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Les Bourses du Golfe s'enfoncent dans le rouge face au coronavirus

Photo AFP / YONHAP

Les Bourses du Golfe ont dégringolé dimanche, emboitant le pas aux principales places internationales qui ont connu la semaine dernière leur pire semaine depuis la crise de 2008, affolées par les conséquences déstabilisatrices du nouveau coronavirus sur l'économie mondiale.

Ouverts du dimanche au jeudi, les sept marchés de la région, ultradépendants du pétrole dont les prix ont fortement chuté la semaine dernière, se sont enfoncés dans le rouge. La Bourse de Riyad, la plus importante de la région, classée dans le top 10 des places boursières mondiales, perdait environ 3,5% à une heure de sa fermeture. Sa vedette, l'action du géant pétrolier saoudien Aramco a atteint en cours d'échange son plus bas depuis son introduction en Bourse début décembre, pour remonter légèrement ensuite à 32,55 riyals (environ 7,87 euros), soit 55 centimes de plus que son prix initial. 
Entreprise la plus rentable au monde et la plus grosse cotée en Bourse, Aramco pompe près de 10 millions de barils par jour, soit 10% de la demande mondiale qui subit déjà les conséquences de l'épidémie de Covid-19.
"Les valeurs boursières du CCG (Conseil de coopération du Golfe) se sont effondrées face à la propagation de la panique liée au nouveau coronavirus dans la région", a expliqué à l'AFP M. R. Raghu, analyste au Kuwait Financial Centre.
"Les prévisions initiales concernant un scénario de confinement de l'épidémie en Chine ne se sont pas concrétisées, de nouveaux cas continuant d'être recensés à l'international", a ajouté l'analyste.

Pertes de revenus
L'épidémie s'approche des 3.000 morts pour plus de 86.000 cas dans une soixantaine de pays --dont près de 80.000 cas pour 2.870 décès en Chine, où l'activité économique est largement paralysée depuis fin janvier par les mesures contre la contagion. 
La Chine absorbe en temps normal un cinquième de la production pétrolière des six nations du Golfe où au moins 115 cas de nouveau coronavirus ont été détectés, pour la plupart des personnes revenant de pèlerinage en Iran, pays particulièrement touché par l'épidémie au Moyen-Orient avec 54 décès dus à la maladie. 
La plupart des pays du Golfe ont annoncé des mesures pour empêcher la propagation du virus. 
L'Arabie saoudite, qui n'a annoncé aucun cas d'infection, a interdit vendredi aux ressortissants des pays du CCG d'entrer dans ses villes saintes, La Mecque et Médine.
Le royaume avait déjà annoncé jeudi la suspension "temporaire" de l'entrée des pèlerins se rendant à La Mecque pour réaliser la "Omra", le petit pèlerinage, une décision d'une ampleur sans précédent qui risque de priver l'Arabie saoudite d'importants revenus. La question se pose désormais quant à la tenue du hajj, le grand pèlerinage, un des cinq piliers de l'islam, prévu entre fin juillet et début août cette année.
L'Arabie saoudite doit aussi accueillir le sommet des dirigeants du G20 en novembre et de nombreuses réunions préparatoires doivent avoir lieu d'ici là dans le royaume. 

"Importance capitale"
La place boursière du Koweït a rapidement suspendu ses échanges après avoir perdu 10% à la suite de l'annonce dimanche matin d'un nouveau cas de la maladie Covid-19 dans le pays, portant le nombre total de personnes infectées dans le pays à 46, le plus élevé du Golfe. 
En raison de jours fériés, la Bourse du Koweït n'avait ouvert que dimanche et lundi la semaine dernière. 
Dans le Golfe, les échanges doivent être suspendus en cas de baisse de 10% ou de hausse de plus de 15%. 
Aux Emirats arabes unis, où 21 cas ont été recensés, la Bourse d'Abou Dhabi a perdu 3,6% tandis que sa voisine à Dubaï a chuté de 4,5%.
Dubaï, économie la plus diversifiée du Golfe, doit accueillir la prochaine Exposition universelle à partir d'octobre. 
"La sécurité des visiteurs est d'une importance capitale pour nous et nous travaillons étroitement avec le ministère de la Santé des Emirats (...) Nous continueront de suivre de près l'évolution de la situation", a déclaré un porte-parole de l'Expo 2020 Dubaï.
Quelque 41 cas de nouveau coronavirus ont été recensés à Bahreïn, où la Bourse a perdu 3,4%. 
La place de Mascate, capitale d'Oman où six cas ont été recensés, a elle reculé de 1,2%.
La Bourse du Qatar était fermée en raison d'un jour férié pour les institutions financières. 
Les économies du Golfe souffraient déjà de la baisse des prix du pétrole à laquelle elles tentent de faire face en réduisant leur production et en se diversifiant. 
La semaine dernière, le baril de référence aux Etats-Unis, le WTI, a perdu 16,1%, s'établissant vendredi à 44,76 dollars tandis qu'à Londres, le baril de Brent chutait de 13,6%, finissant la semaine à peine au dessus de la barre critique des 50 dollars.

Les Bourses du Golfe ont dégringolé dimanche, emboitant le pas aux principales places internationales qui ont connu la semaine dernière leur pire semaine depuis la crise de 2008, affolées par les conséquences déstabilisatrices du nouveau coronavirus sur l'économie mondiale.Ouverts du dimanche au jeudi, les sept marchés de la région, ultradépendants du pétrole dont les prix ont...