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À La Une - Liban

Gouvernement : Les rumeurs concernant le tiers de blocage sont sans fondement, affirme Bassil

"Lorsque nous demandons que le gouvernement sortant expédie vraiment les affaires courantes, il ne s'agit pas de le réactiver ou de retarder la formation du prochain cabinet", affirme le leader du CPL.

Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil. Photo d'archives Dalati et Nohra

Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil a affirmé mardi qu'il n'entravait pas la formation du gouvernement du Premier ministre désigné, Hassane Diab, accusant par ailleurs le Premier ministre sortant. Saad Hariri, qui avait démissionné le 29 octobre dernier sous la pression de la rue, d'entraver les affaires courantes.

"Ce que nous demandons, c'est un gouvernement obtenant la confiance des gens, en colère contre le retard de la formation du gouvernement, celle du Parlement et celle de la communauté internationale pour desserrer l'étau financier sur le Liban",  a affirmé M. Bassil lors d'une conférence de presse organisée au siège du CPL à l'issue de la réunion hebdomadaire du groupe parlementaire du "Liban fort", dont le courant fondé par le chef de l’État Michel Aoun est la principale composante. "Hassane Diab ne peut pas considérer que sa désignation ne peut lui être retirée. Les gens peuvent le faire, tout comme le Parlement en ne lui accordant pas la confiance", a mis en garde le leader du CPL.

M. Bassil est accusé de poser lui-même des conditions sur la formation du cabinet. "Toutes les rumeurs concernant les quotes-parts ou le tiers de blocage sont sans fondement et destinés à tromper l'opinion. A aucun moment nous n'avons demandé quoi que ce soit. Nous répétons que nous voulons un gouvernement composé de spécialistes, capable de redresser la situation", a-t-il ajouté. "La seule chose sur laquelle nous jugerons le gouvernement, c'est de savoir s'il peut réussir à mettre en œuvre un plan économique salvateur. Il ne peut y avoir de changement sans une modification des politiques mises en place ces 30 dernières années. Nous n’avons pas le luxe de prendre de temps. Chaque jour de retard est mortel", a-t-il ajouté.

Plus tôt dans la journée, le chef de l’État avait affirmé que "de nouveaux obstacles" avaient empêché la formation du gouvernement, dont la naissance avait été prévue la semaine dernière, dénonçant par ailleurs des "tentatives de récupération" du mouvement de contestation que connaît le Liban depuis le 17 octobre.

Vendredi dernier, Hassane Diab avait réaffirmé qu'à ses yeux le cabinet devrait être "réduit et composé de 18 ministres technocrates et non-partisans". L'ex-ministre de l’Éducation qui s'est engagé à répondre aux attentes de la rue, a reconnu subir des "pressions" de la part même des partis ayant appuyé sa nomination, assurant qu'il ne céderait pas "aux intimidations".

Face à cette impasse politique, les Libanais sont retournés mardi dans la rue, sous le slogan "la semaine de la colère", pour protester contre le retard mis dans la formation d'un nouveau gouvernement et la crise économique, au 90ème jour d'un mouvement de contestation sans précédent.



(Lire aussi : Diab abandonné par... ses « parrains » ?)



"Le gouvernement ne gère pas les affaires courantes"
Par ailleurs, Gebran Bassil a affirmé que le gouvernement sortant entravait les affaires courantes, en réaction à des propos tenus plus tôt dans la journée par Saad Hariri. "Le gouvernement sortant ne gère pas les affaires courantes. C'est devenu un cabinet qui entrave les affaires", a lancé M. Bassil. "Ce gouvernement a pourtant des responsabilités et peut prendre des décisions pour sauver la situation", a-t-il ajouté. "Lorsque nous demandons que le gouvernement sortant expédie vraiment les affaires courantes, il ne s'agit pas de le réactiver ou de retarder la formation du prochain cabinet", a assuré M. Bassil.

Abordant enfin le plan financier, le chef du CPL a indiqué qu'une lettre avait été envoyée au gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, concernant les transferts de fonds à l'étranger en 2019, plus particulièrement depuis le début de la révolte, le 17 octobre dernier, demandant à M. Salamé d'en "divulguer les chiffres".

Interrogé jeudi dernier sur l’affaire du transfert présumé de plusieurs milliards de dollars du Liban vers l’étranger, notamment la Suisse, par certains dirigeants politiques, le gouverneur de la Banque centrale avait affirmé que 2,6 milliards de dollars ont été transférés à l’étranger à partir du Liban depuis fin septembre, précisant que la BDL allait envoyer des enquêteurs auprès des banques pour établir un rapport détaillé sur ces transferts, qui sera ensuite transmis au procureur général.

Le chef du CPL a par ailleurs appelé à "protéger les petits déposants qui représentent 85% des Libanais". "Les citoyens sont traités de manière discriminatoire. Quand certains sont interdits de faire des transferts, d'autres sont autorisés à transférer des centaines de millions à l'étranger", a-t-il affirmé.

Avant sa conférence de presse, M. Bassil s'était entretenu pendant plus de deux heures avec le président du Parlement Nabih Berry. Selon des sources de Aïn el-Tiné citées par la chaîne locale LBCI, le résultat de cet entretien, à l'issue duquel le chef du CPL n'avait pas fait de déclaration, était positif et a permis de coordonner les positions. Vendredi, le chef du Législatif avait à nouveau exigé un retour à un cabinet techno-politique, allant jusqu'à annoncer que le mouvement Amal suspendrait sa participation au gouvernement jusqu’à ce que ses "demandes soient prises en compte".




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Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil a affirmé mardi qu'il n'entravait pas la formation du gouvernement du Premier ministre désigné, Hassane Diab, accusant par ailleurs le Premier ministre sortant. Saad Hariri, qui avait démissionné le 29 octobre dernier sous la pression de la rue, d'entraver les affaires courantes."Ce que nous demandons, c'est un gouvernement obtenant la...

commentaires (8)

Trop tard, on ne peut plus vous prendre au sérieux ! Ce n'est pas avec des discours constitués de tissus de mensonges, accusations et autres justifications puériles frisant le ridicule...que vous pouvez nous convaincre. Occupez-vous bien des moutons-suiveurs zélés de votre parti patriotique et...libre...c'est suffisant, et laissez les autres enfin vivre en paix ! Irène Saïd

Irene Said

09 h 07, le 15 janvier 2020

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Commentaires (8)

  • Trop tard, on ne peut plus vous prendre au sérieux ! Ce n'est pas avec des discours constitués de tissus de mensonges, accusations et autres justifications puériles frisant le ridicule...que vous pouvez nous convaincre. Occupez-vous bien des moutons-suiveurs zélés de votre parti patriotique et...libre...c'est suffisant, et laissez les autres enfin vivre en paix ! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 07, le 15 janvier 2020

  • Il est vrai que le gouvernement sortant entrave les affaires courantes. Tant pis pour Hariri. Il est aussi vrai que vous avez intentionnellement déraillé la bonne marche du gouvernement sortant, que vous avez déraillé la formation du prochain gouvernement, et que, par extrapolation, vous entraveriez immanquablement la bonne marche du prochain gouvernement. Votre incapacité de former un gouvernement est un constat d'échec. Votre échec et de celui du mandat. It is over!

    Zovighian Michel

    00 h 11, le 15 janvier 2020

  • ELLES SONT AVEC FONDEMENT COMME TOUTES LES VOS INTERVENTIONS HONNIES DURANT TOUS CES MOIS DE LA REVOLUTION. SI VOUS SAVIEZ COMBIEN LE PEUPLE VOUS -AIME- METEL WAJA3 EL BATEN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 00, le 14 janvier 2020

  • Ce sont la quote-part anti-constitutionnelle du chef de l'Etat et les extravagances irréelles du quota CPL mélangées avec les insultes haineuses tous azimuts de l'ex-ministre des Affaires étrangères, qui entravent la formation du nouveau gouvernement.

    Un Libanais

    21 h 16, le 14 janvier 2020

  • Bassil gère t-il les affaires courantes ?!

    Alexandre Husson

    20 h 31, le 14 janvier 2020

  • encore une cacophonie assourdissante... Mais de quoi je me mêle, Mr Bassil pour faire des déclarations pareilles...? Si vous dénoncez les choses comme les honnêtes gens de la rue, eh bien passez à l'opposition, nommez les empêcheurs de tourner en rond ou gardez le silence... Vous passez 2 h avec Mr. Berri: vous discutez de quoi, au juste, alors que ce dernier maintient son projet techno-politique et que, finalement, on nous dit que votre réunion était positive en plus? Arrêtez donc cette mascarade sans fin et cette langue de bois qui dit le tout et son contraire... Vos fanfaronnades n'intéréssent ni ne trompent plus personne!

    Saliba Nouhad

    20 h 23, le 14 janvier 2020

  • M.BASSIL COLLABORE AVEC RIAD SALAMÉ PAR COURRIELS "UNE LETTRE". ÇA MARCHE MAL EN CE TEMPS ÇI LES COURRIELS. PEUT ÊTRE QUE CETTE LETTRE N'EST PAS ARRIVÉE À DESTINATION ! M. BASSIL N'ACCORDE PAS SA CONFIANCE À DIAB SI..... C'EST DU CHANTAGE.....DIAB A BESOIN DE LA CONFIANCE DU PEUPLE ET NON DE BASSIL.....ENTRE BASSIL ET BERRI, LA SITUATION DU LIBAN SERA DE PLUS EN PLUS CATASTROPHIQUE....ILS DOIVENT DISPARAITRE COMPLÈTEMENT DU PAYS.

    Gebran Eid

    20 h 03, le 14 janvier 2020

  • Qui devrons nous croire? Si en plus il y a deux versions ça va être compliqué de voir clair.

    Citoyen

    19 h 31, le 14 janvier 2020

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