ukraine, d’Irak et de plusieurs pays africains. Mais...

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