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À La Une - Liban

"Assurez une vie digne aux Libanais ou démissionnez", lance l’archevêque de Beyrouth aux responsables

Devant Michel Aoun, Nabih Berry et Hassane Diab, le prélat maronite Boulos Abdel Sater appelle à "travailler jour et nuit avec les vrais révolutionnaires".

Le président du Parlement, Nabih Berry, le chef de l'Etat, Michel Aoun et le Premier ministre Hassane Diab, en l'église Saint-Maron à Beyrouth, le 9 février 2020. Photo Dalati et Nohra

L’archevêque maronite de Beyrouth, Boulos Abdel Sater, a sommé dimanche les responsables officiels à "assurer une vie digne aux Libanais" alors que le Liban, secoué depuis près de quatre mois par un mouvement de contestation contre la classe dirigeante, traverse sa plus grave crise économique depuis 30 ans.

"Chers responsables, rappelez-vous que le pouvoir a pour mission de servir", a déclaré Mgr Abdel Sater dans une homélie prononcée à l'occasion de la Saint-Maron devant le président Michel Aoun, le président du Parlement Nabih Berry et le Premier ministre Hassane Diab et de nombreux ambassadeurs étrangers. "Nous sommes fatigués des polémiques. Nous sommes inquiets pour l'avenir de nos enfants. Nous voulons que des initiatives qui rendent l'espoir, qui rassemblement et construisent soient prises", a-t-il ajouté.

"Les dizaines de milliers de Libanais qui vous ont élus ne méritent-ils pas que vous amélioriez les comportements politiques, économiques et financiers, que vous travailliez jour et nuit avec les vrais révolutionnaires pour trouver ce qui assure à chaque citoyen une vie digne et décente ?", s'est-il interrogé. "A défaut, la démission est plus honorable", lance le prélat, dénonçant "ceux qui, dans leurs discours, encouragent l'intolérance et la division et considèrent le pays comme leur propriété".

Demandant aux responsables ce qu'ils attendent pour agir, Mgr Abdel Sater a ajouté : "Le vrai leader est celui qui a choisi de rester sur sa terre en ces temps difficiles, avec les siens jusqu'au martyre. Le leader national est celui qui résiste à l'implantation et la naturalisation afin de préserver l'image du Liban-message", a ajouté l'archevêque maronite de Beyrouth



(Lire aussi : Sous la pluie et malgré le froid, les contestataires dans la rue contre le gouvernement Diab)



"Une torche"
De son côté, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, qui se trouve à Rome, a exhorté le mouvement de contestation à rester "une torche éclairant la conscience des responsables".

Le pays connaît une importante crise de liquidités depuis plusieurs mois. En raison de cette crise, le taux de change de la livre libanaise face au dollar a grimpé en flèche auprès des changeurs. Face à cette crise, les banques du pays ont imposé une série de restrictions à leurs clients et le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, cherche à réglementer ces restrictions. Cette détérioration économique s'est également traduite ces derniers mois par des licenciements en masse.

Mardi et mercredi, les députés libanais débattront de la teneur de la déclaration ministérielle approuvée jeudi par le cabinet afin d'obtenir la confiance du Parlement. Les manifestants prévoient de se rassembler près du Parlement dès 7h du matin mardi, afin de tenter de barrer la route aux députés. Des affrontements sont à craindre, et les forces de l'ordre devraient se déployer en masse et barricader les entrées du centre-ville.

Plusieurs formations politiques ont annoncé au cours des derniers jours qu'ils ne voteront pas en faveur du gouvernement, notamment le Courant du Futur (de l'ancien chef de l'Exécutif Saad Hariri), les Forces libanaises (du leader chrétien Samir Geagea) et le Parti socialiste progressiste (du chef druze Walid Joumblatt).



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L’archevêque maronite de Beyrouth, Boulos Abdel Sater, a sommé dimanche les responsables officiels à "assurer une vie digne aux Libanais" alors que le Liban, secoué depuis près de quatre mois par un mouvement de contestation contre la classe dirigeante, traverse sa plus grave crise économique depuis 30 ans."Chers responsables, rappelez-vous que le pouvoir a pour mission de servir", a...

commentaires (23)

Que dire de mieux ? Juste esperer qu,ils suivent la MENACE sous entendue et qu,ils s,en aillent, evitant ainsi plus de ruines a la nation

Gaby SIOUFI

16 h 34, le 10 février 2020

Tous les commentaires

Commentaires (23)

  • Que dire de mieux ? Juste esperer qu,ils suivent la MENACE sous entendue et qu,ils s,en aillent, evitant ainsi plus de ruines a la nation

    Gaby SIOUFI

    16 h 34, le 10 février 2020

  • Nous en sommes arrivés à un tel degré de déliquescence de l'Etat, que même un prélat exprime son indignation, et cela franchement et publiquement à ceux qui en sont la cause. Comment aimer ceux qui nous ont plongés dans ce cauchemar...et qui continuent de se boucher les oreilles et fermer leurs yeux devant nos cris de douleur et de désespoir, tout en assistant en grande pompe à un service religieux ? Nous donnent-ils la possibilité, eux, de répondre à leurs sempiternelles déclarations, excuses, promesses jamais tenues ??? Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 27, le 10 février 2020

  • J'ai horreur de la pensée unique ! Il exerçait son métier d'évêque le prélat dans son homélie, il ne s'agissait d'une campagne électorale, d'une réunion de citoyens ou d'un festival d'éloquence, d'autant plus, que les gouvernants étaient invités par lui même et son église. Je pense qu'il a fait tout faux. Les gouvernants ne pouvaient rétorquer, répondre et de se défendre. Le Christ ne nous a pas enseigné de piéger son prochain dans son propre église mais de l'aimer. Aimer dans ce cas est de contribuer positivement à la réussite de la politique de l'Etat quelque soit sa conviction quant à sa chance de réussite.

    Shou fi

    14 h 33, le 10 février 2020

  • Super discours!!! Au nom de chaque libanais même ces pauvres qui scandent, de façon aveuglée, leurs appuis à cette classe pourrie! Allah yihmik ya Abouna!!!

    Wlek Sanferlou

    13 h 59, le 10 février 2020

  • ils ne se sentent pas concernés... la tindahé ma fi hada!

    Jack Gardner

    11 h 09, le 10 février 2020

  • A voir leurs têtes de zombies et de croque-morts, les uns sortie pour croquer dans la chair de ce pays et les autres pour assister à son enterrement après lui avoir asséner des coups de canifs, on se demande comment le Liban pourra un jour ressusciter. Dire qu'ils s'agit des responsables à la tête de notre pays. C'est à en pleurer de désespoir.

    Sissi zayyat

    10 h 58, le 10 février 2020

  • l'archevque a beaucoup de merite avec ce dicours courageux face a ces dinosaurs du passe.

    EL KHALIL ABDALLAH

    10 h 36, le 10 février 2020

  • Le prestige noir de l'Etat constitué d'hypocrisie et de mensonges dans toute sa splendeur, et que le monde entier nous envie ! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 57, le 10 février 2020

  • Monseigneur, vous prêcher dans le désert !

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    08 h 37, le 10 février 2020

  • "Celui qui veut être le chef devra se faire le serviteur". Cette parole de Jésus devrait être la règle, au moins pour ceux qui se disent chrétiens.

    Yves Prevost

    07 h 57, le 10 février 2020

  • Alors, les vieux démissionnent, ou pas?

    TrucMuche

    00 h 19, le 10 février 2020

  • Ciel, la joie déborde sur leur visage...surtout celui du centre Ca ne pouvait pas être autrement, ils vont se faire "remonter les bretelles"...

    mokpo

    22 h 02, le 09 février 2020

  • YEBLOU OU I TEKHOU... QUELS VISAGES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 15, le 09 février 2020

  • Wow! Image vachement forte du "régime fort"... LOL

    Gros Gnon

    15 h 50, le 09 février 2020

  • Mon Dieu, quelle photo !! On dirait l’affiche de la version libanaise contemporaine de « La nuit des morts vivants » !!

    DC

    15 h 26, le 09 février 2020

  • LE PRELAT S,EST ADRESSE A CEUX QUI ONT DE LA CONSCIENCE OR CE SENTIMENT FAIT BIGREMENT DEFAUT CHEZ NOS ABRUTIS CORROMPUS, VOLEURS ET INCOMPETENTS. QUE SONT-ILS ALLES FAIRE DANS LA MAISON DE DIEU ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 25, le 09 février 2020

  • Un bon Monseigneur, c'est rare! Bravo à lui et dehors les autres! Qu'attendent-ils pour agir? Mais ils ne peuvent agir, ou alors en acceptant la faillite de leur politique et du pays. Accepteraient-ils de rendre l'argent détourné? Eux et leurs semblables? Le mieux est de les obliger à démissionner comme il a dit le brave homme!

    TrucMuche

    15 h 19, le 09 février 2020

  • Je suis sûr qu'ils sont tous sourds ...

    Zeidan

    15 h 05, le 09 février 2020

  • Merci Monseigneur pour ces paroles aussi fortes que justes.

    Yves Prevost

    14 h 45, le 09 février 2020

  • Malheureusement, ce n'est plus de crise économique qu'il s'agit, mais bien d'une crise existentielle en bonne et due forme. Dis, maman, t'as vu leur tronches ?

    Remy Martin

    14 h 15, le 09 février 2020

  • Dignes paroles de l'Archevêwue Mgr. Boulos Abdel Sater!! "Vox populi vox Dei"

    Zaarour Beatriz

    14 h 01, le 09 février 2020

  • Applaudissons l’archevêque de Beyrouth qui a bien mis au clair la démission des responsables qui serait plus honorable s 'ils vont rester ainsi sans rien faire .

    Antoine Sabbagha

    13 h 10, le 09 février 2020

  • Lamentable photo !

    LeRougeEtLeNoir

    13 h 08, le 09 février 2020

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