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À La Une - Economie

Le transport de marchandises touché mais pas coulé par le coronavirus

"En ces temps difficiles, la capacité du secteur à livrer des biens vitaux, notamment des fournitures médicales et des denrées alimentaires, sera essentielle pour répondre à cette pandémie et, à terme, la surmonter".

Des conteneurs à bord du navire "Benjamin Franklin", le 21 mars 2017 dans le port de Southampton, en Angleterre. Photo AFP / GLYN KIRK

Le secteur du transport maritime subit de plein fouet les conséquences de la pandémie de coronavirus qui complique l'acheminement des marchandises, ravivant même le spectre de pénuries, tempérées par un début de reprise chinoise.

"Les plaques tournantes du transport (maritime) sont touchées", a alerté jeudi Kitack Lim, secrétaire général de l'Organisation maritime internationale (OMI), dans une vidéo postée sur le site de l'organisation. "En ces temps difficiles, la capacité du secteur à livrer des biens vitaux, notamment des fournitures médicales et des denrées alimentaires, sera essentielle pour répondre à cette pandémie et, à terme, la surmonter", a-t-il poursuivi.

La marine marchande est en effet un maillon essentiel en amont de la chaîne d'approvisionnement de nombreux produits du quotidien vendus dans les supermarchés, pris d'assaut ces dernières semaines par des clients paniqués par la pandémie de Covid-19 et le confinement. Si les autorités françaises et américaines se veulent rassurantes sur le risque de pénurie, l'approvisionnement outre-Manche d'une majorité de distributeurs britanniques est perturbée, selon une étude du cabinet Retail Economics publiée en début de mois. "Nous avons besoin de votre aide. Nous demandons que chacun fasse attention à la manière dont il fait ses courses", ont écrit les principales enseignes du Royaume-Uni dans une lettre publiée par les quotidiens nationaux dimanche et lundi.


(Lire aussi : Coronavirus : au Liban, le secteur privé appelle le gouvernement à l’aide)


Respecter les quarantaines

"La situation est surtout problématique quand il s'agit d'accoster", a expliqué Guy Platten, secrétaire général de l'International chamber of shipping (ICS), interrogé par l'AFP, "les navires étant parfois contraints d'attendre 14 jours" pour respecter une quarantaine. C'est le cas par exemple dans les ports de l'Etat de Queensland, au nord-est de l'Australie, qui ont considérablement durci leurs règles pour tenter de freiner la propagation du covid-19. Dans le pire des cas, "les ports sont fermés et les navires s'en voient donc refuser l'entrée", a déploré M. Lim.

En revanche, le repli important du transport de passagers - les restrictions à la liberté de circulation concernent désormais plus d'un demi-milliard de personnes - encourage aussi certaines compagnies "à se concentrer dorénavant sur le transport de marchandises", a de son côté indiqué à l'AFP Jean-Marc Lacave, délégué général d'Armateurs de France. La société DFDS, très présente en mer du Nord, a dû par exemple stopper sa liaison de transports de passagers entre Oslo et Copenhague mais sa division logistique "continuera à servir ses clients comme aujourd'hui", indique-t-elle sur son site internet. Brittany Ferries, qui assure des liaisons trans-Manche mais aussi vers l'Irlande et l'Espagne, a indiqué mardi que ses navires ne transporteront concrètement plus que des marchandises à partir de dimanche, et jusqu'à nouvel ordre.


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Vents favorables

La Chine, berceau de la pandémie du nouveau coronavirus mais qui ne connaît plus de contamination locale sur son sol depuis jeudi, donne quant à elle des signes concrets de reprise économique et un bol d'air à certains armateurs. L'activité a ainsi repris à plus de 90% en dehors de la province du Hubei - la plus touchée par le virus -, a assuré mardi la puissante commission de planification.

"Après un ralentissement de six semaines, l'activité à l'export est en voie de retour à la normale avec un rebond des volumes et un probable effet de rattrapage pour reconstituer les stocks", constate ainsi l'armateur français CMA-CGM, selon une porte-parole du groupe contactée par l'AFP. "Depuis le début du mois de mars, les volumes en sortie d'Asie augmentent de 50% par semaine et une reprise à 100% est prévue à la fin du mois", a-t-elle ajouté.


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