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Nos Lecteurs ont la Parole - Sylvio LE BLANC

Trump laisse choir ses alliés kurdes

La guerre du Golfe n’a pas mis fin au règne cruel de Saddam Hussein dans les années 1990, mais les États-Unis ont au moins eu la décence de protéger les Kurdes irakiens contre ses attaques meurtrières. Si Donald Trump était un président digne de ce nom, il prendrait la défense des Kurdes syriens contre leur ennemi séculaire, la Turquie, d’autant qu’ils ont été de fidèles alliés dans la coalition internationale menée par son pays contre l’État islamique. Mais non, une fois le travail achevé, il les jette en pâture. S’ils avaient donné un coup de main sur les plages de Normandie en juin 1944, cela aurait peut-être été différent. C’est encore plus désolant quand on considère que les Kurdes promeuvent au Moyen-Orient un islam moderne, au chapitre notamment des relations entre les femmes et les hommes.

La Turquie ne quittera plus la large et longue zone tampon, dite « zone de sécurité », qu’elle veut créer à sa frontière au nord de la Syrie. Parrainée par la Russie (qui s’y connaît en zone tampon), elle en chassera à terme les Kurdes, comme elle a chassé les Chypriotes grecs du nord de Chypre dans les années 1970 à la suite de l’opération « Attila ». Si les choses se passent bien, elle pourra être tentée de faire pareil en Irak et en Iran, les Kurdes y étant beaucoup plus nombreux qu’en Syrie. Si le pays des ayatollahs entrait en guerre avec les États-Unis, ce pourrait être l’occasion rêvée. Le président turc Recep Tayyip Erdogan aura ainsi fait sa part dans la renaissance de l’Empire ottoman, dont il rêve la nuit. Quand les historiens se pencheront sur la présidence dysfonctionnelle de Donald Trump dans quelques décennies, nombre d’entre eux estimeront sans doute que sa décision de lâcher les Kurdes de Syrie aura été la plus ignominieuse à l’international.

Montréal-Québec

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

La guerre du Golfe n’a pas mis fin au règne cruel de Saddam Hussein dans les années 1990, mais les États-Unis ont au moins eu la décence de protéger les Kurdes irakiens contre ses attaques meurtrières. Si Donald Trump était un président digne de ce nom, il prendrait la défense des Kurdes syriens contre leur ennemi séculaire, la Turquie, d’autant qu’ils ont été de fidèles...

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