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À La Une - énergie

Pétrole : réunion du G20, accord à portée de main sur une baisse de l'offre

Le Mexique refuse une entente préalable sur une diminution de l'offre mondiale de 10 millions de baril de brut par jour (mbj) en mai et juin.

Un réservoir de pétrole brut à Mentone, au Texas, le 22 novembre 2019. Photo d'archives REUTERS/Angus Mordant

Une réunion virtuelle des ministres de l'Energie des pays du G20 se tient vendredi, sur fond d'ardues tractations entre les puissances pétrolières, Riyad et Moscou en tête, pour un accord sur une baisse massive de la production. Une précédente rencontre, par visioconférence, a réuni pendant onze heures les principaux pays producteurs de pétrole, ceux de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en tête, pour discuter de cette baisse face à la chute de la demande, aggravée par la pandémie du nouveau coronavirus.

Dans un communiqué vendredi, l'Opep a évoqué une entente préalable sur une diminution de l'offre mondiale de 10 millions de baril de brut par jour (mbj) en mai et juin, lors de cette rencontre menée sous l'égide de l'Opep et de la Russie, non membre du cartel mais deuxième producteur mondial et chef de file des partenaires du cartel.

Cette entente se heurte néanmoins à un obstacle: le Mexique, pays non-membre de l'Opep, n'a pas donné son approbation, indispensable pour entériner une décision à la hauteur de la crise qui frappe le secteur en ces temps de pandémie mondiale.

Premier exportateur de pétrole au monde et membre de l'Opep, l'Arabie saoudite, qui assure la présidence tournante du G20, tient elle à partir de 12H00 GMT une réunion virtuelle des ministres de l'Energie du G20 dans le but affiché d'élargir l'accord de réduction de la production aux non-membres de l'Opep, tels les Etats-Unis et le Mexique.

Le Mexique estime excessif l'effort de 400.000 barils par jour qui lui est réclamé, comparé à d'autres pays, selon l'agence d'informations financières Bloomberg. Il avait proposé une baisse de 100.000 barils, selon sa ministre de l'Energie Rocio Nahle Garcia.



(Lire aussi : Avec la guerre du pétrole, la fin de l’âge d’or pour les pays du Golfe ?)



"Stabilité nécessaire" -
"J'attends avec hâte la rencontre extraordinaire des ministres de l'Energie du G20. J'espère que cela permettra de donner une stabilité si nécessaire aux marchés pétroliers", a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). "L'extrême volatilité observée sur les marchés porte préjudice à l'économie mondiale au moment où nous pouvons nous le permettre le moins."

Le retrait de 10 mbj en mai et juin, puis de 8 mbj de juillet à décembre, serait pour l'essentiel supporté par l'Arabie saoudite et la Russie, mais au moins une vingtaine d'autres pays devraient participer à l'effort, d'après Bloomberg.

"Ils sont proches d'un accord", avait dit le président américain Donald Trump jeudi après un échange avec son homologue russe Vladimir Poutine et le roi Salmane d'Arabie saoudite.

En raison du confinement de la moitié de la population mondiale pour limiter la pandémie, du fort ralentissement des transports et de la baisse de la production industrielle, la demande de pétrole est en chute libre, alors même que l'offre mondiale était déjà en excédent.
Alors qu'ils tournaient encore autour de 60 dollars il y a quelques mois, les cours du baril ont atteint en début de semaine dernière des niveaux plus vus depuis 2002. Le prix du baril selon le panier de l'Opep est juste au-dessus de 21 dollars. Et les 13 pays de l'Opep et leurs 10 pays partenaires, avec lesquels ils forment l'alliance Opep+, tentent de réagir.

Pour organiser cette réunion extraordinaire qui a duré 11 heures, Riyad et Moscou avaient mis fin à la guerre de prix et des parts de marché qu'ils avaient déclenchée après leur dernière conférence, le 6 mars à Vienne. Moscou avait claqué la porte de l'Opep+ et Riyad avait ouvert les vannes et bradé son pétrole à destination de l'Europe. Mais les deux pays ont ensuite été surpris par la rapidité de la propagation du virus qui a pénalisé la demande au moment où l'offre mondiale de brut est excédentaire



Scepticisme 
Même en cas d'accord, plusieurs analystes disent douter de la capacité des producteurs à soutenir les cours.
"Une réduction de 10 millions de barils par jour en mai et juin empêchera d'atteindre les limites de stockage et évitera aux prix de tomber dans un abîme, mais elle ne permettra toujours pas de rétablir l'équilibre souhaité du marché", selon les analystes de Rystad Energy.

Désireuse de forger la coalition la plus large possible, l'Opep+ a pour la première fois invité des pays producteurs extérieurs à son alliance. Le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak a salué jeudi la présence de neuf pays supplémentaires, dont le Canada et la Norvège.

Les Etats-Unis, quoique conviés, ne peuvent participer directement à ces discussions en raison de leur sévère réglementation antimonopole interdisant ce type d'entente. Le pays, qui n'est pas non plus membre de l'alliance Opep+, souhaite une réduction de l'offre pour stabiliser les prix, et redonner de l'air à leur industrie de pétrole de schiste, en grande difficulté.

Une réunion de l'Opep est programmée le 10 juin.


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