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Économie - Crise du dollar

Le taux de change parallèle a dépassé la barre des 2 600 livres pour un dollar

Un homme passant devant un bureau de change, le 1er octobre 2019 à Beyrouth. Joseph Eid/AFP

Le taux de change continue de grimper pour atteindre les 2 675 livres pour un dollar hier, alors que le taux officiel stabilisé par la Banque du Liban (BDL) en 1997 est toujours de 1 507,5 livres. Cette hausse est probablement liée à l’incertitude du marché alors que le gouvernement n’a toujours pas rendu sa décision de rembourser ou pas une série d’eurobonds d’une valeur de 1,2 milliard de dollars arrivant à échéance lundi

Par ailleurs, le taux de change pratiqué dans la zone franche de l’aéroport de Beyrouth a de nouveau été revu à la hausse. L’opérateur Phoenicia Aer Rianta Company (PAC), qui gère les boutiques hors taxes de l’aéroport de la capitale, a fixé hier le taux de change du dollar utilisé pour calculer le prix de vente de ses produits dans la monnaie locale à 2 300 livres libanaises. Il était passé à 2 100 le 19 février, à 1 950 le 10 janvier et à 1 750 le 19 décembre 2019.


(Repère : Le taux de change : comment ça marche ?)



Depuis la fin de l’été 2019, et face à un creusement continu de la balance des paiements (flux de biens, de services et de capitaux entre le pays et le reste du monde) que la BDL a dû couvrir en puisant dans ses réserves en devises, les banques ont vu leurs quotas journaliers de devises fournis par la BDL réduits. En conséquence, elles ont décidé de limiter fortement les retraits de dollars à travers les distributeurs automatiques et les guichets, entraînant l’apparition en septembre d’un taux de change parallèle. C’est la raison pour laquelle la BDL a introduit début octobre un mécanisme permettant aux importateurs de blé, de carburant et de médicaments de débloquer des dollars, soit avant le début du mouvement de contestation du 17 octobre 2019.

Sur le marché parallèle, le billet vert a fluctué autour des 1 600 livres pour un dollar durant les premières semaines de manifestations, pour ensuite dépasser la barre des 1 700 après la démission du gouvernement Saad Hariri III le 29 octobre, atteignant même 1 900 dans le nord du pays. Le taux de change parallèle s’est ensuite stabilisé à 1 600 vers début novembre, pour ensuite augmenter et atteindre les 2 300 LL le 28 novembre, date de paiement de 1,5 milliard de dollars d’eurobonds, plus 40 millions d’intérêts. La panique sur les marchés s’étant dissipée, le taux est progressivement redescendu autour de 2 000 vers début décembre, tombant même en-dessous de cette barre par moments. Mais à la fin de l’année 2019, le taux de change a de nouveau légèrement augmenté à 2 100, qui a accéléré avec l’assassinat du général iranien Kassem Soleimani, le 3 janvier. Il a atteint les 2 500 en réaction aux incertitudes liées aux relations tendues entre l’Iran et les États-Unis, et a ensuite diminué à partir du 13 janvier pour se stabiliser aux alentours de 2 200, porté par la diminution des tensions entre les deux puissances. Le 21 janvier, jour de la formation du nouveau gouvernement de Hassane Diab, un accord entre la BDL et les changeurs a permis de fixer un plafond à la variation du taux de change (à l’achat) de la livre libanaise par rapport au dollar à 2 000 livres. La valeur chez les changeurs étant fixée en fonction de l’offre et de la demande, cette décision a toutefois favorisé l’apparition d’un « marché noir ». Sur ce marché, le taux de change a alors commencé à augmenter vers début février, avec le vote de confiance au gouvernement, rejeté par la rue, pour se stabiliser autour des 2 500. Avant de dépasser, hier, les 2 600 LL.


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commentaires (2)

LSSSSOUSSS MEN HONE OU LSSSSOUSSS MEN HONIK ! ET LES CITOYENS SONT PRIS ENTRE LE MARTEAU ET L,ENCLUME DE TOUS CES ALIBABAS DE LA MALEDICTION QUI LES FRAPPE.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 10, le 05 mars 2020

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Commentaires (2)

  • LSSSSOUSSS MEN HONE OU LSSSSOUSSS MEN HONIK ! ET LES CITOYENS SONT PRIS ENTRE LE MARTEAU ET L,ENCLUME DE TOUS CES ALIBABAS DE LA MALEDICTION QUI LES FRAPPE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 10, le 05 mars 2020

  • L'entêtement du gouverneur de la banque centrale , malgré tout, à fixer le taux de change depuis des dizaines d'années,et en abusant pour celà ,et en puisant dans l'argent des banques qu'il était censé garder scrupuleusement, argent qui est celui des déposants aussi, cet entêtement, nous a amené au point tragique où l'on est actuellement. Pour rappel, feu Edmond Naïm, malgré une crise similaire dans les années quatre-vingt, a su intervenir intelligemment sur le marché des changes sans aboutir à une situation aussi dramatique.

    Esber

    13 h 38, le 05 mars 2020

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