Que la République se recueille et fasse silence : une nouvelle expérience est en marche et des neurones orphelins carburent à plein régime. On a déjà perdu deux bonnes semaines, pour que les vieilles badernes politiques s’emploient à torcher le gros belon lâché par Istiz Nabeuh du fond de sa flore trachéenne au sujet d’un gouvernement « techno-politique » présumé, une vieille marotte qui le taraude. Tellement présumé d’ailleurs, que son hypothétique hypothèse a viré à la certitude chez ceux qui ne demandaient qu’à y croire. Il est vrai pourtant qu’il n’y a pas de fumée présumée sans feu présumé.
En fait, le Baron de Aïn el-Tiné croyait mordicus que le mouvement de contestation s’était déglingué après les fêtes et il se préparait à distribuer les permis aux troufions de sa milice perso, pompeusement affublée du qualificatif de « police du Parlement ». Raté! Il n’avait pas prévu le retour de bâton des contestataires. Le temps de digérer l’anaconda, lui et le Basileus se sont aussitôt lancés dans un verbiage gesticulateur d’où il ressort un scoop selon lequel le pays du Cèdre est, paraît-il, en pleine déconfiture financière, et qu’ils déploieront tous les efforts pour faciliter la tâche de Hassane Diab, Premier ministre désigné du doigt, mais jusque-là échappant à l’œil.
Et c’est sans doute pour parer à cette crise du pognon, dollar et monnaie de singe locale confondus, qu’un ramassis de patibulaires disjonctés ont entrepris de vandaliser les grilles et barrières de la Banque du Liban et les vitrines de quelques autres établissements de crédit. Sans doute pensaient-ils, avec leur cerveau nimbé de vapeurs suspectes, qu’ils allaient mettre la main sur des tas de lingots et de liasses, question de décongestionner leurs fins de mois difficiles. La grosse rigolade viendra le jour où le système bancaire s’écroulera, que la miche de pain coûtera un bras, voire un rein. Ils devront alors vite courir incendier les boulangeries.
Flairant une signature du forfait, l’émissaire de l’ONU Jan Kubis s’est rué chez le Déshérité antédiluvien pour défendre le patron de la Mama des banques, ce qui explique les cris d’orfraie poussés par l’insubmersible Istiz se déchaînant contre un « complot bien étudié ». La politique est un art que le Duc de Berry maîtrise à la perfection…
Résumé de la semaine : émeutes, fanfaronnades, fric et néant mental, on reste quand même dans le vent.
gabynasr@lorientlejour.com
commentaires (6)
Mr gros gnon,détrempez vous ils veulent le gaz et le pétrole et surtout la peur d'être jugés et mis en prison à vie
Mona Joujou Dfouni
23 h 53, le 17 janvier 2020