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Syrie : l'UE met en garde contre un affrontement entre forces turques et russes


Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, s'adressant au Parlement européen, à Strasbourg, en France, le 11 février 2020. Photo REUTERS/Vincent Kessler

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a mis en garde contre un affrontement entre forces turques et russes en Syrie et a pressé les Européens de se doter de moyens pour peser sur le règlement du conflit.

"Nous assistons à des affrontements entre le régime syrien et les forces turques, sans compter le risque de voir les militaires turcs et russes s'affronter", a-t-il souligné lors d'un discours mardi soir au Parlement européen dont le texte a été publié mercredi par ses services. "Ces tensions pourraient à leur tour déclencher un conflit régional plus large", a-t-il averti. "Le cessez-le-feu convenu entre Ankara et Moscou doit être appliqué", a-t-il plaidé.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé mercredi de frapper le régime syrien "partout" en cas de nouvelles attaques contre ses forces et a accusé la Russie prendre part au "massacre" de civils dans le nord-ouest du pays.

Josep Borrell doit participer mercredi soir à une réunion des ministres de la Défense de l'OTAN au siège de l'Alliance à Bruxelles. La Turquie est membre de l'OTAN et ses actions en Syrie et en Libye gênent nombre de ses partenaires.

L'incapacité de l'UE à peser dans la crise syrienne provoque un "sentiment de frustration" car "l'Union européenne est impuissante", a déclaré Josep Borrell devant les élus européens. "Peu importe ce que nous disons, +ils devraient s'arrêter, ils devraient, ils devraient, il faut, il faut, il faut+. Oui, mais avec quel levier, avec quelle force, avec quelle capacité pouvons-nous agir sur les acteurs ?", a-t-il souligné. "Nous avons passé de nombreuses années à dire qu'il n'y avait pas de solution militaire au conflit en Syrie et en fin de compte, il y a eu une solution militaire. Il y en a, par qui ? Par ceux qui sont capables d'utiliser la force militaire", a-t-il regretté.

"L'Europe n'est pas dans cette situation. Nous continuerons donc à exhorter chacun à cesser les attaques contre la population civile, à cesser d'empêcher l'accès humanitaire (...). Mais nous savons tous qu'il s'agit d'une déclaration de principe qui n'est pas soutenue par une force coercitive pour en faire une réalité", a-t-il déploré. "Si nous voulons vraiment être un acteur géopolitique, nous devons agir et avoir les moyens de le faire. Sinon, nous continuerons à tenir des sessions parlementaires comme celle-ci afin de continuer à dire "il faut, il faut, il faut", a-t-il averti.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a mis en garde contre un affrontement entre forces turques et russes en Syrie et a pressé les Européens de se doter de moyens pour peser sur le règlement du conflit.
"Nous assistons à des affrontements entre le régime syrien et les forces turques, sans compter le risque de voir les militaires turcs et russes s'affronter", a-t-il souligné...