Le président américain Donald Trump a exprimé jeudi sa reconnaissance envers le gouvernement libanais, après la libération lundi de l’ancien tortionnaire de la prison de Khiam, Amer Fakhoury, qui a finalement quitté le Liban vers les États-Unis, dans la matinée, à bord d'un hélicoptère américain ayant décollé de l'ambassade US à Beyrouth.
"Nous ramenons un citoyen américain à la maison. C'est une très, très grande nouvelle", a déclaré M. Trump au début d'un briefing consacré au coronavirus à la Maison Blanche. Le gouvernement libanais "a travaillé avec nous (...) Nous sommes très fiers pour sa famille qui est très heureuse", a-t-il ajouté.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a également réagi au retour de M. Fakhoury aux États-Unis, dont il possède la nationalité et où il vivait avant son arrestation. "Le citoyen américain Amer Fakhoury, détenu au Liban depuis septembre, rentre aux États-Unis où il retrouvera sa famille et recevra des soins médicaux d'urgence. Son retour est un soulagement pour ceux qui ont suivi l'affaire avec une profonde inquiétude. Nous sommes soulagés de pouvoir lui souhaiter la bienvenue chez lui", indique un communiqué du département d’État.
La sénatrice américaine Jeanne Shaheen qui s'est fortement mobilisée pour obtenir la libération de M. Fakhoury, était la première à avoir annoncé la nouvelle. "Chaque fois qu'un citoyen américain est détenu à tort par un gouvernement étranger, nous devons utiliser tous les moyens à notre disposition pour le libérer. Je suis très heureuse qu'Amer rentre enfin chez lui et retrouve sa famille. Aucune famille ne devrait avoir à vivre ce que la famille Fakhoury a vécu", avait-elle déclaré dans un communiqué. Fin février, l'élue démocrate avait annoncé avoir présenté un projet de loi bipartisan sur "la tolérance zéro pour les détentions illégales" prévoyant des sanctions contre les responsables libanais impliqués dans la détention ou l’arrestation de tout citoyen américain au Liban.
Dans la matinée, un hélicoptère de la marine américaine avait atterri à l'ambassade des États-Unis à Aoukar, au nord de Beyrouth, avant de redécoller quelques minutes plus tard avec à son bord Amer Fakhoury, malgré la décision mardi du juge des référés de Nabatiyé, Ahmad Mezher, interdisant à l'ancien prisonnier de quitter le Liban, et ce pendant deux mois, par toutes les voies maritimes, terrestres et aériennes, sur la base d’une plainte déposée par plusieurs anciens détenus de la prison de Khiam.
Lundi, le tribunal militaire avait abandonné les charges contre l'ancien responsable de l'ALS, estimant que les crimes de collaboration avec Israël et de torture de détenus dans la prison de Khiam sont frappés de prescription. Cette décision avait suscité de vives réactions auprès des anciens prisonniers de Khiam et de leur famille. Dans la journée, le groupe parlementaire du Hezbollah a réclamé que les juges qui ont pris cette décision "ayant cédé aux pressions de pays parrainant et soutenant les ennemis"' du Liban "rendent des comptes et soient jugés". "Ils auraient été plus dignes s'ils avaient démissionné", poursuit ce texte.
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commentaires (10)
Par exemple, le Mossad l aurait liquider…tot ou tard...
Jack Gardner
15 h 15, le 20 mars 2020