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À La Une - crise

"Il n'y a plus de temps à perdre" : la directrice du FMI exhorte le Liban à lancer des réformes

Le pays du Cèdre "doit désormais prendre des décisions stratégiques importantes après avoir retardé pendant longtemps des réformes essentielles", estime Kristalina Georgieva dans un entretien sur la chaîne CNBC. 

La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, lors d'un événement à la Banque mondiale, à Washington, le 10 février 2020. Photo AFP / Brendan Smialowski

La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a commenté vendredi l'envoi à l'institution d'une demande officielle d'aide technique de la part du Liban, estimant que les autorités libanaises ne doivent "plus perdre de temps pour régler des problèmes qui ont été ignorés pendant beaucoup trop longtemps".

"Le Liban doit désormais prendre des décisions stratégiques importantes après avoir retardé pendant longtemps des réformes essentielles", a déclaré Mme Georgieva, au cours d'un entretien avec la journaliste Hadley Gamble de la chaîne américain CNBC, lors de la Conférence internationale de Munich sur la sécurité. Le gouvernement libanais doit dès lors "montrer qu'il est capable d'engager des réformes. C'est extrêmement important", a ajouté la directrice du FMI. "Le pays est dans une situation critique et il n'y a pas de temps à perdre pour régler des problèmes qui ont été ignorés pendant beaucoup trop longtemps", a-t-elle déclaré. "Nous allons envoyer une équipe technique et, sur base du travail mené, nous pourrons juger au mieux de la situation". 

La haute responsable a encore estimé que le soutien d'organisations comme le FMI, mais aussi d'autres pays, était "très important". "Ces relations ne sont pas juste importantes pour que Beyrouth puisse obtenir des aides financières, mais aussi pour que le pays puisse être considéré comme capable d'inverser une situation qui est très mauvaise et compliquée", a-t-elle ajouté. 

Le Liban, qui est en proie à la pire crise économique depuis la guerre civile (1975-1990), croule sous une dette d'environ 92 milliards de dollars, soit plus de 150% de son Produit intérieur brut, l'un des ratios les plus élevés mondialement. En mars, il doit rembourser 1,2 milliard de dollars d'eurobonds- des obligations émises en dollars- arrivant à échéance. Mais les avis divergent sur le bien-fondé du paiement ou non de cette tranche. Certains milieux prônent de négocier dès à présent avec les créanciers de l’État une restructuration de la dette. Le cabinet s'est donné deux semaines pour décider de la marche à suivre. Signe de l’urgence, le gouvernement a officiellement adressé mercredi une demande au FMI pour une assistance technique. Les experts du FMI sont attendus dans les prochains jours pour présenter au Liban un plan économique, monétaire et financier global pour gérer la crise.



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La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a commenté vendredi l'envoi à l'institution d'une demande officielle d'aide technique de la part du Liban, estimant que les autorités libanaises ne doivent "plus perdre de temps pour régler des problèmes qui ont été ignorés pendant beaucoup trop longtemps". "Le Liban doit désormais prendre des décisions...

commentaires (5)

D'après ce que j'ai lu sur le sujet, le FMI ne va pas spécifiquement conseiller notre pays sur cette échéance d'USD 1,2 M de mars 2020. A signaler que le total à payer en service de dettes et en remboursement pour 2020 d'élève à $ 5,7 M, ce que le gouvernement ne possède pas. Le choix de payer ou pas est pertinent quand l'argent est dans la poche du débiteur. Or, il s'agit de choisir ici entre payer de l'argent des déposants des banques ou pas. Les Fonds d'investissement et surtout les banques qui ont pris des risques les assument, ça s'appellent le "capitalisme". Il n'y a même pas lieu de faire un débat là-dessus. Il faut tenir compte aussi du risque d'émeutes....à Dieu ne plaise bien sûr. Par ailleurs dans une telle situation, en cas de paiement, l'Etat n'aurait pas respecté son devoir du traitement égalitaire des créanciers, sachant à l'avance qu'il n'arrivera pas à payer les futures échéances.

Shou fi

21 h 30, le 15 février 2020

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Commentaires (5)

  • D'après ce que j'ai lu sur le sujet, le FMI ne va pas spécifiquement conseiller notre pays sur cette échéance d'USD 1,2 M de mars 2020. A signaler que le total à payer en service de dettes et en remboursement pour 2020 d'élève à $ 5,7 M, ce que le gouvernement ne possède pas. Le choix de payer ou pas est pertinent quand l'argent est dans la poche du débiteur. Or, il s'agit de choisir ici entre payer de l'argent des déposants des banques ou pas. Les Fonds d'investissement et surtout les banques qui ont pris des risques les assument, ça s'appellent le "capitalisme". Il n'y a même pas lieu de faire un débat là-dessus. Il faut tenir compte aussi du risque d'émeutes....à Dieu ne plaise bien sûr. Par ailleurs dans une telle situation, en cas de paiement, l'Etat n'aurait pas respecté son devoir du traitement égalitaire des créanciers, sachant à l'avance qu'il n'arrivera pas à payer les futures échéances.

    Shou fi

    21 h 30, le 15 février 2020

  • Il faut faire très attention concernant la tentation du non remboursement de la dette externe et par conséquent de recourir immédiatement et avec urgence à des négociations avec les créanciers pour rééchelonner cette dette. Et mettre à contribution nos amis à travers le monde. La dette interne qui représente la grande majorité de la dette est un problème qui devrait être résolu avec les banques libanaises. Par contre Le Liban sera lourdement pénalisé s’il n’honore pas ses engagements envers les créanciers internationaux ; non seulement sa réputation sera durablement entachée et très dure à redorer, il subira irrémédiablement une immense détérioration des conditions de ses futurs emprunts et même ceux de notre secteur privé, au moment où il veut recourir à un programme comme CEDRE ou d’autres programmes de développement, et sa vie économique avec le monde sera impossible ; un défaut de paiement déteindra sur tous les domaines économiques et financiers. Comment voulez-vous qu’un futur créancier puisse avoir confiance en notre pays alors que politiquement il est en désarroi, économiquement en naufrage, et financièrement en défaut !!!! Il est impératif d’avoir un grand sursaut national pour redonner la confiance au monde externe pour le pousser à nous aider en lui démontrant que nous voulons coûte que coûte faire face à nos engagements. Ne donnez pas le coup de grâce à l’avenir de notre pays.

    Joseph Zoghbi

    20 h 17, le 15 février 2020

  • D'accord , d'accord , du calme du calme, ils viennet de s'installer apres le vote de confiance , et ils ne sont pas en train de dormir ....Du calme , ne vous stressez pas tellement !

    Chucri Abboud

    14 h 10, le 15 février 2020

  • Là où le FMI passe la pauvreté s'installe. Demandez au grecs, argentins, etc. ce qu'ils en pensent !

    Shou fi

    12 h 50, le 15 février 2020

  • FMI = NOUVELLES TAXES. AUGMENTATION DE LA TVA. ET UN TAS DE MESURES ANTI POPULAIRE. ILS FONT PAYER AU COMMUN DU PEUPLE LES RAZIAS COMMISES PAR LES ALIBABAS QUI L,ECHAPPENT BELLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 16, le 15 février 2020

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