Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Lancement d'Instex par l'Europe : "bon présage", insuffisant, juge l'Iran

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Abbas Moussavi. Photo d'archives Atta Kenare/AFP

L'activation effective d'Instex, mécanisme de troc conçu par l'Europe pour permettre à Téhéran de contourner les sanctions américaines est un "bon présage" mais reste insuffisante au regard des engagements européens, à déclaré lundi l'Iran.

Berlin, Londres et Paris ont annoncé le 31 mars avoir réalisé la première transaction via ce mécanisme afin de livrer du matériel médical à la République islamique, frappée de plein fouet par la pandémie de Covid-19.

Dans la première réaction officielle à cette réalisation, le porte-parole des Affaires étrangères iranien, Abbas Moussavi, a indiqué que la transaction avait porté sur "quelques centaines de milliers d'euros".

"Nous prenons le lancement d'Instex comme un bon présage", a déclaré M. Moussavi lors d'une conférence de presse télévisée. Mais "ce que la République islamique d'Iran attend [désormais des Européens, c'est qu'ils] remplissent le reste de leurs engagements dans divers domaines [comme] la banque, l'énergie, les assurances", a-t-il ajouté.

Instex a été créé par l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni, les trois Etats européens parties à l'accord international sur le nucléaire iranien (conclu à Vienne en 2015), après la sortie des Etats-Unis de ce pacte en mai 2018 et la rétablissement de sanctions américaines contre la République islamique destinées à l'asphyxier financièrement.

Annoncé en janvier 2019, Instex a tardé à se concrétiser, les Européens et l'Iran se renvoyant la responsabilité de ce retard.

Le mécanisme fonctionne comme une chambre de compensation et permet à des entreprises européennes de commercer avec l'Iran sans s'exposer aux conséquences des sanctions extraterritoriales américaines. Dans l'esprit de ses concepteurs, Instex doit pouvoir être ouvert à d'autres entreprises, notamment de Russie ou de Chine, également parties à l'accord de Vienne.

En réaction au retrait américain de cet accord, l'Iran a commencé en mai 2019 à se désengager de ce pacte en rognant progressivement sur ses engagements et menace d'en sortir totalement à terme, à moins qu'Européens, Russes et Chinois ne l'aident à exporter son brut et commercer avec l'extérieur en permettant au pays de retrouver l'accès au marché pétrolier mondial et au système financier international qu'il a perdu à cause des sanctions américaines.

Sur le papier, les médicaments et équipements médicaux échappent aux sanctions de Washington, mais en réalité, ces biens sont frappés comme les autres par ces mesures, les banques internationales préférant généralement refuser toute transaction impliquant l'Iran plutôt que de s'exposer à des représailles aux Etats-Unis.

L'activation effective d'Instex, mécanisme de troc conçu par l'Europe pour permettre à Téhéran de contourner les sanctions américaines est un "bon présage" mais reste insuffisante au regard des engagements européens, à déclaré lundi l'Iran.Berlin, Londres et Paris ont annoncé le 31 mars avoir réalisé la première transaction via ce mécanisme afin de livrer du matériel médical à...