Le Hezbollah a annoncé son plan pour la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus qui a déjà contaminé plus de 360 personnes au Liban depuis février, alors que la formation chiite a fait l'objet de critiques sur une éventuelle dissimulation de cas.
Dans un entretien accordé mercredi à la chaîne d'information du parti chiite al-Manar, Hachem Safieddine, président du conseil exécutif du Hezbollah, explique que ce plan "s'articule autour des mesures prises par le gouvernement et le ministère de la Santé, et complète (le travail) accompli par les organismes gouvernementaux, sans les contredire". "Le but est de limiter la propagation du coronavirus", indique le dignitaire chiite, qui appelle également à "faire face aux conséquences de ce virus, une fois éliminé".
"Les secouristes de la résistance islamique (le Hezbollah, ndlr) participent à notre plan", a détaillé M. Safieddine. "Il y a un effort commun entre le Hezbollah et le mouvement Amal", ajoute-t-il, en référence à la formation alliée dirigée par le président du Parlement, Nabih Berry.
Selon Hachem Safieddine, "24.500 cadres du Hezbollah, notamment des médecins, des secouristes et des fournisseurs de services sanitaires et médicaux, s'activent dans le cadre de ce plan, en profitant des moyens médicaux qui étaient initialement mis au service de la lutte contre l'ennemi", en allusion à Israël.
(Lire aussi : Jusqu’à présent épargnés par le coronavirus, des villages de la Békaa se barricadent)
"3,5 milliards de LL"
"Le nombre du personnel médical mobilisé dans le cadre de ce plan s'élève à 4.500 personnes", a précisé sayyed Safieddine. "Nous avons loué des hôpitaux privés et les avons équipés pour pouvoir les utiliser en cas de besoin. Nous avons équipé 32 centres médicaux de manière préventive, sur tout le territoire libanais et avons entraîné 15 000 personnes pour lutter contre le coronavirus ", a-t-il également fait savoir.
Sur le pan financier, Hachem Safieddine précise que le Hezbollah "a dépensé 3,5 milliards de livres libanaises pour faire face à cette crise". Et de conclure : "Personne ne peut vaincre le coronavirus sans solidarité sociale".
Le Liban, où la période de mobilisation générale a été prolongée jusqu'au 12 avril, a enregistré jusqu'à ce jour 368 contaminations, dont six décès et vingt guérisons, selon le dernier rapport officiel.
Le 13 mars, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'était défendu contre les soupçons qui pesaient sur son parti, affirmant que la formation n'a pas dissimulé des cas de coronavirus. Le 20 mars, le leader chiite a appelé à un renforcement des mesures pour limiter la propagation du coronavirus au Liban, affirmant que tous ses partisans faisant des aller-retours en Syrie sont testés.
Par ailleurs, le Premier ministre Hassane Diab a reçu jeudi les députés du groupe parlementaire du Hezbollah, Amine Cherri et Ibrahim Moussaoui. La question des Libanais se trouvant à l'étranger et souhaitant rentrer au pays a été abordée. "M.Diab a souligné qu’un comité interministériel a été formé pour cette raison et que le ministère des Affaires étrangères suit de près la situation des expatriés à travers les missions diplomatiques", rapporte un communiqué de la présidence du Conseil. Le dossier de la surpopulation carcérale a également été abordé et M. Diab a assuré qu’il suivra l’affaire avec la ministre de la Justice, Marie-Claude Najm.
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commentaires (18)
Le ministre des affaires étrangères n'a pas joint la réunion entre le premier ministre et la délégation du hezb!? Étrange je dirais!
Wlek Sanferlou
23 h 46, le 26 mars 2020