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Politique - Diplomatie

Hassane Diab peine à rallier les partenaires arabes

« C’est sur injonction américaine que les pays du Golfe se montrent si réticents à coopérer avec le nouveau chef du gouvernement », estime un expert.

La Ligue arabe, réunie en son siège au Caire, le 28 janvier 2020. Photo d’archives AFP

À la veille d’échéances financières pressantes auxquelles est confronté le Liban, dont le remboursement des 1,2 milliard de dollars d’eurobonds d’ici à mars, aucun signe positif n’est apparu pour l’heure en provenance des pays du Golfe qui dénoterait une volonté de soutenir le nouveau gouvernement, lequel tente par tous les moyens de regagner leur confiance.

Bien qu’ayant annoncé avec assurance que sa première tournée à l’étranger s’effectuera auprès des pays du Golfe, le Premier ministre Hassane Diab, dont le gouvernement venait d’obtenir la confiance du Parlement, peine encore à décrocher des rendez-vous dans cette partie du monde.

D’ailleurs, le nouveau cabinet n’a pas suscité comme espéré l’enthousiasme auprès des puissances étrangères, pays du Golfe et Arabie saoudite en tête, qui observent depuis un silence radio. Aucun mot d’encouragement, pas même une félicitation officielle à l’issue d’un vote de confiance obtenu à l’arraché alors que la rue grondait.

Bien avant la formation du gouvernement, l’Arabie saoudite avait boycotté la réunion du Groupe de soutien au Liban qui s’était tenue à Paris le 11 décembre dernier, un signe avant-précurseur de l’attitude de Riyad à l’égard du changement du paysage politique libanais.

Selon un diplomate occidental, « l’Arabie n’est pas dans de bonnes dispositions pour aider le Liban », même si les Libanais continuent de « parier sur sa capacité à convaincre un certain nombre de partenaires habituels, dont les pays du Golfe ».

Une réticence qu’une source ministérielle a indirectement confirmée en affirmant hier à L’Orient-Le Jour que Hassane Diab « n’a pas réussi à ce jour à décrocher des rendez-vous » auprès de ses interlocuteurs arabes, confiant que cette question « est en tête de ses priorités ».


(Lire aussi : Des chiffres et des lettres, l'éditorial de Issa GORAIEB)


Préjudice

Le nouveau chef du gouvernement, qui avait espéré susciter l’intérêt des pays du Golfe, notamment par une déclaration ministérielle qui a mis l’accent sur le principe de distanciation par rapport aux crises régionales, n’a vraisemblablement pas gagné son pari. De multiples efforts avaient pourtant été déployés au niveau de la rhétorique pour rassurer les pays de la région, entre autres, par le biais d’un engagement du gouvernement à « rester à l’écart des politiques susceptibles de porter atteinte aux relations arabes ».

C’est dans cette optique qu’il faudrait interpréter le discours au ton mesuré en direction des pays arabes du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dimanche dernier. Le chef du parti chiite a insisté sur la nécessité de séparer « les problèmes économiques et financiers des divisions politiques », exhortant les Libanais à ne pas qualifier le gouvernement de Hassane Diab de « cabinet du Hezbollah » car, a-t-il dit, cela « porte préjudice au Liban ». Et de souligner un peu plus loin la nécessité de rétablir ses relations avec le monde arabe.

Un discours qui en dit long sur la volonté du parti de ne pas assumer la responsabilité de la détérioration des relations entre le Liban et les pays de la région.

Dans certains milieux du 14 Mars, on explique la froideur des pays du Golfe par une attitude d’attentisme destinée à tester la nouvelle équipe et ses orientations.

Connu pour ses relations étroites avec les hautes sphères saoudiennes, Farès Souhaid affirme que Riyad compte avoir jusqu’à nouvel ordre la même attitude à l’égard du gouvernement de Hassane Diab que celle affichée à l’égard du gouvernement Mikati en 2010, « qui n’avait pas été reçu par les responsables saoudiens lors de sa visite à La Mecque », dit-il.

Selon lui, le nouveau chef du gouvernement a tout intérêt à changer cette donne et à restaurer la confiance en renversant la vapeur. Or, constate M. Souhaid, « les Iraniens ne l’aident pas, et encore moins le Hezbollah dont le chef s’en est pris à l’Arabie saoudite dans un discours prononcé 24 heures avant que le président du Parlement iranien, Ali Larijani, ne débarque au Liban pour lancer autant de messages signifiant que le Liban est toujours sous le parapluie iranien ».

Un avis que conteste largement une source proche des milieux du Hezbollah, qui estime que le détour par Beyrouth du responsable iranien, qui n’était qu’une « simple visite d’adieu ponctuée de déclarations d’ordre général, a été artificiellement amplifiée ». « Il serait injuste de faire assumer à Hassane Diab les conséquences d’une visite non officielle. M. Larijani, qui se retire bientôt de la vie politique, n’a plus aucune influence sur les cercles de prise de décision en Iran. » D’ailleurs, poursuit la source, « ce n’est pas Hassane Diab qui pose problème pour les pays arabes et le Golfe, mais plutôt le président Michel Aoun et son gendre, le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil ». Il avance pour preuve la désaffection dont font preuve les pays de la région depuis « pratiquement le début du sexennat ».


(Lire aussi : L’Iran sous sanctions se dit prêt à aider le Liban)


Pour de nombreux analystes, le désintérêt manifesté par le monde arabe est à rechercher du côté des États-Unis qui n’ont toujours pas donné le feu vert aux pays du Golfe pour une normalisation de leur relation avec le Liban. C’est donc à Washington et nulle part ailleurs qu’il faudra rechercher une solution à l’impasse.

Selon le politologue Karim Bitar, « c’est sur injonction américaine que les pays du Golfe se montrent aussi réticents a coopérer avec Hassane Diab. Cela s’inscrit dans le cadre de la stratégie américaine de pression maximale à l’encontre de Téhéran et d’une décision d’isoler ce gouvernement considéré comme trop proche de l’axe iranien ».

M. Bitar établit à son tour un parallélisme avec le gouvernement Mikati qui, toutefois, n’avait pas été victime, selon lui, « d’un pareil ostracisme de la part de l’Arabie saoudite qui lui avait plutôt accordé un feu orange ». Ce n’est pas le cas avec Hassane Diab qui aujourd’hui est victime de « mesures vexatoires, voire humiliantes », ajoute-t-il.

Or, conclut Karim Bitar, cette décision américaine de « maintenir des pressions très étroites sur le système financier libanais est contre-productive car elle risque de faire plus de mal à l’économie libanaise et au citoyen ordinaire qu’au Hezbollah, qui se place en dehors du cadre du système bancaire local puisqu’il a ses propres réseaux parallèles ».



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commentaires (19)

bah il peine déjà à rallier la plupart des libanais. Il n'a rallié que la classe politique ( rejettée par l'ensemble du peuple). Bon courage en tout cas.

LE FRANCOPHONE

01 h 20, le 20 février 2020

Tous les commentaires

Commentaires (19)

  • bah il peine déjà à rallier la plupart des libanais. Il n'a rallié que la classe politique ( rejettée par l'ensemble du peuple). Bon courage en tout cas.

    LE FRANCOPHONE

    01 h 20, le 20 février 2020

  • Ce qui était surprenant était l’appui de l’Arabie pendant des années alors que certains dirigeants se faisaient un devoir de l’insulter quotidiennement. Maintenant les choses sont rentrées dans l’ordre, que l’Iran et la Syrie aident le Liban financièrement puisqu’ils prétendent le garder dans leur giron. Ce que je crains sérieusement est une escalation de la part des pays du Golfe qui mettraient à la porte les dizaines de milliers de Libanais y travaillant. Imaginez alors l’impact économique. Et qu’on nous dise pas que le “parti de la résistance” va nous rendre notre dignité. Qu’il nous aide à garder la valeur de la livre s’il est seulement capable. Et de grâce que le CPL se réveille et sache où veulent aller les chrétiens du Liban. Tenez-le vous pour dit, ce n’est pas avec l’Iran.

    Michael

    22 h 10, le 19 février 2020

  • On a le beau role de pouvoir critiquer les USA, et de les accuser de complot et de mystification. Les USA ont ete tres patient avec le Liban, alors que la crise économique avait été prédite depuis au moins 3 ans. Mais on a fait la sourde oreille. Attitude libanaise typique."Le miracle libanais", qu'on n'a jamais voulu savoir comment et pourquoi. .On n'arrive pas a comprendre que les valeurs libanaises ne chevauchent pas sur les valeurs américaines, tel qu'il a ete prouve brillamment par notre ancien ministre de AE en déclarant qu'il avait été invite au sommet financier par un supporter. L'intelligence est de ne pas critiquer gratuitement, mais de chercher a comprendre.

    SATURNE

    16 h 59, le 19 février 2020

  • Le chef de notre Etat est arrivé à un carrefour avec plusieurs indicateurs de directions...mais il n'arrive plus à les lire, ni comprendre ce qu'ils signifient et où il doit aller. En plus il est victime (consentante) d'un GPS qui ne lui indique qu'une seule direction: la prochaine présidentielle qu'il s'est mis en tête de gagner à n'importe quel prix, même la fin de tout... Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 58, le 19 février 2020

  • L'usage du verbe "Rallier" ici n'est pas parfaitement juste car selon le dictionnaire: "Regrouper des personnes dispersées" ou "Unir pour une cause commune". Les arabes nous retournent dessus dessous, de temps en temps, pour vérifier si on était toujours avec eux.

    Shou fi

    16 h 20, le 19 février 2020

  • Qui est responsable de la désertification des touristes du pays du golfe qui investissaient massivement au Liban et qui dépensaient sans calcul durant leur séjour au Liban? N'est ce pas le Hezbollah? Quel sacré culot de demander à séparer les problèmes économiques, dont il est grandement responsable, des problèmes politiques dont il est l'acteur et le décideur. Le Hezbollah est responsable des maux des libanais, c'est donc à lui d'aller quémander auprès des iraniens.

    Citoyen

    15 h 17, le 19 février 2020

  • la verite est que meme Nasrallah appellee aujourdh;ui ses ennemis a s'allier au gouvernement pour sauver son empire CESSONS DE PENSER COMPLOT AMERICAIN OU ISRAELIEN LES POLITICIENS ONT EU DEPUIS 2018 LE DEVOIR DE FAIRE DES REFORMES APRES CEDRE POUR SORTIR LE PAYS DE L'IMPASSE FINANCIERE OU IL SE TROUVAIT RIEN TROIS FOIS RIEN N'A ETE FAIT SAUF GRAPPILLER ENCORE PLUS D'ARGENT POUR NOS LEADERS ET VOUS VOULEZ QUE CE GOUVERNEMENT FASSE DES MIRACLES EN TROIS SEMAINES? MEME NASRALLAH N'A PAS PU EN FIN DE DISCOURS DE LANCER UNE POINTE A L'ARABIE SEOUDITE ALORS QUE LE LIBAN ESSAIE D'AVOIR UNE AIDE DE CE PAYS MEME BERRY A ETE ASSEZ MAL AVISE ( pour rester poli ) D'INVITER UN LEADER IRANIEN COMME PREMIER VISITEUR AU LIBAN APRES LA FORMATION DU GOUVERNEMENT VOILA LES GENS QUI DIRIGENT LE LIBAN AUJOURDH'UI AVEC EN PLUS UN BASSIL QUI N'EN FINI PAS DE DIRE QU'IL A TOUT VOULU FAIRE MAIS A ETE EMPECHE PAR D'AUTRES MAINTENANT QUE LES AUTRES N'EXISTENT PLUS POLITIQUEMENT , VOYONS LE RESULTAT CAR LE PREMIER GESTE,LA CONSTRUCTION A NAHR EL KALB, EST UNE GAFFE MONUMENTALE CE TRIO PLUS QUELQUES AGRIPEURS DE POSTES EST DEJA DIVISE SUR L'ELECTRICITE QUE BERRY VEUT FAIRE CONTROLER LES COMPTES CAR 40 MILLIARS EVAPORES , C'EST QUAND MEME BEAUCOUP ALLEZ MESSIEURS DU GOUVERNEMENT FAITES QUELQUES CHOSES DE BIEN POUR LE PAYS AVANT QUE VOUS SOYEZ RELEGUE DANS L'HISTOIRE POUR LA FAILLITTE DU PAYS

    LA VERITE

    14 h 44, le 19 février 2020

  • Les esprits s'échauffent pour pas grand chose . Si les arabes du golfe PERSIQUE ne répondent pas au nouveau cabinet Diab à cause d'une injonction yanky (usurpatrice en sous main ) , alors laissons les alliés du bloc de la résistance régler ça avec les yanky et les usurpateurs . La Syrie est sur le point de réintégrer la ligue (stérile) arabe après un échec constaté de 9 ans d'un complot foireux , s'il faut attendre , les résistants le pourront. Il a fallu 20 ans au pays usurpateur pour comprendre qu'il devait dégager du sud Liban, il a fini par dégager .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 14, le 19 février 2020

  • Trump n'est pas très intelligent il ouvre les portes des Ayattollah sur le Liban au lieu de l'aider de s'en sortir du joug iranien

    Eleni Caridopoulou

    10 h 48, le 19 février 2020

  • Puisque Aoun' le CPL, Berry, HB et cie ont concocté ce gouvernement à leur image et dans leur seul intérêt, qu'ils assument leur choix. Ils se croient tellement forts d'imposer au peuple libanais et aux pays aidants leurs combines et leurs complots qu'ils se retrouvent dos au mur et lâchés par tout le monde. C'est le prix à payer de vouloir jouer dans la cour des grands lorsqu'on est minuscule et de se mesurer aux grandes puissances alors qu'on est un tout petit pays qui ne représente qu'un quartier de n'importe quelle nation qui s'époumone à donner des conseils aux dirigeants libanais qu'ils balayent d'un revers de la main et agissent à leur guise et ont le culot de venir pleurnicher et quémander leur pardon et leur argent tout en leur montrant le plus grand mépris. Personne n'est dupe et le temps est venu pour leur rendre leur politesse. Malheureusement dans tous les cas de figures c'est le peuple libanais qui paie leurs erreurs et leur arrogance mal placée. Après l'avoir mis dans une situation embarrassante vis à vis de tous les pays amis de notre nation, il se retrouve détroussé, humilié et sous une tutelle qu'il rejette mais qui continue de subir à cause de nos politiciens vendus mais contents de leurs titres pompants, leurs appartements luxueux et leurs comptes en banque...

    Sissi zayyat

    10 h 42, le 19 février 2020

  • Les libanais doivent prendre la tete dune croisade et chasser du Liban ce groupe para militaire iranien....il en va de la survie du pays.

    HABIBI FRANCAIS

    10 h 24, le 19 février 2020

  • aucun changement d'attitude meme minime de la part des libanais a leur egard ou mieux encore questions reformes qui pousserait arabes ou autres a venir a notre aide, de plus, les iraniens qui les narguent ouvertement . pour finir un gouv qui sonne faux,qui commence-la ou on l'attendait des sa formation - a montrer les fissures habituelles.

    Gaby SIOUFI

    10 h 16, le 19 février 2020

  • Le Hezbollah prend les occidentaux et les Arabes pour des imbéciles! Ils les insultent, les menacent, les maltraites et s'attends a ce qu'ils leur viennent en aide? Il est sérieux le Hassouna? Il est impossible de distinguer et séparer le politique de l’économie, ces deux domaines vont de paire. Les guerres se font et se défont pour des raisons politico-économiques. Le Liban est, comme Chypre, Israël et l'Egypte les futures fournisseurs d’énergie gazière et pétrolifère du monde. Vous pensez qu'ils accepteront de laisser cette manne entre les mains de l'Iran? Hassan Diab a fait une erreur d’appréciation et tout ce qu'il réussira c'est d’être appelé a vie "Son excellence le ministre". Il ne pourra réussir que si le Hezbollah remet ses armes a l’armée, et les points de passage de l’aéroport, du port et des frontières a l’état. Les USA et la France ont déjà massé leurs marines et troupes dans la région. La GB y est déjà, a travers ses bases a Chypre. La guerre est malheureusement a nos portes... Le Liban ne recevra pas un centime tant que ce gouvernement existera. Il a échoué avant même d’avoir été formé.

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 04, le 19 février 2020

  • C’est aussi la faute de blanche neige et du père Noel.... non mais sans blague, on dirait un enfant de 5 ans qui a fait une bêtise. C’est pas moi madame, c’est l’autre!

    Bachir Karim

    10 h 03, le 19 février 2020

  • CE N,EST PAS SUR INJONCTION AMERICAINE. LES ARABES NE COOPERENT ET NE COOPERERONT PAS A CAUSE DU HEZBOLLAH. FAUT ETRE FRANC ET CLAIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 29, le 19 février 2020

  • Tout le pays est otage. L’otage financier d’un pouvoir aux couleurs jaunes qui veut se montrer vêtu de blanc...

    LeRougeEtLeNoir

    08 h 37, le 19 février 2020

  • Et vous pensez qu’en imposant le fait accompli, et disant voilà, je suis là, in nouveau visage du Liban , donnez-moi ma chance, les portes vont s’ouvrir?? Arrêtez de vous moquer du monde , et de raconter des histoires. Le Liban doit choisir son camp: Être ou ne pas Être. Voilà. Point final. L’ère des masques est tombée.

    LeRougeEtLeNoir

    08 h 25, le 19 février 2020

  • Ce qui "porte préjudice au Liban", ce n'est pas que le gouvernement soit appelé "cabinet du Hezbollah", mais qu'il le soit réellement! Si les princes qui nous gouvernent avaient vraiment voulu sauver le Liban, ils y auraient pensé avant. Encore une preuve que c'est le cadet de leurs soucis.

    Yves Prevost

    07 h 03, le 19 février 2020

  • "... C’est donc à Washington et nulle part ailleurs qu’il faudra rechercher une solution à l’impasse. ..." Autant dire Tel-Aviv...

    Gros Gnon

    02 h 12, le 19 février 2020

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