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À La Une - Syrie

Des mois d'offensives meurtrières du régime sur Idleb

Plus de la moitié de cette province et des secteurs attenants de celles voisines d'Alep, Hama et Lattaquié, sont encore dominés par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham

Une rue déserte dans la localité de Ariha, située dans la province syrienne d'Idleb, le 7 février 2020. Photo AFP / AAREF WATAD

Le régime de Bachar el-Assad, soutenu par l'aviation russe, a lancé depuis avril 2019 plusieurs offensives meurtrières sur la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, dernier grand bastion des jihadistes et rebelles qui lui échappe.

Plus de la moitié de cette province et des secteurs attenants de celles voisines d'Alep, Hama et Lattaquié, sont encore dominés par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS, dominé par l'ex-branche locale d'el-Qaëda). Cette région de trois millions d'habitants abrite aussi d'autres groupuscules jihadistes et des rebelles affaiblis.


Offensive d'envergure

Les 26 et 27 avril 2019, 15 civils sont tués dans des raids russes dans la province d'Idleb et dans le nord-ouest de celle de Hama. Washington appelle Moscou, allié de Damas, à mettre fin à l'"escalade". A la mi-mai, l'ONU avertit du risque d'une "catastrophe humanitaire".

Le 3 juin, l'ONG Human Rights Watch accuse Damas et Moscou d'utiliser des "armes bannies internationalement", citant des "armes à sous-munitions, incendiaires" et des "barils d'explosifs" largués sur des secteurs civils. Mi-juillet, l'ONU dénonce les bombardements visant des installations et des travailleurs médicaux. Le 22 juillet, près de 50 civils périssent, dont 38 sur un marché, dans des bombardements attribués par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) à la Russie, qui dément.

En août, les forces du régime amorcent une progression au sol. Elles prennent la ville de Khan Cheikhoun puis plusieurs localités du nord de la province de Hama. Le 31, un cessez-le-feu annoncé par la Russie entre en vigueur. L'offensive, entre fin avril et fin août, a tué près d'un millier de civils selon l'OSDH, et déplacé plus de 400.000 personnes d'après l'ONU.


(Lire aussi : Dans le Nord-Est syrien, une occupation en cache souvent une autre)



Visite inédite d'Assad

Le 19 septembre, la Russie et la Chine mettent leur veto à une résolution imposant un cessez-le-feu, alors que des bombardements sporadiques se poursuivent à Idleb. Le 22 octobre, Bachar el-Assad affirme, lors d'une visite inédite dans la région d'Idleb, que la bataille qui s'y déroule est la clé pour mettre fin à la guerre qui déchire la Syrie depuis 2011.


Nouvelle escalade

A partir de la mi-décembre, les forces du régime, soutenues par l'aviation russe, intensifient leurs bombardements, et de violents combats au sol les opposent aux jihadistes et rebelles.

Le 9 janvier 2020, l'armée russe annonce un cessez-le-feu, censé débuter trois jours plus tard après sa confirmation par la Turquie, parrain de groupes rebelles dans la région. Mais le 15 janvier, le régime reprend ses bombardements dans la province d'Idleb, où près de 20 civils et des dizaines de combattants périssent en vingt-quatre heures, d'après l'OSDH. Les bombardements pulvérisent immeubles, ateliers et garages. Le 21, au moins 23 civils, dont 13 enfants, sont tués dans des raids russes sur plusieurs villages dans les provinces d'Alep et d'Idleb. En représailles, des roquettes s'abattent sur Alep, tenue par le pouvoir et qui jouxte les territoires jihadistes et rebelles. Le 29, l'armée syrienne annonce la reconquête de Maaret al-Noomane, deuxième plus grande ville de la province d'Idleb. Elle se situe sur l'autoroute reliant Alep à Damas.


(Lire aussi : Le régime syrien va reprendre Idleb "par étapes")



Combats syro-turcs

Le 3 février, des tirs d'artillerie du régime dans le nord-ouest du pays font huit morts côté turc. Ankara répond en bombardant des positions syriennes, tuant au moins 13 personnes. Il s'agit de l'une des plus graves confrontations entre les deux camps. Le lendemain, Washington affirme soutenir "pleinement" la riposte d'Ankara, et "condamne les attaques persistantes, injustifiables et sans pitié du régime", "de la Russie, de l'Iran et du Hezbollah contre la population d'Idleb". La Turquie a depuis renforcé ses positions à Idleb.


"Carnage"

Le 3 février, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique qu'une cinquantaine d'établissements médicaux ont fermé dans la région d'Idleb.

Le 6, les Occidentaux condamnent "un carnage" en cours, lors d'une réunion du Conseil de sécurité, convoquée en urgence à la demande des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France. Le 8, l'armée reprend aux jihadistes et rebelles Saraqeb, dans la province d'Idleb. Cette ville se trouve à la jonction de deux autoroutes clés, reliant Alep à la capitale d'une part, et à la ville côtière de Lattaquié, fief du régime, de l'autre. Depuis décembre, plus de 300 civils ont été tués, selon l'OSDH, et plus de 580.000 personnes déplacées, d'après l'ONU.

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commentaires (2)

DRIVE THE OTTOMANS OUT OF SYRIA !

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 33, le 09 février 2020

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Commentaires (2)

  • DRIVE THE OTTOMANS OUT OF SYRIA !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 33, le 09 février 2020

  • Ce que je veux arriver à comprendre de tous ces articles signés olj/afp, quand vous critiquez l'offensive des forces légitimes du héros Bashar POUR LIBÉRER SON PAYS , sur des forces dominées par des bactéries terroristes du wahabisme QUE VOUS DÉCRIVEZ COMME TELLES, contrôlées par la Turquie de erdogan, êtes vous conscients de l'erreur stratégique que vous commettez ? On peut se tromper mais il est DIABOLIQUE DE PERSÉVÉRER.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 55, le 09 février 2020

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